La Nation Bénin...
De
2,6 % en 2023, la croissance s’accélérerait pour ressortir à 3,4 % en 2024 puis
à 3,8 % en 2025 en Afrique subsaharienne, selon la Banque mondiale. Mais cette
reprise reste fragile, appelant des mesures idoines de réduction des inégalités
structurelles dans les économies, et par conséquent de la pauvreté.
La
croissance devrait rebondir en Afrique subsaharienne, pour ressortir à 3,4 % en
2024, après avoir chuté à 2,6 % en 2023, selon la dernière édition du rapport
Africa’s Pulse (Banque mondiale, avril 2024). Mais le rythme de l’expansion
économique au niveau régional reste inférieur aux taux de croissance
enregistrés dans la décennie 2000-2014 et serait insuffisant pour avoir un
effet significatif sur la réduction de la pauvreté, indique la publication
semestrielle du bureau de l’économiste en chef de la Banque mondiale pour
l’Afrique.
Le
document indique que la croissance régionale serait soutenue par une hausse de
la consommation privée et un recul de l’inflation. Toutefois, tempère la Banque
mondiale, la reprise reste fragile du fait des incertitudes liées à la
conjoncture économique mondiale, du fardeau de plus en plus lourd du service de
la dette, de catastrophes naturelles fréquentes et d’une escalade des conflits
et des violences.
Le
rythme de progression du niveau général des prix ralentit dans la plupart des
économies d’Afrique subsaharienne en raison de la normalisation des chaînes
d’approvisionnement mondiales, de la baisse des prix des produits de base et
des effets du resserrement monétaire et de l’assainissement budgétaire. Mais le
niveau de l’inflation reste élevé par rapport aux niveaux d’avant la pandémie
de Covid-19. L’inflation médiane dans la région devrait s’établir à 5,1 % en
2024 puis à 5 % en 2025-2026 après 7,1 % en 2023. L’inflation devrait diminuer
dans 32 pays de la région sur 37, alors que 14 pays affichent toujours des taux
à deux chiffres ou plus cette année.
Mesures politiques
Sous-titré
« Lutter contre les inégalités pour revitaliser la croissance et réduire la
pauvreté en Afrique », le rapport souligne qu’il est indispensable de mener des
actions politiques transformatrices afin de s’attaquer aux inégalités profondes
qui empêchent l’Afrique subsaharienne d’installer une croissance soutenue à
long terme et capable de porter la réduction de la pauvreté. La croissance par
habitant dans la région devrait passer de 0,1 % en 2023 à 0,9 % en 2024 et à
1,3 % en 2025.
Pour
la Banque mondiale, il est essentiel de réaffirmer l’urgence de relancer la
croissance en vue d’accélérer la réduction de la pauvreté. Cela nécessite des
actions multisectorielles, en particulier des politiques visant à créer des
conditions équitables et à renforcer la capacité de production des populations
défavorisées.
Pour
ce faire, la mobilisation des ressources intérieures et le soutien de la
communauté internationale peuvent jouer un rôle dans l’atténuation des
restrictions de financement dans la région, soutient-elle. Le rapport Africa’s
Pulse insiste sur une mobilisation accrue des ressources nationales et leur
orientation vers des dépenses publiques favorables à la croissance et à la
protection sociale (pauvres). Les impôts sur le revenu, fonciers et immobiliers
peuvent constituer un mécanisme efficace pour soutenir les gouvernements,
indiquent les auteurs du document.
Il
est aussi question, suggèrent les experts, de faire face aux risques de
refinancement de la dette publique. Dans la région, la dette devrait diminuer
de 61 % du produit intérieur brut (Pib) en 2023 à 57 % en 2024, mais le risque
de surendettement reste élevé, créant des problèmes de liquidité et évinçant
les dépenses de développement.