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Rapport annuel 2021 du Fmi: Plaidoyer pour un avenir écologique, inclusif et numérique

Economie
Par   Claude Urbain PLAGBETO, le 06 oct. 2021 à 12h22
Dans son nouveau rapport annuel, le Fmi appelle les pouvoirs publics à accroître la résilience des populations et de la planète. Les investissements publics devront être orientés vers le capital humain et les infrastructures écologiques et numériques. « En s’orientant vers un avenir plus inclusif, plus numérique et plus respectueux de l’environnement, les pays du monde entier peuvent parvenir à une croissance plus élevée et plus durable », préconise le Fonds monétaire international (Fmi) dans son Rapport annuel 2021 intitulé « Mieux bâtir l’avenir ». Il est question pour les pouvoirs publics de prendre des mesures pour accroître la résilience des populations et de la planète, face aux répercussions économiques de la pandémie mondiale qui pourraient se faire sentir pendant des années, précise le document publié le 4 octobre dernier. Le rapport du Fmi souligne la nécessité d’intensifier les réformes économiques ainsi que les investissements publics dans le capital humain et permettre les infrastructures écologiques et numériques. Toutes choses qui devraient favoriser la réaffectation des ressources et permettre de réduire autant que possible les séquelles à long terme. « Près de la moitié des pays émergents et des pays en développement ainsi que certains pays à revenu intermédiaire risquent désormais de prendre encore plus de retard sur les autres, ce qui réduirait à néant une grande partie des progrès accomplis dans la réalisation des Objectifs de développement durable définis par l’Organisation des Nations Unies », alerte le rapport. L’institution n’en veut pour preuve que les inégalités qui se creusent au sein des pays et les pertes de revenus que subissent les employés, les jeunes, les femmes et les travailleurs de l’économie informelle. La pérennisation de la croissance économique dépendra, selon le Fmi, des actions des pouvoirs publics pour garantir et élargir l’accès aux vaccins et pour maintenir en place des dispositifs d’aide économique et un appui ciblé adaptés au stade de la pandémie, à la vigueur de la reprise économique et aux caractéristiques structurelles des pays. « La tâche la plus urgente reste de vacciner la population mondiale le plus rapidement possible », ajoute Kristalina Georgieva, directrice générale du Fmi. «Il sera essentiel d’assurer une coopération multilatérale pour veiller à ce que tous les pays aient un accès équitable aux vaccins et que ceux en difficulté financière puissent obtenir les liquidités internationales dont ils ont besoin », insiste le rapport. Pour sa part, le Fmi a proposé en mai dernier un plan de 50 milliards de dollars visant à vacciner au moins 40 % de la population dans tous les pays d’ici à la fin de 2021, et 60 % d’ici au deuxième semestre de 2022. Un tel investissement permettrait de stimuler l’activité économique mondiale de plusieurs milliers de milliards de dollars au cours des prochaines années, selon Kristalina Georgieva. Dette et climat L’autre priorité, poursuit la Dg/Fmi, consiste à aider les pays à faire face au fardeau de plus en plus lourd de leur dette publique. En raison de la pandémie, la dette et les déficits ont considérablement augmenté par rapport à des niveaux déjà historiquement élevés. Les déficits budgétaires globaux moyens en pourcentage du Pib en 2021 ont atteint 9,9 % pour les économies avancées, 7,1 % pour les économies de marché émergentes et 5,2 % pour les pays en développement à faible revenu. La dette publique mondiale devrait approcher 99 % du Pib d'ici la fin de 2021, selon le Fmi. Le Fonds a accordé 117 milliards de dollars de nouveaux financements et un allègement du service de la dette à 85 pays. Cela comprend une aide financière à 53 pays à faible revenu et un allégement du service de la dette sous forme de dons à 29 de ses membres les plus pauvres et les plus vulnérables. « Verdir la reprise » reste également un défi à relever afin que les décisions prises aujourd’hui par les pouvoirs publics pour la relance économique n’exacerbent pas la crise déjà patente du réchauffement climatique. En ce qui le concerne, le Fmi dit avoir rapidement intensifié ses travaux en la matière. « Les questions et les mesures liées à ce phénomène sont plus systématiquement prises en considération dans les activités de surveillance », informe le rapport annuel 2021. Outre les documents d’orientation et ouvrages publiés sur les subventions à l’énergie, la tarification du carbone, les clauses relatives aux catastrophes naturelles dans les titres de créance conditionnels catégoriels et les effets du changement climatique sur la stabilité macroéconomique et financière, des travaux sont en cours pour tenir compte de considérations climatiques dans le cycle de gestion des finances publiques (« budgétisation verte ») et dans la gouvernance des infrastructures. «Ensemble, nous pouvons accélérer cette transition historique vers une économie plus respectueuse de l’environnement et plus résiliente », exhorte Mme K. Georgieva. Pour ce qui est de la transformation numérique, la crise de la Covid-19 accélère la dynamique de passage au numérique et de recours à des cryptomonnaies. « Cette évolution va probablement transformer le système monétaire international », estime le Fmi. Mais la question reste de gérer au mieux les risques y afférents. Dans le cadre de ses activités de surveillance économique, l’institution assure qu’elle continuera à veiller au bon fonctionnement du système monétaire international, au suivi de l’évolution économique mondiale et à l’évaluation de la solidité des politiques économiques et financières de ses 190 États membres?