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Réformes dans le secteur portuaire: Comment la dématérialisation a multiplié le trafic au port de Cotonou

Economie
Par   Bruno SEWADE, le 22 mars 2016 à 08h39

A quelques jours de la fin de son mandat, le chef de l’Etat Boni Yayi peut mettre à son actif les réformes entreprises pour booster l’économie béninoise. Au nombre de celles-ci la dématérialisation des procédures de dédouanement qui a multiplié le trafic au Port de Cotonou.

Accroissement des performances du port de Cotonou et l’amélioration sensible de ses revenus fiscaux. C’est l’objectif principal de la dématérialisation des procédures au port de Cotonou engagée par le gouvernement béninois depuis novembre 2014 avec la Société d’exploitation du guichet unique du Bénin (Segub). Conscients de l’importance de cette réforme, les concessionnaires agréés en douane, de transporteurs, d’opérateurs économiques,… ont apporté leur contribution pour sa réussite.

En effet, la dématérialisation est une opération qui consiste à informatiser tous les documents nécessaires au dédouanement avec pour but, un gain substantiel de temps et l’élimination des faux frais. Selon les explications des responsables de la Société d’exploitation du guichet unique du Bénin (Segub), une énorme perte de temps s’observe encore au port de Cotonou puisqu’il faut environ quatorze jours, assortis de tracasseries de toutes sortes, pour remplir les formalités administratives. Avec la réforme de dématérialisation, l’ensemble des documents, désormais informatisés et réunis sous l’appellation de documents administratifs uniques, devrait permettre de passer de quatorze à un ou deux jours ouvrables.
La réforme de dématérialisation, telle que démontrée et expliquée devrait à très court terme, occasionner l’accroissement des performances du port de Cotonou et l’amélioration sensible de ses revenus fiscaux.
Au lendemain de la mise en œuvre de cette nouvelle réforme, les autorités béninoises au plus haut niveau ont reconnu qu’elle répond aux besoins de fluidité nécessaires à la facilitation du commerce béninois. C’est un projet qui, selon le ministre de l’Economie maritime Rufin Nansounon, est placé au centre des stratégies du gouvernement pour la modernisation structurelle du pays, et qui le renforce comme acteur régional clé sur le long terme.

Trafic multiplié

Cette réforme a permis de multiplier le trafic avec une évolution sans précédent des recettes. Ajouté aux investissements entrant dans le cadre du premier programme du Millennium Challenge Account, qui s’élèvent à plus de 93 milliards de francs CFA, la réforme a induit des résultats satisfaisants et classe le port de Cotonou au rang des ports enviés en Afrique de l’Ouest.
Les inquiétudes qui ont été exprimées le jour de la présentation du projet et qui ont pour nom : mécanisme d’envoi des documents, valeur légale des documents dématérialisés, étroitesse du réseau d’exportation, l’environnement juridique international, etc. sont aujourd’hui dissipées. Car, selon le directeur général de la Segub Thierry Verdier, des dispositions ont été prises pour intégrer ces différents paramètres. Il avait également promis que sa société va travailler en symbiose avec tous les acteurs afin de rendre le système le plus performant possible.
Il avait été mis l’accent sur la nécessité pour les acteurs portuaires, d’accélérer les opérations d’enlèvement, pour permettre au port de tirer meilleur profit de cette nouvelle réforme. Une trajectoire des marchandises, est déjà tracée, tant à l’importation qu’à l’exportation, pour une plus grande fluidité dans les opérations d’enlèvement.
Pour la mise en œuvre de cette réforme, la Chambre de commerce et d’industrie n’avait pas été mise à l’écart. Pour son président, Jean-Baptiste Satchivi, au-delà des outils, il faut travailler à élargir les capacités de production, indispensables à l’augmentation de la marge d’exportation. S’agissant de la création et de la formalisation des entreprises, le directeur général du Guichet unique de formalisation des entreprises (GUFE) Is-Dine Bouraima a présenté les contours de la nouvelle réforme visant à faire passer de 8 heures à une heure ouvrable, le délai de formalisation des entreprises. Et pour réussir cette réforme, précise-t-il, il est impérieux de régler un certain nombre de préalables. Il s’agit entre autres du renforcement de connexion internet, de la dématérialisation de tous les documents y afférents.