La croissance du produit intérieur brut (Pib) réel de l’Afrique s’est ralentie à 3,8 % en 2022 contre 4,8 % en 2021, d’après la treizième édition de la Revue annuelle sur l’efficacité du développement (Raed, 2023) de la Banque africaine de développement (Bad). Cette baisse du rythme de progression de l’activité économique est due à une combinaison de facteurs, notamment les effets de la pandémie de Covid-19, la volatilité financière mondiale et le changement climatique.
Le rapport souligne que le conflit russo-ukrainien a perturbé les importations d’énergie et de denrées alimentaires et augmenté les coûts pour les pays africains, faisant ainsi basculer 15 millions de personnes supplémentaires dans l’extrême pauvreté en 2022 sur le continent.
Malgré cet environnement difficile opérationnel difficile, note le rapport, la Bad a continué à produire des résultats dans ses domaines prioritaires (les High 5) à savoir l’énergie, l’alimentation, l’industrialisation, l’intégration et la qualité de vie. Toutefois, un tiers des opérations ont connu des difficultés d’exécution et des retards, un niveau similaire à celui signalé en 2021, selon la Raed. La Bad a permis en 2022 à 1,3 million de personnes d’accéder à l’électricité, d’améliorer la connectivité des transports en construisant ou en réhabilitant 833 kilomètres de routes, se réjouit Akinwumi Ayodeji Adesina, président du Groupe de la Bad. A travers ses opérations, l’institution financière panafricaine a également aidé 12,3 millions de personnes à accéder à de nouveaux ou meilleurs services d’eau et d’assainissement, et plus de 4 millions de personnes ont bénéficié de ses opérations dans le secteur privé, ajoute-t-il.
Au total, les approbations de la Banque ont atteint un montant de 8,2 milliards de dollars Us en 2022, ce qui indique un retour progressif aux niveaux d’avant la pandémie, selon la revue. La mobilisation active des ressources de la Banque a atteint 1,7 milliard de dollars, dont 246 millions de dollars pour les fonds fiduciaires au terme de l’année écoulée.
Engagements
En mobilisant les ressources, l’expertise et les partenariats nécessaires, la Bad entend contribuer à accroître la résilience de l’Afrique. Elle compte aider les pays à combler leur déficit d’infrastructures et soutenir la reprise économique, la création d’emplois, l’égalité des genres, l’intégration régionale et la lutte contre le changement climatique, et contribuer ainsi à orienter le continent africain vers un avenir plus prospère et plus équitable.
La Bad a mis en place une série de mesures visant à améliorer le rapport coût-efficience de son fonctionnement, notamment en adoptant un mode de fonctionnement hybride, afin d’assurer sa viabilité financière à long terme. Sa nouvelle stratégie décennale (2023-2032) guidera les efforts pour promouvoir et accélérer une croissance et un développement inclusifs, résilients face au changement climatique, tout en poursuivant la réalisation des « High 5 » et des objectifs de développement durable pour l’Afrique, assure Akinwumi A. Adesina.
Pour rappel, la Bad est mandatée par l’Union africaine (Ua) pour mobiliser des financements en faveur du développement de l’Afrique. Avec d’autres banques multilatérales de développement, elle explore des options pour mobiliser davantage d’investissements privés pour l’action climatique en Afrique. Elle a lancé le Guichet climatique du Fonds africain de développement (Fad) qui prévoit la mobilisation jusqu’à 13 milliards de dollars pour l’action climatique dans 37 pays membres bénéficiaires du Fad. « Nous avons dépassé notre objectif de financement climatique, allouant 45 % de nos ressources à des projets visant à lutter contre le changement climatique, dont 63 % sont consacrés à l’adaptation », se félicite le président de la Bad ■