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Soutien d’Obasanjo à la révolution agricole: Un défi lancé aux acteurs économiques béninois

Economie
Par   Arnaud DOUMANHOUN, le 26 août 2021 à 07h18
500 ha de terres pour une production à grande échelle d’ignames sur le sol béninois. Loin des considérations politiques, l’ex-président nigérian, Olusegoun Obasanjo, prend sa part dans la vision du gouvernement de faire du Bénin une puissance agricole régionale. Ardent défenseur du développement agricole de l’Afrique, l’ancien président nigérian, Olusegun Obasanjo, fait parler de lui de la plus belle des manières. Connu pour son attachement à la terre, l’homme a choisi de donner un coup de pouce aux efforts consentis par le Bénin dans le cadre d’un partenariat public-privé. Il obtient 500 ha de terres pour une production à grande échelle d’ignames à Kétou, dans le département du Plateau. Cette initiative vient sans doute en appui à la vision du gouvernement de faire du Bénin une puissance agricole régionale à travers 500 000 hectares de nouvelles plantations à aménager au cours du quinquennat 2021-2025. L’acte posé par Obasanjo mérite qu’on s’y attarde pour en appeler à la conscience collective. Le panafricanisme ne doit pas être une simple incantation. Mieux, pour avoir dirigé la première puissance du continent, le Nigeria, de mai 1999 à mai 2007, Olusegun Obasanjo est bien indiqué pour montrer le chemin d’un relèvement socio-économique du continent. « Je veux faire partie de l’avenir, où l’agriculture africaine est une activité lucrative et entrepreneuriale passionnante, et où les jeunes aspirent à être des agriculteurs parce qu’ils voient des hommes et des femmes de talent construire une carrière enrichissante dans l’agriculture et dans les travaux agricoles», avait-il mentionné dans son adresse intitulée : ‘’Mon retour vers le futur de l’agriculture africaine’’. Un modèle qui s’impose… Au Bénin où les affaires domaniales sont l’une des plus courantes devant les juridictions, ceci en dépit de l’arsenal juridique mis en place, il ne serait pas mauvais d’en appeler à une multiplication des modèles ''Obasanjo''. Le secteur de l’immobilier d’accord, mais se nourrir est aussi un besoin vital. « La Banque mondiale estime que d’ici 2030 la demande alimentaire dans nos zones urbaines en croissance rapide va créer un marché pour les produits alimentaires d’une valeur de 1 000 milliards de dollars. Ce marché doit être détenu et exploité par des agriculteurs africains, des entreprises agricoles africaines et des entreprises alimentaires africaines », assure Olusegun Obasanjo. Les opérateurs économiques béninois autant que les acteurs politiques qui détiennent des centaines d’hectares de terres dans nos localités pourraient s’approprier cette vision de l’ex-président nigérian. Ils en ont les capacités. Saisir la volonté politique en cours 500 000 hectares (ha) de nouvelles plantations à aménager sous peu, et chacun pourrait trouver son compte, y compris le citoyen lambda. Ce programme consacre la volonté politique pour des investissements massifs et structurants visant à moderniser l’agriculture afin qu’elle contribue de façon durable au Pib, ceci, en partenariat avec les acteurs du secteur privé. Il s’agit de développer des entreprises agricoles de type nouveau, en s’appuyant sur l’État comme propulseur de cette dynamique à travers des investissements structurants (terres, aménagements, mise en plantation, etc.) et leur mise en concession suivant des conditions locatives à déterminer au terme d’études dédiées. D’ores et déjà, au niveau des communes, on pourrait bousculer les habitudes pour tenir, dans les meilleurs délais, cette phase d’identification des sites dans le cadre de la mise en œuvre de ce projet de grandes plantations. Tous à la terre, le défi est lancé.