La Nation Bénin...
Les
perspectives macroéconomiques pour l’Uemoa à moyen terme sont globalement
positives, mais restent tributaires des facteurs externes. La région devrait
continuer de bénéficier de l’exploitation accrue de ses ressources naturelles,
de la solidité des secteurs primaire et secondaire, et de l’amélioration des
finances publiques, selon la Bceao.
Le
Pib de l’Union économique et monétaire ouest-africaine (Uemoa) devrait croître
de 6,3 % en 2025, après une progression de 6,2 % en 2024, soutenue par la
solidité de la production extractive, en particulier dans les secteurs
pétrolier et gazier, notamment en Côte d’Ivoire, au Sénégal et au Niger. Cette
croissance devrait ralentir légèrement à 5,9 % en 2026, selon les prévisions de
la Bceao.
L’activité
économique serait également stimulée par l’augmentation de la production
agricole et le renforcement des secteurs manufacturier et des services.
Les secteurs économiques clés de l’Uemoa devraient continuer de bénéficier de conditions favorables, notamment la production pétrolière en Côte d’Ivoire, au Sénégal et au Niger, qui pourrait voir une accélération significative en 2025. La hausse de la production céréalière de 2,3 % en 2024 et de 5,0 % attendue en 2025 souligne également les opportunités dans le secteur agricole. Cependant, des risques subsistent, notamment la dégradation des conditions climatiques, une demande extérieure plus faible que prévu, ainsi que les incertitudes liées aux tensions géopolitiques mondiales.
Décélération des prix
L’inflation
dans la région devrait connaître une baisse progressive, passant de 3,5 % en
2024 à 2,7 % en 2025, puis à 2,5 % en 2026, d’après le dernier Rapport sur la
politique monétaire de l’Umoa publié par la Banque centrale des Etats de
l’Afrique de l’Ouest (Bceao, mars 2025). Cette évolution serait favorisée par
la détente des prix mondiaux des produits alimentaires et pétroliers, ainsi que
par une meilleure production domestique de vivres au cours de la campagne
2024-2025. Les premières estimations disponibles indiquent une hausse annuelle
de 6,8 % de la production vivrière dans l’Union, qui ressort à 84,97 millions
de tonnes pour la campagne agricole.
Dans
un contexte global de baisse de l’inflation, l’Union bénéficie de conditions
plus favorables, bien que des tensions commerciales internationales puissent
encore exercer des pressions sur les prix.
Les
prix mondiaux des matières premières, comme l’or, le café, la noix de cajou et
le caoutchouc, devraient augmenter cette année avant de se replier en 2026, ce
qui aura un impact direct sur les exportations des pays membres de l’Uemoa. Le
pétrole, quant à lui, devrait connaître une légère hausse en 2025 avant de
baisser en 2026, ce qui affectera les coûts des importations de produits
pétroliers dans la région.
Défis de gestion des finances
L’évolution des finances publiques dans l’Union s’inscrit dans une dynamique de consolidation, bien que des défis demeurent. Le déficit budgétaire de la région chiffré à 6 853,6 milliards F Cfa en 2024 devrait s’améliorer, passant de 5,1 % du produit intérieur brut (Pib) en 2024 à 3,7 % en 2025, puis à 3,1 % en 2026. Cette réduction sera rendue possible grâce à la mise en œuvre de réformes structurelles, à l’augmentation des recettes fiscales et à un contrôle rigoureux des dépenses publiques. Toutefois, la dette publique reste élevée, avec un taux d’endettement qui devrait se stabiliser autour de 61,8 % du Pib en 2025 avant de légèrement diminuer à 61,2 % en 2026, contre 62,4 % en 2024.
Cette
situation demeure préoccupante, surtout si les déficits budgétaires ne se
réduisent pas aussi rapidement que prévu. Une gestion rigoureuse des finances
publiques sera essentielle pour maintenir la stabilité économique régionale.
Les comptes extérieurs de l’Uemoa devraient se renforcer, avec un excédent de la balance des paiements attendu à 1 702,3 milliards F Cfa en 2025, avant de diminuer à 620,0 milliards en 2026. Cette évolution est principalement due à l’augmentation des exportations, notamment de pétrole et de gaz, ainsi qu’à l’amélioration des termes de l’échange. En 2025, les exportations devraient augmenter de 16,8 %, tandis que les importations devraient progresser plus lentement, à hauteur de 5,9 %. La région bénéficie également de flux financiers nets entrants, notamment via des émissions d’euro-obligations et des emprunts internationaux, comme en témoignent les opérations financières réalisées par le Bénin, la Côte d’Ivoire et le Sénégal.
Un contexte mondial plein d’incertitudes
Les
perspectives économiques à moyen terme pour l’Uemoa sont marquées par un
contexte international incertain. La croissance mondiale devrait se stabiliser
autour de 3,3 % en 2025 et 2026, soutenue par une demande robuste aux
Etats-Unis et une politique monétaire moins restrictive dans les économies
avancées.
Cependant,
l’environnement international reste exposé à des risques liés aux tensions
commerciales et géopolitiques, notamment en raison des conflits en Ukraine et
au Moyen-Orient. L’intensification des guerres commerciales et la remontée
possible de l’inflation pourraient affecter la stabilité des prix et l’accès
aux marchés internationaux des capitaux.
De plus, les effets du changement climatique viennent ajouter des facteurs de risque supplémentaires aux prévisions économiques.