La Nation Bénin...
La
rénovation de l’examen du Certificat de qualification aux métiers vise à lui
redonner ses lettres de noblesse afin qu’il serve de levier à la promotion et
au développement de la formation professionnelle par apprentissage dans tous
les secteurs d’activités.
La
rénovation de l’examen du Certificat de qualification aux métiers s’articule
autour de douze leviers d’action.
Le
premier levier concerne la responsabilisation de la Chambre des métiers de
l'artisanat du Bénin (Cma-Bénin) comme principal acteur de l'organisation de
l'examen du Certificat de qualification aux métiers. Le tome 1 du
document-cadre de rénovation rendu public récemment souligne que le Conseil des
ministres, en sa séance du mercredi 13 juillet 2022, en a décidé ainsi pour
mettre fin aux nombreux dérapages observés. « Ces derniers sont de nature à
discréditer et à décrédibiliser le Certificat de qualification aux métiers
comme un examen officiel de reconnaissance des compétences acquises durant la
période de formation professionnelle initiale par apprentissage. Ce
positionnement de la Cma-Bénin, faut-il le rappeler, est en parfaite adéquation
avec les dispositions du Code de l'artisanat de l'Uemoa», a précisé le
document-cadre.
Le
deuxième levier est le réaménagement des modalités de paiement des frais
d'examen. Le changement intervenu porte sur l'intégration du paiement des frais
de l'examen dans la chaîne de mobilisation des ressources financières
publiques. La mobilisation des recettes liées aux frais d'examen répond ainsi
au principe de l'unicité de caisse avec l'ouverture d'un compte de la Cma-Bénin
dans les livres du Trésor public. Cela oblige les candidats à verser les frais
d'examen sur ce compte par le trésor communal ou en ligne par voie
électronique.
Le
troisième levier que souligne le document-cadre met l’accent sur une approche
plus organisée et plus laborieuse de la production des épreuves de l'examen et
du choix du sujet. L'approche développée consiste à mettre fin au travail
solitaire non encadré et non accompagné du concepteur d'épreuves qui a pour
résultat des épreuves approximatives. Pour y remédier, la nouvelle démarche a
opté pour l'identification des concepteurs sous la contrainte des métiers
d'inscription des candidats, l'organisation d'atelier de production encadrée
des épreuves de l'examen, la création d'un organe de traitement, de tri et de
qualification des épreuves de l'examen et la structuration à partir d'un
canevas type de production des épreuves. Cette nouvelle forme de présentation
de l'épreuve se structure désormais en six dossiers assortis d'orientation et
de consignes permettant de disposer d'épreuves bien élaborées tant sur le fond
que sur la forme.
Le
quatrième levier a trait au dispositif d'acquisition des matières d'œuvre, qui
incombe désormais au comité d'achat et de répartition des matières d'œuvre avec
à sa tête le chef de centre d’examen.
Quant
au cinquième levier, il concerne l'intégration de nouveaux acteurs dans le
cadre de partenariat multi-acteurs. Il s'agit de la Cma-Bénin, de l'Agence des
systèmes d'information et du numérique (Asin), des trésoreries communales, des
représentants des associations des maires des communes du département et des
représentants du cadre de concertation des unions départementales des branches.
Institutionnalisation
L'institutionnalisation des structures publiques de formation dans le rôle de centre d'examen est le sixième levier de la rénovation. D’après le document-cadre, il s'agit des centres de formation professionnelle et d'apprentissage (Cfpa), des lycées techniques et des collèges d'enseignement général (Ceg).
Le
septième levier est la création des centres d'examen en fonction des statuts
des collectivités décentralisées. « Les communes à statut particulier ont droit
à la création de quatre centres d'examen, les communes à statut intermédiaire 2
et 1 pour les communes à statut ordinaire », indique le tome 1 du
document-cadre.
Pour
ce qui est du huitième levier, le tome 1 du document-cadre met l’accent sur la
systématisation de la mise en place de trois différents types de jury d'examen
pour un bon déroulement des examens du Certificat de qualification aux métiers.
Il s'agit du jury d'administration des épreuves, du jury de correction et du
jury de délibération.
L'interversion
de l'ordre de passage des épreuves est le neuvième levier de rénovation du
Certificat. Dans ce cadre, l'épreuve du volet réalisation précède celle du
volet oral.
Le
dixième levier porte, quant à lui, sur le temps de composition. « L'épreuve de
l'examen du Certificat de qualification aux métiers dure au plus quatre heures
et se répartit comme suit: volet réalisation (4h) et volet oral (20 min au
maximum) », indique le document-cadre.
Et
le onzième levier évoque la planification du déroulement de l'examen qui est
sur cinq jours avec un ordre de passage de branches d'activités par jour de
composition.
Quant
au douzième et dernier levier, il renseigne sur la création de nouveaux organes
dont l’équipe de supervision locale.