La rencontre des experts constitue le premier volet de la 2e réunion des décideurs de la Conférence des ministres de l’éducation des Etats et gouvernements de la francophonie (Confemen). En préparation de ces assises qui portent sur thème : « L’évaluation des apprentissages dans la prise de décision pour la transformation de l’éducation : identifier les enjeux pour définir un cadre commun d’action », les experts ont démarré leurs travaux en vue de fournir les éléments nécessaires à l’élaboration du cadre commun d’action à soumettre à validation. Abdel Rahamane Baba-Moussa, secrétaire général de la Confemen, a indiqué qu’au cours de ces travaux, des présentations suivies d’échanges seront faites, entre autres, sur : les principaux résultats des évaluations du Programme d’analyse des systèmes éducatifs (Pasec) des années 2014 et 2019 afin de mettre en lumière les défis et priorités pour les systèmes éducatifs, le suivi par pays du niveau de réalisation des recommandations, l’articulation entre évaluations internationales et nationales pour un meilleur suivi de la qualité des apprentissages en Afrique subsaharienne francophone.
Des échanges seront également menés sur la stratégie d’élaboration d’un référentiel commun des compétences de l’éducation de base pour soutenir les évaluations des apprentissages dans les pays membres, le partage d’expériences internationales d’utilisation des résultats des évaluations des apprentissages pour la transformation des systèmes éducatifs, les rôles et responsabilités des décideurs dans l’exploitation des résultats pour une meilleure prise de décision politique.
En effet, 10 ans après la première réunion des décideurs de la Confemen, l’urgence de formaliser et de rendre opérationnels les dispositifs nationaux d'évaluation reste un défi important à relever, tout comme le besoin de renforcer le financement de l’évaluation. « Nos travaux doivent permettre de fournir aux ministres des informations utiles pour relever ces défis tout en tenant compte des mutations que vit actuellement le monde et qui impactent l’éducation », a exhorté Abdel Rahamane Baba-Moussa, secrétaire général de la Confemen. Joseph Ki-Zerbo disait que : « L’éducation est le logiciel central de l’ordinateur qui programme l’avenir de nos sociétés ». Pour la Confemen, l’évaluation des apprentissages constitue l’un des algorithmes nécessaires au fonctionnement de ce logiciel en vue de réussir le processus de transformation de l’éducation dans lequel la communauté internationale s’est engagée depuis le sommet des Nations Unies de septembre 2022.
L’année 2030 constitue l’échéance pour l’atteinte de l’Odd4 qui vise à : « Assurer l’accès de tous à une éducation de qualité, sur un pied d’égalité, et à promouvoir les possibilités d’apprentissages tout au long de la vie ». A en croire Dêwanou Avodagbé, directeur de cabinet du ministère des Enseignements maternel et primaire, pour le pilotage des systèmes éducatifs, la culture de l’évaluation et la prise en compte des résultats deviennent un impératif dans les pays enclins à une éducation de qualité et pour tous à l’horizon 2030. Dans moins de 7 ans, chaque pays devra faire son bilan quant à l’atteinte de l’Odd4, et cela ne peut être rigoureusement fait qu’avec l’appui des évaluations comparatives sur les acquis. D’où l’intérêt des assises de Cotonou, pour mettre en lumière le rôle essentiel des décideurs dans la production et l’exploitation des résultats des évaluations des apprentissages pour la prise des décisions en éducation.
Dêwanou Avodagbé, directeur de cabinet du ministère des Enseignements maternel et primaire, explique que les deux évaluations périodiques à savoir 2014 et 2019 ont permis aux pays de disposer de données fiables sur leur système éducatif et que les travaux en cours, permettront de poser les jalons à l’organisation et à l’implémentation des résultats du Programme d’analyse des systèmes éducatifs (Pasec) 2024. Plusieurs partenaires soutiennent la politique de la Confemen dont l’Agence française de développement (Afd) et la Coopération suisse.