Le Projet d’appui à la formation agricole et rurale (Profar), lancé ce mardi, vient en appui à la mise en œuvre du Programme de formation agricole et rurale (Pfar). Un programme qui entend former des exploitants agricoles de type nouveau et renforcer les compétences des actifs agricoles pour le rayonnement du secteur agricole béninois.
Le Profar est le fruit du partenariat entre le gouvernement béninois, l’Agence française de développement (Afd) et l’Agence luxembourgeoise pour la coopération au développement (Luxdev). Il consiste en la construction de six lycées techniques agricoles modernes dans les Pôles de développement agricole (Pda) 1 et 2 au Nord-Bénin. Le projet vise à contribuer à l’extension des opportunités d’accès des jeunes béninois à un travail dans le domaine agricole et rural, en particulier dans la zone septentrionale, à travers le soutien à la mise en place de parcours de qualification orientés vers le développement social et économique du Bénin. « De façon concrète, le financement de ce projet permettra d’une part, la mise en place d’un dispositif d’orientation, de formation, de suivi et d’insertion professionnelle dans les pôles concernés (…) et d’autre part, la diversification de l’offre de formation agricole et rurale dans 12 lycées techniques entièrement construits ou réhabilités… », informe Fructueux Aho, directeur général de l’Agence de développement de l’Enseignement technique (Adet). Ce projet contribuera aussi à la réduction des déséquilibres territoriaux pour la lutte contre les conflits et les vulnérabilités dans les zones ciblées.
De manière spécifique, il s’agira d’améliorer les infrastructures et équipements dans les Pda 1 et 2, d’opérationnaliser un dispositif intégré de formation et d’insertion orienté vers l’emploi agricole et rural et d’accompagner l’émergence d’un dispositif de gestion global et territorialisé de l’emploi et des compétences. Pour atteindre ces objectifs, le projet a été structuré en quatre composantes. La première est dédiée à la construction ou réhabilitation des lycées qui comprennent, chacun, une unité économique à vocation pédagogique. La deuxième composante est réservée à l’ingénierie de la certification, de la formation et d’insertion des jeunes. L’avant-dernière met en place un cadre de concertation dans les Pda et la dernière composante traite du renforcement des capacités et de gestion et évaluation du projet.
« Si le projet est un rêve ou une réalité, vous le saurez d’ici 18 mois (…). Sur les parcelles à mettre en valeur, dans les lycées, nous allons déployer la technologie : des plus élémentaires aux plus complexes pour faire vibrer le mental des apprenants afin de les préparer aux métiers de l’agriculture et à l’entreprenariat agricole », détaille Gaston Dossouhoui, ministre de l’Agriculture, de l’Elevage et de la Pêche. « Les mêmes infrastructures, poursuit-il, vont accueillir les paysans qui sont déjà en activité et qui veulent des formations ponctuelles pour acquérir des compétences (…) ».
Nouvelle structuration
La mise en œuvre du Profar apportera une nouvelle organisation et structuration du dispositif de formation agricole et rurale, la création d’infrastructures modernes et facilitera le lien entre les champs, les marchés et la dynamisation de l’agro-industrie.
« Ces différentes actions prévues par les Profar I et II ont vocation à permettre à nos lycées techniques agricoles d’offrir des services et prestations de qualité dans le but de l’amélioration de la productivité du secteur agricole. L’ambition du gouvernement du président Patrice Talon en initiant ce projet, est de faire passer de 11 % en 2019 à 70 % en 2023, la proportion d’apprenants dans l’Enseignement technique et professionnel », a rappelé Kouaro Yves Chabi, ministre des Enseignements secondaire, technique et de la Formation professionnelle.
Au nom du Luxembourg et de la France, Olivier Hecquet, représentant résident par intérim du Luxdev et Marc Vizy, ambassadeur de France près le Bénin, ont aussi apprécié, entre autres, la portée de ce projet et réitéré l’engagement de leurs pays à contribuer à sa réalisation.
Le financement des Profar I et II est prévu pour durer six ans. En vue de renforcer son soutien à la mise en œuvre du programme, un troisième financement (Profar III) de 70 millions d’euros est en cours d’instruction par l’Afd ¦