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L’éducation dans la vie des femmes:Un facteur d’épanouissement à maints égards

Education
Par   Site par défaut, le 14 avr. 2015 à 05h54

Si l’éducation change la vie des êtres humains en général, elle constitue pour les femmes un facteur d’épanouissement dans divers domaines. Ainsi, selon le Rapport 2014 de l’Organisation des Nations Unies pour l’Education, la Science et la Culture (UNESCO) sur l’Education pour tous (EPT), les compétences qu’elle confère aux femmes leur fournissent les moyens de s’épanouir économiquement et sur les plans sanitaire et socio-politique.

L’éducation a un pouvoir extraordinaire de transformer la vie de ceux qui en bénéficient. Et quand il s’agit des femmes, elle apparaît comme un facteur d’épanouissement sur le triple plan économique, sanitaire et socio-politique.
Dans ses conclusions, le Rapport 2014 de l’Organisation des Nations Unies pour l’Education, la Science et la Culture (UNESCO) reconnaît que l’éducation stimule la prospérité à travers la réduction de la pauvreté. Elle contribue à faire sortir la femme de la pauvreté, en développant les compétences nécessaires pour améliorer ses moyens d’existence. Vue sous cet angle, l’éducation permet à la femme d’augmenter son revenu. En Jordanie, mentionne le Rapport 2014 de l’UNESCO sur l’EPT, 25% des femmes des zones rurales qui n’ont fréquenté que l’enseignement primaire travaillent sans être rémunérées alors que celles qui ont atteint le secondaire, sont seulement 7% dans la situation. Ce faible taux des femmes ayant atteint le niveau secondaire s’explique par leur différence d’action dans l’éducation. C’est pour cette raison que les rapporteurs ont conclu que «les femmes plus instruites bénéficient souvent de meilleures conditions de travail, y compris de la possibilité de travailler à plein temps et d’avoir des contrats sûrs». C’est encore le cas du Pakistan où parmi les femmes travailleuses, celles qui travaillent à plein temps sont un tiers. Cette proportion passe à la moitié quand elles ont fait les études secondaires. Hors du secteur formel, l’alphabétisation donne aux femmes des capacités qui leur permettent de bien réagir face à certaines situations. Soulignant l’importance des connaissances acquises par le biais de ce type d’éducation au Bénin, Franck Arnauld Sédjro, directeur exécutif du Réseau national des opérateurs privés pour la promotion de l’alphabétisation et des langues (ReNOPAL), assure qu’elles permettent aux bénéficiaires de mieux agir. Mentionnant les trois compétences fondamentales, à savoir la lecture, l’écriture et le calcul, il a reconnu que les femmes bénéficiaires sont outillées pour gérer certaines situations. Entre autres, elles sont plus aptes à mieux gérés leurs ressources, à lire par elles-mêmes les documents sans avoir recours à une autre personne. Toutes choses qu’elle ne saurait faire si elles n’avaient pas suivi les classes d’alphabétisation, a-t-il insisté.

Par l’éducation, des maladies sont évitées

En matière de santé, l’éducation génère aussi des gains surtout si la femme est instruite. Sur le plan global, fait observer le rapport, « les personnes instruites sont mieux informées sur les maladies spécifiques et peuvent agir pour les éviter».
Mais les résultats sont plus gais si les femmes sont instruites. Non seulement, les femmes s’occupent de leur propre santé, mais elles se soucient plus de celle de leur foyer, notamment de leurs enfants. Le rapport se base sur les données de certaines enquêtes commanditées dans 140 pays sur les effets de l’enseignement primaire et ceux de l’enseignement secondaire en la matière. Concernant le niveau primaire, les enquêtes ont indiqué que si toutes les femmes avaient achevé les études primaires, cela aurait abouti à l’amélioration du taux de mortalité au niveau des enfants de moins de cinq ans. De façon concrète, poursuit le rapport, ce taux chuterait de 15% dans les pays à revenu faible, moyen et inférieur et près d’un million d’enfants seraient sauvés chaque année.

Impact plus considérable

Quant aux études secondaires, elles ont un impact plus considérable. Au regard des résultats desdites enquêtes, elles contribueraient à une diminution sensible du taux de mortalité infantile. Cette réduction, soutient le rapport, serait de presque moitié. « La mortalité infantile chuterait de 49% », mentionnent les rapporteurs de l’UNESCO. Ce qui n’est pas le cas si l’on considère l’éducation des pères.
Par ailleurs, pour leur propre santé, le rapport n’est pas resté muet. A ce titre, il a été démontré que « l’éducation est un outil essentiel de sauver la vie des mères ». Comme pour les enfants, l’effet de la fréquentation du cours primaire et du cours secondaire a été étudié. Au niveau de l’enseignement primaire, selon les données, si toutes les femmes achevaient le cycle du primaire, la mortalité maternelle chuterait de 66%. « Elle chuterait de 270 à 71 pour 100.000 naissances », retiennent les rapporteurs ajoutant que la vie de 189.000 femmes serait sauvée chaque année. En Afrique Subsaharienne, ce taux baisserait de 500 à 150 décès par an pour 100.000 naissances. Ce qui représenterait une baisse de 70%. En ce qui concerne les études secondaires, les résultats seraient nettement meilleurs.
Analysant cet impact de l’éducation, les rapporteurs ont indiqué qu’il est notamment dû au rôle majeur de prévention qu’elle joue vis-à-vis des maladies. Il s’explique également par les réflexes développés par les femmes dès qu’une maladie survient. En effet, les femmes savent comment avoir recours aux agents de santé.

L’autonomisation des femmes

Considérant les femmes comme des personnes vulnérables, les rapporteurs ont souligné que l’éducation a un pouvoir énorme de les aider à surmonter les limites et les attentes sociales inéquitables et oppressives et de leur permettre de faire leurs propres choix de vie. Cet effet d’autonomisation des femmes par l’éducation est particulièrement accentué dans les pays où la probabilité est élevée que « les filles soient mariées et mères à un très jeune âge et qu’elles aient de nombreux enfants. Cela signifie que l’éducation permet aux femmes de prendre leurs propres décisions quant à leur engagement dans un lien de mariage au moment qu’elles auraient choisi. Selon le rapport, environ 2,9 millions de filles sont mariées avant l’âge de 15 ans en Afrique subsaharienne, en Asie du Sud et de l’Ouest. Ce qui représente une proportion d’une fille sur huit. « Ces statistiques choquantes signifient que des millions de filles sont privées d’enfance et d’éducation », s’offusquent les rapporteurs. Mais ils font observer qu’une scolarité plus longue est l’un des moyens les plus efficaces de prévenir le phénomène du mariage des enfants.
Ainsi, dans ces régions d’Afrique et d’Asie, l’accès universel des filles aux études primaires ferait chuter de 14% le mariage des enfants, passant de près de 2,9 millions à moins de 2,5 millions. Et si elles remontaient à l’enseignement secondaire, ce taux diminuerait de 64%, ce qui correspondrait à peine plus d’un million de victimes.
Ce pouvoir d’autonomisation de l’éducation conduit les femmes à s’intéresser aux problèmes de leur communauté. En élargissant leur éventail de choix, l’éducation renforce également leur confiance en elles-mêmes et leur perception de la liberté. Cette perception de la liberté pourrait les conduire à s’engager socialement et politiquement, fait remarquer le rapport.