La Nation Bénin...

Département de l’Atlantique : La coupe des palétuviers interdite

Environnement
Par   Fulbert Adjimehossou, le 26 avr. 2022 à 11h17
Face aux menaces persistantes sur les écosystèmes de mangroves, le préfet de l’Atlantique, Jean-Claude Codjia, a interdit, à travers un arrêté en date du 13 avril 2022, l’exploitation des forêts côtières sur son territoire. Les populations riveraines des zones de mangroves sont averties. Elles vont subir la rigueur des lois sur la faune, la flore et le littoral, en cas d’exploitation illégale de ces écosystèmes. En effet, à travers un arrêté en date du 13 avril 2022, le préfet Jean-Claude Codjia interdit, sous peine des sanctions prévues par les textes en vigueur, l’exploitation des écosystèmes de mangroves. Il s’agit notamment de l’abattage, de l’ébranchage, de l’arrachage et de la mutilation des essences forestières protégées, principalement des palétuviers. Sont aussi concernés par cette mesure, tout défrichement de bois et de broussaille à moins de 25 mètres de part et d’autre le long des rives des cours et plans d’eau et l’utilisation des pesticides dans les abords des mangroves. «L’interdiction concerne aussi bien les domaines publics que privés. L’exploitation de ces écosystèmes est subordonnée, en cas de nécessité, à une autorisation spéciale délivrée par le ministre du Cadre de vie et du Développement durable», avertit le préfet dans son arrêté. Malgré les sensibilisations, les pressions sur ces forêts côtières restent perceptibles. Les études publiées récemment par le Laboratoire de biomathématique et d’estimations forestières de l’Uac indiquent que la superficie que couvrait la mangrove sur le site Ramsar 1017 a baissé de 62,07 % entre 1988 et 2001. Abomey-Calavi et Ouidah dans le département de l’Atlantique ont été les communes les plus dégradées le long de la côte. Cette tendance régressive est la résultante des pressions anthropiques avec les coupes de bois de palétuviers. Mais entre 2001 et 2019, il y a eu un gain de 18,84 %, perceptible notamment à Grand-Popo. Et si les pressions identifiées dans le premier scénario sont maintenues, les forêts de mangrove perdront 50 % de leur superficie actuelle d’ici à 2050. Déjà en 2016, le gouvernement a pris des mesures d’interdiction de la destruction des palétuviers dans les écosystèmes humides et d’abattage des cocotiers dans le littoral. Mais les menaces persistent. Ainsi, après l’avis en date du 11 avril 2022 de la Cellule d’analyse des arrêtés ministériels et préfectoraux, le préfet Jean-Claude Codjia a décidé d’agir. Les contrevenants à cet arrêté seront punis conformément aux dispositions de la loi 93-009 du 2 juillet 1993 portant régime des forêts et de la loi 2018-10 du 2 juillet 2018 portant protection, aménagement et mise en valeur de la Zone littorale en République du Bénin.