Grande saison des pluies: Des risques de déficits hydriques

Bien que la grande saison des pluies ait déjà démarré, le ciel ne sera pas généreux tous les jours. «Les séquences sèches en début de saison seront probablement longues à moyennes dans la majeure partie des localités du pays», avertit Météo Bénin. L'Agence nationale de météorologie a en effet rendu public, cette semaine, le bulletin de prévision saisonnière des paramètres agro-hydro-climatiques de la grande saison des pluies 2023 au sud du Bénin.
Dans ce document, il est décrit que des « quantités de pluie normales à tendance déficitaire de façon générale » seront observées pour la période de mars à mai. Une situation normale à tendance excédentaire pourrait survenir au-delà de cette période, pour la période d'avril à juin. «Pour la saison d'avril-mai-juin, les cumuls pluviométriques seront en général moyens dans les régions côtières mais excédentaires dans les autres régions jusqu'au centre du pays », précise le bulletin.
Cela signifie que la pluviométrie sera abondante sur les trois prochains mois, notamment dans la région des Collines. La normale considérée est la moyenne pluviométrique allant de 1991 à 2020. La moyenne pour la période d'avril-mai-juin est située entre 329,13 et 673,97 mm.

Stress hydrique

Météo Bénin s'est aussi intéressée aux séquences sèches en fin de saison, c'est-à-dire sur la période prenant en compte les phases critiques d'épiaison-floraison et de maturation des cultures. La moyenne (1991-2020) des séquences sèches en fin de saison dans les localités du sud du pays se situe entre 9 et 15 jours.
Cependant, selon les prévisions, ces séquences pourraient être plus longues. « Des séquences sèches longues à tendance moyenne en fin de saison par rapport à la moyenne dont la période de référence est de 1991 à 2020 sont attendues dans la plupart des localités de la zone sud du pays », prévient Météo Bénin.
L'Agence nationale de météorologie informe également que «globalement, il est attendu des écoulements excédentaires sur les bassins fluviaux de l'Ouémé, du Mono et du Couffo par rapport à la moyenne de la période de référence 1991-2020. Des situations critiques en termes d'inondations peuvent se présenter à l'issue d'événements pluvieux orageux intenses ».

Vigilance !

Selon les météorologues, les tendances qui se dessinent, notamment les situations de cumuls pluviométriques globalement moyens et de poches de sécheresse longues en début de saison, laissent planer des risques de déficits hydriques dans les zones concernées. Face à cette situation, il est recommandé de diversifier les pratiques agricoles en promouvant l'irrigation et le maraîchage afin de réduire le risque de baisse de production.
Il convient également d'adopter des techniques culturales de conservation des sols et de l'eau, de favoriser les espèces et variétés de cultures les plus tolérantes au déficit hydrique, et de renforcer la vigilance contre les ravageurs des cultures tels que la chenille légionnaire et d'autres insectes nuisibles, comme le suggère le bulletin. De même, bien que les écoulements et les cumuls pluviométriques soient globalement excédentaires dans certaines localités en avril-mai-juin, des « événements de fortes pluies pouvant entraîner des inondations localisées » sont possibles.
Ces prévisions saisonnières sont basées, entre autres, sur l'analyse de la situation actuelle et des évolutions probables des Températures de surfaces des océans, les prévisions des centres mondiaux et les modèles statistiques issus des données des services nationaux météorologiques et hydrologiques, ainsi que sur la connaissance des experts des caractéristiques du climat dans la région du golfe de Guinée.
L'analyse de ces différentes informations a permis d'élaborer, lors du 13e Forum des prévisions saisonnières qui s'est tenu à Lomé au Togo du 20 au 24 février 2023, des caractéristiques agro-hydro-climatiques pour les Pays du Golfe de Guinée.