La Nation Bénin...

Lutte contre la désertification et la dégradation des terres : La Cop 15 veut parer à « l’urgence »

Environnement
Par   Fulbert Adjimehossou, le 12 mai 2022 à 10h17
A la 15e Conférence des Parties (Cop 15) sur la désertification en cours à Abidjan, les participants sont à la quête d’une réponse concrète aux défis interconnectés de la dégradation des terres, du changement climatique et de la perte de biodiversité. « La dégradation des terres n’est pas une fatalité. La réparation est possible ». A la suite de ce message du secrétaire exécutif de la Convention des Nations unies sur la lutte contre la désertification, Ibrahim Thiaw, au lancement de la Cop 15, la planète attend du concret. Les participants se concentrent depuis le 9 mai 2022 sur les voies et moyens pour la restauration d’un milliard d’hectares de terres dégradées d’ici 2030, la pérennité de l’utilisation des terres contre les impacts du changement climatique et la lutte contre l’escalade des risques de catastrophe tels que les sécheresses, les tempêtes de sable et de poussière et les incendies de forêt. « Les investissements dans la lutte contre la désertification et la dégradation des terres sont parmi les plus efficaces que nous puissions faire. La moitié du Pib mondial et la moitié de ses approvisionnements en céréales dépendent de la lutte contre la dégradation des terres», a également plaidé la Vice-Secrétaire générale des Nations unies, Amina Mohammed. En effet, selon l’Onu, jusqu’à 40 % de toutes les terres libres de glace sont déjà dégradées, avec des conséquences désastreuses pour le climat, la biodiversité et les moyens de subsistance. La dégradation des sols affecte 52 % des terres agricoles, menaçant ainsi l’existence de 2,6 milliards de personnes qui dépendent directement de l’agriculture. La désertification et la sécheresse causent la perte de 12 millions d’hectares chaque année ; soit près de 23 hectares par minute. Le continent africain est particulièrement touché par la désertification, notamment dans sa bande sahélienne. Raison pour laquelle, le président ivoirien Alassane Ouattara appelle à l’action pour freiner la menace. « Nos peuples fondent beaucoup d’espoir sur nous. Nous n’avons pas le droit de les décevoir. Agissons vite, agissons ensemble pour donner une nouvelle vie à nos terres ! », a-t-il déclaré. Ces assises regroupent les dirigeants de gouvernements, du secteur privé, de la société civile et d’autres parties prenantes clés du monde entier. Le thème de la Cop 15 qui prend fin le 20 mai est : « Terres. Vie. Patrimoine. D’un monde précaire à un avenir prospère». Il s’agit d’un appel à l’action pour s’assurer que la terre, la bouée de sauvetage sur cette planète, continue de profiter aux générations présente et futures. Le projet de la Grande Muraille verte qui vise à restaurer cent millions d’hectares de terres arides en Afrique d’ici 2030 sera au cœur des échanges de cette Cop, la première des trois réunions des Conventions de Rio à se tenir en 2022. La Cop 15 sur la biodiversité et la Cop 27 sur le changement climatique vont se tenir respectivement à Kunming, en Chine, et à Charm el-Cheikh, en Égypte.