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Lutte contre les changements climatiques: Boni Yayi propose une autorité mondiale de régulation du climat
Le président de la République a pris part, mardi 1er décembre, au pavillon africain de la COP 21, à une session de haut niveau sur les solutions africaines aux changements climatiques. Boni Yayi y a proposé la mise en place d’une autorité mondiale du climat.
«La maison climatique continue de brûler et nous continuons de regarder ailleurs ». C’est l’alerte qu’a lancé hier le président de la République, en marge de la COP 21, actuellement en cours à Paris. Lors d’une session de haut niveau, organisée au pavillon africain, le chef de l’Etat a indiqué que les engagements pris par les Etats parties n’auront de sens que s’il est mis en place un mécanisme onusien de suivi-évaluation des risques et contributions de chacun dans la lutte contre les changements climatiques. Il propose alors à l’Union africaine de porter l’initiative de création d’une autorité mondiale de régulation du climat au niveau des Nations Unies.
La question de l’adaptation aux changements climatiques tient à cœur au chef de l’Etat qui demande aux pays développés de respecter leurs engagements de financer les investissements annoncés au profit des pays africains. «Il ne s’agit pas d’assistanat. C’est une question de responsabilité », soutient-il. Pour Boni Yayi, il est impérieux que l’accord qui va sortir des antres du Bourget puisse répondre aux difficultés rencontrées par les pays africains qui paient un lourd tribut dans les fortes émissions de gaz à effet de serre produit par les pays industrialisés. « Il n’y aura pas de plan B à Paris, nous devons quitter ici avec un accord. Et l’Afrique est venue pour cela », insiste-t-il. Le président de la République invite par ailleurs tous les pays africains à faire de la question climatique un réel enjeu de développement. La conférence, souligne-t-il, offre l’occasion d’oser des transformations structurelles, la transition vers une économie verte. « Une croissance verte aidera à réduire la pauvreté de façon durable. Nos économies doivent aider à passer d’une technologie usant beaucoup de carbones à une technologie plus verte. Nous devons travailler à remédier à la variabilité des saisons pour aider l’agriculture», soutient Boni Yayi.
Ibrahim Mayaki, directeur exécutif de l’Agence pour le NEPAD déclare que les pays africains ont réalisé le diagnostic commun sur le fait d’être ceux qui subissent le plus les effets des changements climatiques et ceux qui contribuent le moins à la lutte contre ce phénomène. «On a choisi une stratégie d’adaptation nécessaire dans des secteurs clés, dont celui de l’agriculture. La formation professionnelle sera capitale dans l’agriculture si nous voulons qu’elle s’inscrive dans une stratégie d’adaptation. Cela se fera par l’innovation technologique», assure-t-il, rappelant que le temps est à l’action et c’est en créant une synergie entre les différentes institutions et différents cadres légaux que les pays africains pourront avancer sur le front du climat.
Le panel de haut niveau sur les solutions africaines s’est aussi penché sur le financement de la transition énergétique, en l’occurrence la mise en place de l’initiative africaine pour l’Energie renouvelable. Ce projet financé par le G8, avec comme bras financier et opérationnel la Banque africaine de développement (BAD), ambitionne de produire en Afrique 300.000 Mw d’énergie solaire d’ici à 2030.
Le chef de l’Etat au stand du Bénin
Le président de la République a effectué mardi 1er décembre, une visite au stand du Bénin installé dans le HALL 3 du Parc des expositions de Bourget qui abrite la COP 21. Boni Yayi est allé non seulement adresser ses civilités aux fonctionnaires du ministère de l’Environnement mais aussi pour constater de visu les dispositions prises par l’administration pour promouvoir les initiatives béninoises en matière de lutte contre les changements climatiques. Situé juste à côté du pavillon africain, le stand du Bénin offre aux visiteurs des affiches sur certains programmes phares du pays, tels que le projet « 10 millions d’âmes, 10 millions d’arbres », le Projet d’urgence de gestion environnementale en milieu urbain (PUGEMU). On y retrouve également des brochures et d’autres outils de communication visant à vendre la destination Bénin.
En marge de la COP 21, le président de la République a eu des entretiens avec Laurent Fabius, ministre des Affaires étrangères de la France et Emmanuel Macron, ministre français de l’Economie.