La Nation Bénin...

Occupation des zones humides: Deux mois pour libérer les berges du Lac Nokoué

Environnement
Par   Fulbert Adjimehossou, le 29 mars 2023 à 08h27
Face aux constats d'occupation anarchique, illégale et contraire à la nature des berges et rives des plans d'eau au Bénin, le gouvernement a décidé d'agir. Les occupants de ces milieux sont appelés à quitter les lieux au plus tard le 31 mai 2023.Le compte à rebours a commencé pour la libération des zones humides du Grand Nokoué. Un communiqué en date du 22 mars 2023, signé par le ministre du Cadre de vie et du Développement durable, José Tonato, et le ministre de l'Agriculture, de l'Élevage et de la Pêche, Gaston Cossi Dossouhoui, a martelé que "les espaces publics naturels, occupés par des habitations et/ou des activités économiques quelconques, doivent être entièrement libérés au plus tard le 31 mai 2023". « Les maires des communes du Grand Nokoué, les chefs d'arrondissement et les chefs de quartier de ville et de village concernés sont dès lors invités à relayer les présentes instructions auprès de leurs administrés, par tous les moyens dont ils disposent et d'en assurer le strict respect », ajoute ledit communiqué. [caption id="attachment_94547" align="alignnone" width="452"] Malgré les investissements en cours pour la gestion
des eaux pluviales à Cotonou...[/caption] En effet, selon les constats faits par les ministres concernés, une prolifération préoccupante de l'occupation anarchique, illégale et contraire à la nature des berges et des rives de nos plans d'eau a été observée. Les plans d'eau concernés sont notamment le chenal de Cotonou, le lac Nokoué et la lagune de Porto-Novo. Les ministres José Tonato et Gaston Dossouhoui ont souligné que des activités économiques polluantes de diverses natures, des déversements d'eaux usées et de déchets solides ainsi que des constructions se développent, dégradant ainsi l'environnement biophysique, polluant ces différents plans d'eau et mettant en danger la vie et la sécurité de nos paisibles populations. « Des cessions frauduleuses de ces espaces relevant du domaine public de l'Etat sont organisées au mépris de la législation et de la réglementation en vigueur », insistent-ils. Ces pratiques sont pourtant contraires au code foncier domanial, à la loi-cadre sur l'environnement et la loi n° 2018-10 du 2 juillet 2018 portant protection, aménagement et mise en valeur de la zone du littoral. Ainsi, en plus de l’annonce de la libération de ces espaces d’ici deux mois, le gouvernement a aussi averti: « les contrevenants de déversements de déchets solides et d'eaux usées sur les rives et les berges de nos plans d'eau sont passibles de sanctions pénales et les auteurs des cessions frauduleuses de tout domaine public. Les sanctions vont suivre désormais, pour que force reste à la loi ».