La Nation Bénin...

Pêche avec des moyens illicites: Traque dans les eaux de l’Ouémé

Environnement
La Brigade de surveillance et de contrôle des plans  et cours d’eau veille au repeuplement en ressources  halieutiques des eaux au Bénin La Brigade de surveillance et de contrôle des plans et cours d’eau veille au repeuplement en ressources halieutiques des eaux au Bénin

Sale temps dans l’Ouémé pour les pêcheurs qui se servent, dans le cadre de leurs activités, d’engins illicites et prohibés. La vie dure leur est menée par les éléments de la Brigade de surveillance et de contrôle des plans et cours d’eau de Porto-Novo. 

Par   Thibaud C. NAGNONHOU, le 07 sept. 2023 à 11h23 Durée 4 min.
#Pêche #illicites #Traque #Ouémé
L’utilisation des engins dévastateurs des plans et cours d’eau dont les Acadja, les Mèdokpokonou, les Dogbo et autres méthodes de pêche illicites est interdite. Cette décision continue d’être foulée aux pieds par certains pêcheurs. Mais c’est sans compter avec la détermination de la Brigade de surveillance et de contrôle des plans et cours d'eau, une structure sous tutelle du ministère en charge de la Pêche, qui veille au grain. L’unité de Porto-Novo de cette brigade fonctionnelle depuis novembre 2022 et basée sur le site lagunaire de Maria-Tokpa livre actuellement une guerre sans merci aux contrevenants à la prescription d’interdiction. Elle traque systématiquement tous les pêcheurs qui n’entendent pas respecter les textes régissant la pêche sur les plans et cours d’eau au Bénin. Selon Alexis Zannou, coordonnateur de l’unité de la Brigade de surveillance et de contrôle des plans et cours d'eau de Porto-Novo, le rôle de sa structure créée par décret n°238 du 1er septembre 2021 est de lutter contre la pêche illicite à travers l’utilisation des engins prohibés et autres méthodes de pêche non conventionnelles. La finalité de cette lutte, selon lui, est le repeuplement des eaux. D’où d’ailleurs la réglementation des activités halieutiques sur les plans d’eau. La brigade ne cesse de traquer les pêcheurs indélicats. Les engins et moyens illicites utilisés sont arraisonnés. Ce qui engendre fréquemment des affrontements dans les eaux entre pêcheurs et éléments de la brigade, confie Alexis Zannou. Ces affrontements n’émoussent pas les ardeurs des agents de la brigade qui se disent satisfaits aujourd’hui des fruits de leurs interventions musclées. La pêche par des méthodes illicites est aujourd’hui en baisse sur les cours et plans d’eau du département de l’Ouémé notamment le fleuve de l’Ouémé. 

Résultats probants  

« Les gens pêchaient par le passé de petits poissons qui doivent évoluer, grandir et se reproduire pour repeupler les plans d’eau. Or, les engins de pêche illicites utilisés pêchent jusqu’aux œufs. Ce qui dévaste nos plans et cours d’eau », relève le coordonnateur de l’unité. A l’en croire, l’utilisation des engins prohibés a diminué et la lagune de Porto-Novo a commencé à se repeupler en ressources halieutiques. Il a été constaté que la pêche illicite a considérablement régressé. Alexis Zannou en veut pour preuve le nombre d’engins saisis depuis leur prise de fonction. Il se réjouit aujourd’hui que la population riveraine ait compris l’enjeu de la réforme visant le repeuplement des cours et plans d’eau initiée par le gouvernement en commençant par changer les engins. Le repeuplement des cours et plans d’eau est confirmé par les pêcheurs eux-mêmes. Selon eux, ils arrivent aujourd’hui à vendre jusqu’à 30 000 F Cfa de poissons, après seulement deux heures de pêche. Ce qui n’était pas le cas par le passé avant la réforme où c’est difficilement ils arrivaient à gagner 5 000 F Cfa pour le même temps de pêche. « Nous pêchons aujourd’hui de gros poissons », se réjouissent des pêcheurs contents de faire de bons chiffres d’affaires. C’est l’objectif de la réforme à savoir faire en sorte qu’il y ait de gros poissons, insiste Alexis Zannou. Le coordonnateur de l’unité de Porto-Novo de la Brigade de surveillance et de contrôle des plans et cours d’eau précise que la pêche n’est pas interdite sur les plans et cours d’eau. Mais ce sont plutôt certains moyens illicites dévastateurs des menus fretins et œufs des poissons qui sont proscrits. 

Sous-effectif  

Les engins illicites saisis sont envoyés à la direction de la Production halieutique du ministère de l’Agriculture, de l’Elevage et de la Pêche (Maep).  La direction détruit ces engins saisis. En revanche, les barques dont se servent les pêcheurs, une fois arraisonnées, font l’objet de procès-verbal déposé au procureur de la République à titre de compte-rendu. Les éléments de la Brigade disent intervenir dans les eaux de jour comme de nuit pour en assurer la surveillance. Ils essaient de mettre en pratique la formation militaire qu’ils ont reçue à l’Ecole nationale des sous-officiers de Ouidah. Alexis Zannou plaide pour le renforcement de leur effectif. Ils sont actuellement 13 agents au niveau de l’unité de la Brigade à Porto-Novo appelés à couvrir les plans et cours d’eau de la ville capitale jusqu’à Bonou en passant notamment par Sèmè-Podji, Aguégués, Dangbo et Adjohoun. Le recrutement de nouveaux agents va permettre de renforcer l'effectif et d’améliorer les résultats de la brigade naissante qui compte aujourd’hui 55 agents au total, explique Alexis 
Zannou. Autre difficulté non moins importante, signale le coordonnateur, est celle liée à la qualité de l’engin que l’unité de Porto-Novo utilise pour la patrouille. Il s’agit, selon, lui, d’un engin de faible puissance par rapport au moteur des pêcheurs apparemment mieux équipés qu’eux. Les pêcheurs utilisent des moteurs de 75 chevaux pendant que les agents appelés à faire la surveillance et le contrôle des plans et cours d’eau se déplacent avec des barques de 40 chevaux.