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Protection des obtentions végétales: Inquiétude dans le monde paysan

Environnement

La célébration de la Journée mondiale de la Terre dans la forêt de Pahou, samedi 22 avril dernier, a été dominée par le débat autour du projet de loi portant autorisation d’adhésion à l’Acte de 1991 de la Convention internationale pour la protection des obtentions végétales (Upov).

Par   Fulbert Adjimehossou, le 24 avr. 2023 à 09h23 Durée 2 min.

Au cœur de la forêt classée et protégée de Pahou, l'ambiance n'est pas sereine. Réunis pour célébrer la Journée mondiale de la Terre, les membres de la Fédération agroécologique du Bénin sont tous préoccupés par l'inscription à l'ordre du jour de la première session ordinaire parlementaire de l'année du projet de loi portant autorisation d’adhésion à l'Acte de 1991 de la Convention internationale pour la protection des obtentions végétales (Upov), adoptée à Genève, le 19 mars 1991. « Nous sommes vraiment inquiets car en 2017, le projet de loi avait déjà été introduit au Parlement et nous avons mené des luttes, fait plusieurs démarches pour que le projet ne puisse pas prospérer. La lutte a duré deux ans. Nous nous retrouvons maintenant à devoir la mener à nouveau », martèle Pierre Bédié, président de la Fédération agroécologique du Bénin.
En approuvant la transmission dudit projet de loi à l'Assemblée nationale à l'époque en février 2017, le gouvernement avait mis en exergue la possibilité pour les agriculteurs de disposer de meilleures variétés protégées permettant de relever les défis économiques et environnementaux. Mais ces arguments ne rassurent pas toujours le monde paysan à travers la Fédération agroécologique du Bénin. Les alertes de la Faeb avaient conduit les députés à reporter l'examen et le vote du projet de loi portant autorisation d'adhésion du Bénin à la Convention internationale pour la protection des obtentions végétales (Upov), le 11 février 2019.
Les producteurs disent vouloir lancer à nouveau des signaux d'alerte pour mettre les députés devant leurs responsabilités. Ils pensent que « les semences locales sont en danger » et craignent une dépendance vis-à-vis des variétés qui seront créées. « Nous voulons que les parlementaires aient toutes les informations, qu'ils puissent comprendre les risques et décider librement. Il faut que chacun soit mis face à ses responsabilités », souligne Pierre Bédié. Au-delà de cette activité au cœur de la forêt de Pahou, la sensibilisation se poursuit à l'endroit des producteurs sur le dossier Upov.