Réduction des émissions: Échec à la Cop 27
Environnement
Par
Fulbert Adjimehossou, le 23 nov. 2022
à
08h26
La 27e Conférence des Parties pour le Climat (Cop 27) a pris fin sur des décisions a minima. Ce rendez-vous a manqué d’être assez ambitieux dans la réduction des émissions des Gaz à effet de serre, et le maintien du réchauffement à 1,5°C.
La grand-messe climatique a pris fin sur des insatisfactions La Cop 27 en Egypte n’a fait que suivre le pas de la Cop 26 à Glasgow sur la réduction des énergies fossiles. L’ambition de réduire les émissions mondiales de gaz à effet de serre et de maintenir en vie la limite de 1,5 degré Celsius de l'Accord de Paris ne tient qu’à un fil. « Nous devons réduire drastiquement les émissions maintenant, et c'est un problème que cette Cop n'a pas abordé », a déclaré António Guterres, secrétaire général de l'Onu, dans un message vidéo diffusé depuis le lieu de la conférence en Egypte. Ainsi, il faudra encore faire plus d’efforts pour se soustraire de la dépendance vis-à-vis des énergies renouvelables. L’Onu renouvelle son appel à des efforts conséquents pour une transition énergétique juste afin d'accélérer la sortie du charbon et le développement des énergies renouvelables. « Il faut un pacte dans lequel tous les pays font un effort supplémentaire pour réduire les émissions cette décennie conformément à l'objectif de 1,5 degré. Et un pacte pour mobiliser avec les institutions financières internationales et le secteur privé, un soutien financier et technique aux grandes économies émergentes pour accélérer leur transition vers les énergies renouvelables », a-t-il martelé.
Lors de la plénière de clôture, Simon Stiell, secrétaire exécutif d’Onu Climat, a rappelé aux délégués que le monde se trouve dans une décennie critique pour l'action climatique. La mise en œuvre des engagements actuels place le monde sur la voie d'un réchauffement de 2,5 °C d'ici la fin du siècle. Le groupe d'experts intergouvernemental sur l'évolution du climat indique que les émissions de gaz à effet de serre doivent diminuer de 45 % d'ici à 2030 pour limiter le réchauffement de la planète à 1,5 °C.
Un petit pas en avant
Si la Cop n’a pas été décisive sur la question des émissions, quelques points positifs sont à noter tout de même. Il s’agit de la création d'un fonds dédié à compenser les dégâts climatiques subis par les pays vulnérables». La Cop27 a fait un pas important vers la justice, a salué l’Onu qui ajoute que « Il est clair que cela ne suffira pas, mais c'est un signal politique indispensable pour reconstruire la confiance brisée ». La veille, il exhortait les négociateurs à viser « l’ambition maximale » en matière de pertes et dommages. La création d'un fonds spécifique pour les pertes et préjudices constitue un point d'avancée important, la question ayant été ajoutée à l'ordre du jour officiel et adoptée pour la première fois lors de la Cop 27. Pour Simon Stiell, secrétaire exécutif d’Onu Climat, c’est une avancée. « Nous avons déterminé une voie à suivre dans le cadre d'une conversation qui dure depuis des décennies sur le financement des pertes et dommages, en délibérant sur la façon dont nous abordons les impacts sur les communautés dont les vies et les moyens de subsistance ont été ruinés par les pires impacts du changement climatique », a souligné Simon Stiell.
La Cop 27 a convenu de créer un « comité de transition » chargé de formuler des recommandations sur la manière de rendre opérationnels les nouveaux mécanismes de financement et le fonds lors de la Cop 28. La première réunion du comité transitoire devrait avoir lieu avant la fin du mois de mars 2023. La Cop 28 a enregistré de nouvelles promesses de financements, soit au total, plus de 230 millions Usd. Le président de la Cop 27, Sameh Shoukry, a demandé au Comité permanent des finances de Onu Climat de préparer un rapport sur le doublement du financement de l'adaptation pour examen lors de la Cop 28. Mais il faudra la transformation rapide et complète du système financier, pour faciliter l’accès aux financements. Ce sommet climatique a rassemblé plus de 45 000 participants, représentants des peuples autochtones, des communautés locales, des villes et de la société civile?