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Sécurité nucléaire au Bénin: Des principes de précaution établis

Environnement
Prof. Marcellin Amoussou-Guenou, secrétaire permanent de l’Autorité nationale de sûreté radiologique et de radioprotection (Ansr) Prof. Marcellin Amoussou-Guenou, secrétaire permanent de l’Autorité nationale de sûreté radiologique et de radioprotection (Ansr)

Plusieurs décrets ont été récemment adoptés au Bénin dans le domaine de la sûreté nucléaire et de la radioprotection. Ces textes portent notamment sur la gestion des urgences ainsi que sur le transport sécurisé des matières radioactives.

Par   Fulbert ADJIMEHOSSOU, le 26 juin 2023 à 07h23 Durée 3 min.
#sécurité nucléaire
En cas d'accident impliquant des matières radioactives ou radiologiques, le Plan national de gestion des urgences nucléaires ou radiologiques (Pnur) peut être activé. Par le biais du décret 2023-279 du 24 mai 2023, le Bénin dispose désormais de cet instrument destiné à la mobilisation des ressources nécessaires pour faire face aux risques et catastrophes nucléaires et radiologiques. Plusieurs autres textes réglementaires ont été adoptés par le gouvernement afin de faire de l’atome un outil de paix et de développement. Prof. Marcellin Amoussou-Guenou, secrétaire permanent de l’Autorité nationale de sûreté radiologique et de radioprotection (Ansr), exprime sa gratitude envers les acteurs qui ont contribué à l'adoption de ces différents lois et règlements. « Ces remerciements sont adressés en particulier au chef de l'État et à son gouvernement pour avoir reconnu la nécessité de mettre en place l'Ansr et surtout de la rendre opérationnelle, ainsi qu'au président du Conseil de surveillance et aux conseillers pour leurs nombreux efforts et actions synergiques avec le secrétariat permanent, qui ont permis à l'Ansr de bénéficier d'une visibilité nationale, régionale et internationale. Mes remerciements vont également aux partenaires techniques et financiers, notamment l'Agence internationale de l'énergie atomique (Aiea), pour leur appui technique lors de l'élaboration de ces documents", déclare Prof. Amoussou-Guenou. 
Les rayonnements et les substances radioactives ont de nombreuses applications utiles, allant de la production d’électricité aux utilisations médicales, industrielles et agricoles. Cependant, des activités telles que les utilisations médicales des rayonnements, l’exploitation des installations radiologiques, la production, le transport et l’utilisation de matières radioactives ainsi que la gestion de déchets radioactifs peuvent être à l’origine d’accidents radiologiques. Il était nécessaire d'établir un plan de gestion prenant en compte les mesures à adopter en cas d'urgence radiologique. 

Prévenir et intervenir

Ce plan vise donc à mettre en place une organisation appropriée s’appuyant sur une culture de vigilance, de veille permanente sur les risques afin d’apporter une réponse efficace et coordonnée. « Des numéros d’alerte sont mis à disposition des populations pour signaler les situations d’urgence nucléaire ou radiologique », stipule le décret.  Le Pnur est déclenché par le préfet compétent territorialement, après consultation du secrétaire permanent de l’Ansr, du directeur général de la protection civile, du directeur général du Groupement national des sapeurs-pompiers, du directeur général de la Police républicaine, du directeur national de la Santé publique et du directeur général de l'Environnement.  Les interventions vont permettre la limitation de la durée d’exposition, l’éloignement par rapport au site du sinistre et l’interposition de matériaux de protection. La mise à l’abri est une action immédiatement applicable, notamment pour les accidents à cinétique rapide, et elle s’accompagne d’une information continue de la population. Cette dernière doit être d’ailleurs déplacée vers des lieux suffisamment éloignés de la zone impactée. Les mesures mises en œuvre doivent pouvoir réduire au minimum la contamination de l’environnement en général, et de la chaine alimentaire en particulier. L'exercice de l'activité de transport de matières radioactives au Bénin est soumis à l'obtention d'un agrément délivré par l'Ansr, conformément à l'article 6 du décret 2023-281 du 24 mai 2023 réglementant la sécurité du transport des matières radioactives. "Un colis de matières radioactives ne peut être confié ou transféré qu'à des expéditeurs et destinataires autorisés par l'Ansr. La personne autorisée doit utiliser des moyens organisationnels et techniques pour dissuader, détecter, retarder et intervenir en cas d'actes malveillants affectant le transport ou son chargement. Elle veille à ce que ces moyens soient maintenus opérationnels et efficaces", précise la réglementation. Avant chaque transport, la personne autorisée vérifie auprès de l'Ansr si le destinataire est autorisé à détenir ou à utiliser des matières radioactives. De plus, le transport de matières radioactives par voie postale est interdit.