1re mandature de la Cena permanente: Les acquis capitalisés
Actualités
Par
Anselme Pascal AGUEHOUNDE, le 29 juin 2021
à
08h34
En fin de mission, la première mandature de la Commission électorale nationale autonome (Cena) permanente est à l’étape du bilan. Avec le soutien de l’Organisation internationale de la Francophonie, elle a commis des consultants pour l’élaboration d’un document de capitalisation des acquis. C’est pour évaluer et valider ce document que les parties prenantes au processus électoral se sont retrouvées, hier lundi 28 juin à Cotonou.
Réalisé par les professeurs Issaga Kampo du Mali et Kakaï Hygin Glèlè du Bénin, le rapport de capitalisation des acquis de la première mandature de la Commission électorale nationale autonome (Cena) permanente a été présenté, amendé et soumis à la validation des parties prenantes au processus électoral. Observateurs et représentants de différentes institutions et structures impliquées dans l’organisation des élections au Bénin ont apprécié les résultats des consultants commis à cette tâche. Le but de ce séminaire est de peaufiner le rapport pour mettre à la disposition de la future Cena un document de qualité, utile à l’accomplissement de sa mission républicaine.
Situant sur l’opportunité de cette initiative, le président de la Cena fait savoir : « Durant ces sept années, la première mandature de la Cena permanente a accumulé des expériences diverses et a enregistré de nombreux acquis non seulement en matière de gestion électorale à travers l’organisation de six élections ; mais également en matière de collaboration avec toutes les parties prenantes au processus électoral.» Il ajoute que cette première mandature de la Cena permanente s’est également investie dans l’élaboration de stratégies et d’outils en vue d’une gestion efficiente des élections, et dans le domaine de la coopération internationale avec d’autres organes de gestion électorale et institutions promouvant la démocratie et l’Etat de droit. « Ces acquis méritent d’être capitalisés dans l’optique de la recherche d’une amélioration constante de notre système électoral. C’est pourquoi, au moment où notre mandat tire à sa fin, nous avons jugé opportun de partager ces expériences et ces acquis avec toutes les parties prenantes, dans la logique de leur capitalisation au bénéfice de la prochaine mandature qui entrera bientôt en fonction », a expliqué Emmanuel Tiando.
Soutenu par l’Organisation internationale de la Francophonie, cet atelier a permis de mettre en relief les tops et les flops. A en croire Saïdou Kane, représentant résident de l’Oif, la plus-value de toute évaluation, c’est de pouvoir déterminer aussi bien les bonnes pratiques que les imperfections afin de s'améliorer. « Tout processus démocratique mérite d’être évalué à la fin d’un cycle. Et la présente évaluation est, pour l’Oif, l’occasion de recenser les bonnes pratiques qui ont été enregistrées au Bénin pour les proposer à d’autres pays », va préciser le représentant résident de l’Oif.
Emmanuel Tiando a alors exprimé la reconnaissance de la Cena à l’Organisation internationale de la Francophonie pour le soutien matériel apporté dans ce processus d’évaluation. Il a également salué les deux consultants, les professeurs Issaga Kampo et Kakaï Hygin Glèlè pour leur disponibilité, les sacrifices consentis et les diligences effectuées dans l’accomplissement de leur mission, dans un délai aussi court.
De la Cena ad hoc à la Cena permanente
C’est dans le souci d’organisation d’élections libres, transparentes et crédibles que le législateur a établi, par la loi 94-013 du 17 janvier 1995, le principe de la création d’une Commission électorale nationale autonome (Cena) qui s’entend comme une autorité administrative autonome et indépendante des pouvoirs législatif et exécutif. Cette autorité, bon gré mal gré, a toujours été au centre du processus électoral notamment dans l’organisation des élections. «Mais il s’agissait de commission électorale ad hoc dont le mandat prenait fin au terme de chaque élection. Face à l’instabilité de cette Cena ad hoc et aux insuffisances apparues dans son fonctionnement, le même législateur a décidé de la création d’une Cena permanente à travers la loi 2013-06 du 25 novembre 2013», rappelle Emmanuel Tiando. Ainsi, les cinq membres de cette première mandature de la Cena permanente ont prêté serment le 2 juillet 2014 pour un mandat de 7 ans. Cette première Cena permanente a organisé six élections, notamment deux élections communales, deux législatives et deux présidentielles. La première mandature de la Cena permanente prend fin ce 13 juillet 2021 et laissera place à une Cena entièrement réformée par le législateur?