Affaire bradage de 39 ha à Abomey-Calavi: La Criet ouvre le procès de Georges Bada et consorts
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Thibaud C. NAGNONHOU, A/R Ouémé-Plateau, le 07 juil. 2021
à
07h58
La Cour de répression des infractions économiques et du terrorisme (Criet) a entamé hier mardi 6 juillet, le procès de l’ancien maire d’Abomey-Calavi, Georges Bada et de ses 28 coaccusés dont 10 poursuivis sans mandat de dépôt dans l’affaire de bradage d’une réserve administrative de 39 hectares dans la commune.
Après près de huit heures de débat, l’audience a été suspendue et renvoyée au mardi 13 juillet prochain pour continuation avec la comparution réclamée de l’ancien ministre chargé de la Décentralisation, Barnabé Dasssigli et du préfet de l’Atlantique, Jean-Claude Codjia. Les deux personnalités sont attendues pour être écoutées en qualité de sachant dans cette affaire. Puisque ce mardi, l’ex-maire d’Abomey-Calavi qui a déposé assis à la barre parce que ne paraissant physiquement pas au mieux de sa forme, a déclaré avoir agi sur instruction de sa hiérarchie. Il affirme avoir reçu l’aval de cette dernière pour procéder au morcellement du domaine querellé. Lequel domaine a pourtant fait l’objet d’une décision de justice qui demande de surseoir à toute opération dans la zone. La cour a décidé donc d’inviter le préfet Jean-Claude Codjia et l’ex-ministre Barnabé Dassigli, à l’audience du mardi prochain. Les deux personnalités vont dire ce qu’elles savent de cette affaire pour permettre à la cour de bien démêler l’écheveau. En dehors de Georges Bada, une dizaine d’autres prévenus ont défilé à la barre hier pour dire leur part de vérité. Ils ont tous plaidé non coupables tout comme d’ailleurs l’ex-édile d’Abomey-Calavi.
La partie civile qui a porté plainte c’est-à-dire l’Association de défense des intérêts de la commune d’Abomey-Calavi a été la première à avoir déposé ce mardi. Elle s’est fait représenter par trois personnes qui ont martelé à la barre que le domaine en question est un patrimoine public et doit être retourné dans le giron de la ville.
Dassigli et Codjia convoqués
Les plaignants ont retracé à la cour l’historique de l’affaire qui existerait bien avant l’arrivée à la tête de la commune en 2015 de Georges Bada. La zone querellée se retrouve dans la Zoca et n’est nullement la propriété de celle qui prétend être la propriétaire depuis 2006, a insisté la partie civile. Le procès se poursuit mardi prochain pour l’approfondissement des débats.
L’audience d’hier est la toute première de la Criet qui a hérité du dossier après la décision du Tribunal de première instance de deuxième classe d’Abomey-Calavi. Lequel s’est déclaré, le 5 février dernier, incompétent pour en connaitre. Dans la foulée, Patrice Hounyéva, ex-chef d’arrondissement de Hêvié, également incarcéré dans l’affaire, a fait appel du jugement du Tribunal. Mais il a été débouté par la Cour d’appel de Cotonou qui, le 14 mai dernier, a confirmé le jugement rendu en première instance le 5 février. Cette décision de la Cour d’appel remet confortablement le dossier dans les mains de la Criet qui a ouvert depuis ce mardi le procès.
Il faut rappeler que Georges Bada a été incarcéré lundi 7 décembre 2020 pour les faits présumés d’association de malfaiteurs, escroquerie et abus de fonction. Ses coaccusés sont poursuivis pour la plupart pour les mêmes faits ou complicité des mêmes chefs d’accusation. Les prévenus sont défendus par des avocats.
L’audience est présidée par Guillaume Laly, président de la chambre de jugement de la Criet. Le fauteuil du ministère public est occupé par Mario Mètonou, procureur spécial près la Criet.