La Nation Bénin...

Bicentenaire de la Bataille de Carabobo: Le Venezuela entretient le souvenir d’un exploit mémorable

Actualités
Par   Anselme Pascal AGUEHOUNDE, le 30 juin 2021 à 08h18
Jeudi 24 juin dernier, la République bolivarienne du Venezuela a commémoré le bicentenaire du fameux exploit qui marqua l’apogée de l’hégémonie espagnole et consacra son indépendance: la Bataille de Carabobo. Fait majeur de l’histoire bolivarienne, cet événement est l’occasion de célébrer une liberté vaillamment acquise et de rendre hommage aux protagonistes de cette prouesse. Le 24 juin de chaque année est pour le Vénézuela un jour spécial, un jour chargé d’histoire car il ravive le souvenir éloquent de la Bataille de Carabobo en 1821 qui s’est soldée par la victoire des forces libératrices sur les forces royalistes. Une victoire qui sonna le glas de la domination espagnole pour laisser retentir l’écho de l’indépendance et de la naissance politique du Venezuela. Ainsi, chaque 21 juin, les autorités du Gouvernement central prennent des initiatives pour marquer l’événement et rappeler son importance. Aussi, plusieurs activités sont-elles organisées de par le monde, grâce aux représentations diplomatiques du Venezuela. En cette année 2021, l’événement est d’autant plus célébré puisqu’il s’agit du bicentenaire de cette bataille inoubliable. Situé au centre du Venezuela, le champ où s’est déroulée la grande bataille libératrice va accueillir un nouvel édifice. Déjà en 1921, à l’occasion du centenaire de la Bataille de Carabobo, l’Arc de Triomphe de Carabobo avait été inauguré sur le site. Ce fut le premier ouvrage de l’actuel complexe monumental "Campo de Carabobo", un véritable patrimoine historique, mémorial de la gloire libératrice nationale. Pour le bicentenaire de la Bataille de Carabobo cette année, des travaux de récupération sont effectués sur le site et un autre monument a été construit : une réplique de l’épée de 31 mètres de Simon Bolívar. En immortalisant ces symboles de la victoire sur les forces royalistes, la République bolivarienne du Venezuela montre son attachement à ce fait marquant de son histoire, laisse un précieux héritage à la postérité et exhorte tous ses ressortissants à ne pas laisser s’éteindre cette flamme allumée par Simon Bolivar et ses compagnons de lutte. En effet, l’héroïsme de la Bataille de Carabobo n’appartient pas seulement à ceux qui ont commandé l’armée libératrice. Elle appartient aussi aux métis, aux autochtones, aux afro-descendants qui ont intégré cette force patriotique et qui ont vu dans l’indépendance la voie vers leur liberté. L’on pourra citer entre autres Pedro Camejo dit Negro Primero, qui abandonna les royalistes pour rejoindre le Bataillon des Braves d’Apure; des femmes ont également rejoint les forces émancipatrices dont Concepción Mariño, qui joua un rôle clé dans la mobilisation armée du 24 juin 1821, et certaines combattantes habillées en soldat qui ont lutté pour l’indépendance dans la Bataille de Carabobo. Cette gloire de l’armée libératrice a transcendé le temps et fait du peuple, le maître de son destin. « Tous les jours nous relevons le défi de continuer à être les invaincus de Carabobo (...) Nous ne pouvons permettre que les portes de l’Indépendance se referment. Combien nous a-t-il coûté de les ouvrir il y a presque 200 ans, quand Bolívar arriva à Carabobo avec l’armée unie, c’est-à-dire avec le peuple devenu armée », affirma en 2012, le commandant Hugo Chávez, lors du 191e anniversaire de la Bataille de Carabobo. Acte de bravoure ! La Bataille de Carabobo qui a connu son épilogue le 24 juin 1821, a été livrée entre les forces indépendantistes sous le leadership du général Simon Bolivar et les troupes royalistes dirigées par le maréchal espagnol Miguel de la Torre. La stratégie du général Bolivar a été de disperser l’Armée espagnole sur plusieurs fronts en créant des diversions. Bolivar dans sa planification avait trois grandes forces : l’armée du Sud stationnée à Apure et commandée par le général Paez, l’armée de l’Est qui regroupait les différentes guérillas orientales sous le commandement du général Carlos et l’armée du Nord dont la base était l’une des brigades de la Guardia (Garde d’honneur créée en 1815 par le Libérateur). La principale diversion exécutée par l’Armée de l’Est est la prise de Caracas, l’une des positions les plus fortes de l’armée royale. La libération et la perte de Caracas ont détruit toute la formation de l’armée du maréchal espagnol Miguel de la Torre qui a choisi de protéger ses arrières et a abandonné son projet d’attaquer Bolivar à Guanare. Délogée et dispersant ses forces, l’armée espagnole a été la proie des diversions du général Bolivar dont les forces indépendantistes finirent par avoir le dessus, obligeant le maréchal espagnol Miguel de la Torre à capituler le 24 juin 1821 au regard des énormes pertes subies. Dans le rapport de la Bataille de Carabobo qu’il adresse au Congrès Souverain le 25 juin 1821, le libérateur Simon Bolivar évoque la fin désastreuse des forces royalistes : « Hier, la naissance politique de la République de Colombie s’est confirmée par une splendide victoire… L’armée avait plus de six mille hommes, composée de tous les meilleurs des expéditions de la paix. Cette armée a cessé de l’être. Quatre cents hommes seront entrés aujourd’hui à Puerto Cabello… Acceptez, Souverain Congrès, au nom des braves hommes que j’ai l’honneur de diriger, l’hommage d’une armée rendue, la plus grande et la plus belle qui ait fabriqué des armes en Colombie sur un champ de bataille ».