La Nation Bénin...
C’est
le temps des défis. Des transformations inédites que traverse notre monde
s’opèrent de manière accélérée. C’est le temps des espoirs. L’émergence
collective des pays en développement est une réalité affirmée. Comment se
frayer une voie de développement adaptée aux réalités nationales? Comment
renforcer la solidarité et la coopération pour un développement et un
redressement partagés ? La réponse à ces questions est indispensable pour aller
vers une communauté d’avenir partagé Chine-Afrique de haut niveau.
Tout
au long de son combat pour l’indépendance et le développement, l’Afrique a
puisé force et inspiration dans le panafricanisme. Dès les années 1950, Kwame
Nkrumah, Sékou Touré et d’autres dirigeants africains de l’ancienne génération,
rassemblés sous la bannière du panafricanisme, ont engagé une lutte héroïque
pour l’indépendance de leurs pays et l’émancipation du continent. Depuis la fin
de la guerre froide, face aux grands bouleversements de l’échiquier politique
et économique international, l’Afrique a plus que jamais compris qu’elle ne
pourrait s’affirmer comme une puissance qu’en unissant les efforts de tous les
pays du continent. De l’adoption de l’Agenda 2063 de l’Union africaine (Ua) au
lancement de la Zone de libre-échange du continent africain (Zlecaf), le
panafricanisme a insufflé un nouveau dynamisme à l’émergence collective de
l’Afrique.
Aujourd’hui,
les pays africains, après avoir accédé à l’indépendance politique, cherchent à
réaliser l’indépendance économique et le développement autonome. Il s’agit là
d’un nouveau réveil historique du continent. L’appel lancé par le Président de
la Commission de l’Ua, Moussa Faki Mahamat lors de la 37e Session ordinaire de
la Conférence de l’Ua à « un nouveau sursaut, une vraie renaissance du
panafricanisme » en donne une parfaite démonstration. Forte de ce riche
héritage intellectuel et grâce à cette dynamique qui s’affiche davantage de nos
jours, l’Afrique pourra sans aucun doute aller encore plus vite dans son
développement et son redressement dans l’unité.
Dans son livre ''L’Afrique doit s’unir'' paru en 1963, le président Kwame Nkrumah a écrit : « Nous avons ici, en Afrique, tout ce qui est nécessaire pour devenir un continent puissant, moderne, industrialisé ». Pourtant, après avoir obtenu l’indépendance politique, les pays africains ont rencontré de sérieux obstacles dans leur recherche d’un essor économique. Les États-Unis et d’autres pays occidentaux se sont longtemps servis des institutions du Consensus de Washington et du néolibéralisme pour maintenir l’Afrique au plus bas des chaînes industrielles et de valeurs mondiales, rendant plus persistantes les inégalités et l’exploitation que subissent depuis de longues années les pays africains dans le système international. Selon les statistiques de la Cnuced, en 2022, plus des trois quarts des pays africains sont restés dépendants des exportations de matières premières, qui représentaient plus de 70 % des recettes totales des exportations de marchandises africaines. Le passé est révélateur. Le modèle de développement imposé de l’extérieur n’a jamais apporté aux peuples africains de prospérité ni de bonheur, mais que de la pauvreté et des instabilités.
Ce
n’est que lorsqu’un pays se fonde sur ses propres forces pour réaliser son
développement qu’il deviendra maître de sa destinée. Lors du 13e Forum des
think tanks Chine-Afrique qui a eu lieu en mars dernier en Tanzanie, des
groupes de réflexion chinois et africains ont ensemble lancé le Consensus de
Dar es Salaam, qui souligne que le choix de la voie de développement doit être
fait en toute indépendance sur la base des caractéristiques culturelles
locales, dans un esprit d’ouverture et d’inspiration mutuelle. Nombre
d’universitaires ont fait remarquer qu’il s’agissait du premier consensus
international initié par le Sud plutôt qu’imposé par le Nord, et qu’il s’était
affranchi des théories et récits occidentaux dans le domaine du développement
et incarne la voix commune de la Chine, de l’Afrique, voire de l’ensemble du
Sud global.
Au bout de 75 ans de lutte acharnée, la Chine a réussi à trouver une voie de modernisation à la chinoise, celle de se moderniser sans s’occidentaliser, offrant une nouvelle alternative pour les autres pays en développement qui souhaitent accélérer leur développement tout en conservant leur indépendance. Qui dit modernisation à la chinoise dit prospérité commune et coopération gagnant-gagnant. La Chine souhaite du fond du cœur que ses amis africains montent à bord du « train express» qu’est la modernisation à la chinoise pour bénéficier des opportunités et des fruits de développement chinois par la coopération sino-africaine.
Dans
quelques mois, le Forum sur la Coopération sino-africaine se réunira de nouveau
en sommet à Beijing. Ce sera une excellente occasion pour les dirigeants chinois
et africains de travailler ensemble à une nouvelle montée en gamme de la
coopération sino-africaine en la mettant en phase avec le temps. Et
incontournables seront les échanges d’expériences sur la gouvernance entre les
deux parties pour trouver des voies et moyens d’accélérer ensemble leur
modernisation. Dans cette marche courageuse, la Chine, comme par le passé,
restera fermement aux côtés des pays africains pour les accompagner dans leur
exploration d’une voie de modernisation à l’africaine qui leur permettra de
prendre en main leur propre destin.
L’Afrique
est une terre d’espoir. La Chine œuvre à réaliser son objectif du deuxième
centenaire. On a toutes les raisons de croire que le 21e siècle sera celui du
développement et du redressement de la Chine et de l’Afrique, unies dans une
communauté d’avenir partagé de plus haut niveau.