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Conférence internationale du travail: fin des travaux

International
Par   Catherine Fiankan-Bokonga, le 14 juin 2022 à 12h10
  Selon le directeur général de l’Organisation internationale du travail, le Britannique Guy Ryder, la 110e Conférence internationale du Travail s’est achevée sur « une remarquable moisson de réalisations », en particulier sur la sécurité et la santé désormais inscrites en tant que droits fondamentaux. La réunion s’est tenue sous forme hybride, entre le 27 mai et le 11 juin, avec la participation de 4 000 délégués, représentant des gouvernements, des organisations de travailleurs et d’employeurs de 177 États membres de l’Oit. Première Conférence, depuis 2019, à laquelle les délégués ont pu assister en personne en raison de la pandémie de Covid-19, la Cit a été qualifiée d’historique pour avoir décidé d’élever un environnement de travail sûr et sain au rang de principe et de droit fondamentaux au travail. L’Oit inscrit désormais la santé et la sécurité sur la liste des droits fondamentaux au travail. Cette décision va obliger les pays à envoyer des rapports réguliers rendant compte des progrès et obstacles nationaux. Cette inscription dans la Déclaration des droits fondamentaux était une demande de longue date des syndicats à travers le monde. La Confédération syndicale internationale s’est réjouie de ce changement, «première extension des droits humains fondamentaux des travailleurs depuis un quart de siècle. » Elle a rappelé dans un communiqué de presse que « plus de trois millions de travailleurs meurent chaque année à cause de leur travail, et des dizaines de millions d’autres se blessent au travail ou rencontrent des problèmes de santé ». La dernière séance plénière a adopté les conclusions concernant l’élaboration d’une nouvelle recommandation sur les apprentissages de qualité, qui devrait fournir des orientations sur la promotion des apprentissages et la protection adéquate des apprentis. Des discussions fructueuses sur la politique de l’emploi, l’économie sociale et solidaire et le travail dans les pays les moins avancés se sont également tenues. Le rapport de la Commission de l’application des normes a examiné 22 cas individuels de pays liés au respect des conventions de l’Oit et a étudié un rapport de la Commission d’experts pour l’application des conventions et recommandations sur l’assurance d’un travail décent au personnel infirmier et travailleurs domestiques. Il a été noté que le secteur infirmier et le travail domestique sont extrêmement féminisés : dans le monde, 89 % du personnel infirmier et 76,3 % du personnel domestique sont composés de femmes. La commission s’est déclarée profondément préoccupée par la pénurie alarmante de personnel infirmier dans le monde, notant que cette pénurie devrait doubler d’ici à 2030, ce qui se traduirait par un déficit mondial de quelque 13 millions d’infirmières/infirmiers. On espère que l’Étude d’ensemble pourrait fournir des informations et des orientations utiles pour la discussion générale sur le travail décent et l’économie du soin qui se tiendra à la 112e session de la Conférence, en juin 2024. Evènement parallèle Vice-président gouvernemental durant la 110e Conférence, le ministre du Travail du Qatar, le Dr Ali bin Smaikh Al Marri, participait à un séminaire organisé en marge de la réunion internationale. En présence de la secrétaire générale de la Confédération syndicale internationale (Csi), Sharan Burrow, du Directeur général adjoint de l’Oit pour les opérations de terrain et les partenariats, Moussa Oumarou, et du Secrétaire général de l’Organisation internationale des employeurs (Oie), Roberto Suárez Santos, les progrès réalisés par le Qatar en matière de droits des travailleurs, à l’approche de l’organisation de la Coupe du monde de football 2022, ont été salués. Grâce à l’appui de l’Oit, Doha semble se transformer en pionnier de la région en supprimant le système de la Kafala, facilitant la mobilité des travailleurs, introduisant un salaire minimum, des mécanismes de santé et de sécurité, créant un fonds social et mettant en place des négociations collectives. Lors de la cérémonie de clôture, le président de la Conférence, Claudio Moroni, a déclaré aux délégués qu’ensemble, ils avaient élargi les horizons de leur travail avec la discussion sur le travail décent et l’économie sociale et solidaire. Après 10 ans au poste de directeur général de l’Oit, Guy Ryder quittera ses fonctions fin septembre. Le Togolais Gilbert Houngbo, débutera son mandat à la tête de l’organisation le 1er octobre.