La Nation Bénin...
Le 10e Forum régional sur la régulation du secteur de l’électricité en Afrique de l’Ouest s’est tenu les 23 et 24 octobre à Cotonou, avec de nouvelles résolutions. L’événement, organisé par l’Autorité de régulation régionale du secteur de l’électricité de la Cedeao (Arrec), a réuni décideurs, experts et partenaires autour du thème sur la coopération énergétique régionale.
Longtemps freinée par un déficit énergétique chronique, l’Afrique s’engage désormais dans une transformation profonde de son secteur de l’énergie. Une orientation stratégique qui vise à corriger l’un des principaux handicaps de son développement. C’est dans cette perspective que s’est tenu pendant deux jours, le 10e Forum régional sur la régulation du secteur de l’électricité, placé sous le thème: « Coopération énergétique en Afrique de l'Ouest : dynamiques actuelles et perspectives de renforcement de l’intégration ». Une rencontre de haut niveau qui a mis en lumière les avancées réalisées par la région dans la construction d’un marché énergétique intégré, mais aussi les défis persistants pour garantir un accès équitable, durable et compétitif à l’électricité.
Laurent Tossou, président de l’Autorité de régulation régionale du secteur de l’électricité de la Cedeao (Arrec), a souligné lors des travaux, la portée historique de cette dixième édition. « Elle illustre plus d'une décennie d'efforts constants pour bâtir un marché régional de l'électricité intégré, transparent et prospère, conformément à la vision 2050 de la Cedeao », a-t-il déclaré. Depuis sa création en 2008, l’Arrec a joué un rôle clé dans l’harmonisation réglementaire et la neutralité du marché régional de l’électricité. Sous sa coordination, plusieurs progrès notables ont été enregistrés, avec l’adoption d’une méthodologie tarifaire régionale transparente, la mise en place d’outils numériques de gestion de l’information et le renforcement des capacités des autorités nationales de régulation. Le tout premier rapport annuel public 2023-2024 de l’institution, présenté à cette occasion, consacre ces avancées et trace la voie vers la phase 2 du marché régional. Le plan stratégique 2026-2030 de l’Arrec, dévoilé à Cotonou, vient consolider cette dynamique. Il identifie six axes prioritaires, dont le développement du marché régional de l’électricité, la surveillance du marché, l’intégration des énergies renouvelables, l’efficacité énergétique et la coopération internationale. Une feuille de route ambitieuse qui place l’innovation et la transition énergétique au cœur des priorités. Pour Amadou Diongue, représentant résident de la Cedeao au Bénin, le thème du forum traduit la détermination des États membres à consolider les acquis et à répondre aux défis contemporains. « L’intégration ne se décrète pas, elle se construit dans l’engagement, la méthode et la solidarité », a-t-il rappelé. Il a également salué le rôle stratégique de l’Arrec et des régulateurs nationaux dans la consolidation d’un marché régional fondé sur la complémentarité, la mutualisation des infrastructures et la convergence réglementaire.
Étape décisive
Le Bénin, pays hôte du forum, a profité de cette tribune pour partager son expérience en matière de réforme énergétique. Édouard Dahomé, président de l’Autorité de régulation de l’électricité du Bénin, a rappelé les transformations profondes engagées. « Le Bénin a franchi une étape décisive vers l’autonomie énergétique grâce à des investissements structurants et à la promotion des énergies renouvelables », a-t-il indiqué. Le pays, longtemps simple point de transit, devient désormais un acteur clé de la coopération énergétique régionale. Les projets d’interconnexion, les centrales thermiques et solaires, ainsi que l’amélioration du transport et de la distribution, traduisent cette volonté de bâtir un secteur énergétique robuste et solidaire. « L’énergie n’est pas seulement un bien économique, c’est un instrument de souveraineté et de développement partagé », a insisté Edouard Dahomé, appelant à transformer les interdépendances en levier de prospérité et de paix durable.
Dans le même esprit, José Tonato, ministre de l’Énergie, de l’Eau et des Mines, a salué la pertinence du forum. « Pour résorber notre gap de développement, nous avons besoin d’une électricité disponible, de qualité et au coût le plus compétitif possible. Ce forum vient à point nommé pour nous aider à faire encore un pas en avant », a-t-il indiqué. Le ministre a souligné que la régulation efficace du secteur est essentielle pour atteindre l’accès universel à l’électricité et favoriser les investissements dans les énergies propres. Au terme des travaux, les participants ont formulé plusieurs recommandations clés dont le renforcement de la coopération régionale, l’accélération du développement des infrastructures de transport et de production, la diversification du mix énergétique et la consolidation des cadres réglementaires. L’Arrec plaide également pour un mémorandum de coopération énergétique visant à maintenir la stabilité du marché et à garantir la continuité des projets stratégiques, même dans un contexte géopolitique mouvant?
De nouvelles résolutions au Forum sur la régulation de l’électricité marquent la volonté des États de renforcer leur autonomie énergétique et d’accélérer le développement durable du continent