La Nation Bénin...

Pour ses noces de granite: L’ancien journaliste Marius Agbo honoré par ses pairs

Messages
Une célébration empreinte d’émotion, de souvenirs partagés et de reconnaissance Une célébration empreinte d’émotion, de souvenirs partagés et de reconnaissance

Les anciens compagnons de route, confrères et camarades de service de Marius Agbo, figure tutélaire du journalisme béninois aujourd’hui à la retraite, se sont retrouvés, ce lundi 29 décembre, pour lui rendre un hommage appuyé à l’occasion de ses 90 ans. Une célébration empreinte d’émotion, de souvenirs partagés et de reconnaissance, à la mesure du parcours exceptionnel d’un homme qui a durablement marqué l’histoire de la radio et de la télévision nationales.

 

Par   Isidore GOZO, le 30 déc. 2025 à 09h10 Durée 2 min.
#Marius Agbo

La cérémonie s’est ouverte dans une atmosphère chaleureuse par l’exécution collective du traditionnel ‘’Joyeux anniversaire” en l’honneur du patriarche. Un geste simple, mais plein de sens, qui traduit l’affection profonde et le respect unanime portés à celui qui est considéré comme une figure éminente du journalisme audiovisuel au Bénin.

Au nom des anciens confrères, Noël Allagbada, lui-même journaliste à la retraite, a tenu à rappeler la stature singulière de l’homme célébré. « Ce n’est pas seulement un ancien journaliste que nous honorons aujourd’hui. Marius Agbo est avant tout un patriarche, un aîné parmi les anciens journalistes que nous sommes devenus», a-t-il souligné. Il a confié avoir découvert Marius Agbo bien avant de le rencontrer physiquement, alors qu’il était encore étudiant en journalisme. « À travers son travail, il faisait déjà partie de ceux qui nous donnaient envie d’embrasser ce métier », a-t-il noté. Leur collaboration se consolide à partir de 1975, au moment où Noël Allagbada entame sa carrière professionnelle, dans un contexte où Marius Agbo évoluait déjà à Radio Bénin. Mais c’est surtout à l’avènement de la Télévision nationale du Bénin que le parcours de Marius Agbo prend une dimension historique. Formé en 1972 parmi les pionniers de l’audiovisuel béninois, il est désigné premier chef des programmes de la Télévision nationale. Une mission de taille, dans un environnement technique et humain encore balbutiant. « Concevoir des grilles de programmes avec seulement trois jours d’émission par semaine, de 18 heures à 23 heures, relevait d’un véritable défi», a rappelé Noël Allagbada.

Au-delà des fonctions occupées, c’est surtout l’homme de rigueur, de méthode et de discrétion qui a marqué ses collaborateurs. « Ils ne se plaignaient pas. Ils travaillaient. Ils montraient la voie par l’exemple », a-t-il insisté, évoquant une génération de journalistes animés par le sens du devoir, l’exigence professionnelle et l’engagement au service du public.

Le témoignage de Michelle Akan Badarou, ancienne rédactrice en chef de la Télévision nationale, est venu conforter ce portrait d’un professionnel d’exception. Ayant travaillé avec Marius Agbo aussi bien à la radio qu’à la télévision, elle garde le souvenir d’un aîné respecté, calme, posé et profondément rigoureux. « Pour lui, rien ne devait être laissé au hasard. Il accordait une importance capitale à l’exactitude et à la qualité du travail », a-t-elle confié. Selon elle, ces valeurs demeurent aujourd’hui encore des repères essentiels pour les jeunes générations de journalistes. « Il aimait profondément son métier, et cela transparaissait dans chacune de ses actions », a-t-elle ajouté, exprimant sa reconnaissance pour les enseignements reçus, souvent silencieux, mais toujours exemplaires.

Visiblement ému par ces témoignages, Marius Agbo a remercié ses anciens collègues. Dans un message empreint d’humilité et de fraternité, il a exprimé sa joie de voir ses pairs se souvenir du chemin parcouru ensemble. « Qu’ils se souviennent de tout ce que nous avons accompli à l’époque, et surtout qu’ils se souviennent de mon anniversaire en venant jusqu’à Ouidah pour me témoigner cette reconnaissance est une joie », a-t-il déclaré. Avant de conclure sur la force des liens tissés au fil des années. « Nous sommes des frères et nous le resterons. Que demander de plus à la vie ? Rien d’autre», a-t-il lâché. La cérémonie s’est achevée par la remise d’un présent symbolique. Il s’agit d’une gravure sur laquelle est imprimée la photo de l’homme. Un présent chargé de sens, illustrant la mémoire, la transmission et l’héritage laissé aux générations futures.