Premières rencontres de l’Ess au Bénin: Une dynamique pour la promotion de l'économie sociale et solidaire

Plus globalement, indique Kemi Fakambi, « l’état du monde nous alerte. Réchauffement climatique, disparition de la biodiversité, creusement des inégalités, conflits liés aux ressources naturelles... », illustre-t-elle, appréciant les entreprises qui, souvent en cause dans les problèmes sociaux, environnementaux ou sociétaux, sont aussi porteuses de solutions. Ce qui est attendu de l’entrepreneuriat social et solidaire, c’est de « penser les modèles d'affaires comme des solutions aux défis de nos sociétés, en considérant les conséquences sur l’Homme et l'environnement, et la création de richesse au service de l'impact ». Pour ce qui est du Bénin, il est en plein essor économique et avec les programmes d'appui au secteur privé qui se multiplient, une nouvelle génération d'entrepreneurs est en gestation. « C’est précisément maintenant qu’il faut choisir les bons modèles de développement, créer un vivier et un terreau fertile pour l'émergence de petites et moyennes entreprises sociales et solidaires qui, œuvrant pour l'intérêt et le bien communs, feront le Bénin prospère et résilient de demain », propose t-elle. Mais avant, elle appelle toute la communauté et même l’écosystème économique à aider les Ess à semer la graine de l’entreprenariat solidaire pour l’émergence d’une nouvelle génération d’entrepreneurs qui innovent et affichent leur résilience pour aider à bâtir le pays. La dynamique sociale en cours autour des Ess plaît bien à Dr Stefanie Zirpins, chargée de projet Giz. Au nom du Centre d’innovations vertes pour le secteur agroalimentaire (Prociva), elle se félicite de cette rencontre qui réunit plusieurs intelligences pour confronter des visions et idées divergentes. « Vous êtes des pionniers », lance-t-elle aux participants, appréciant le rôle des Ess dans l’élimination de la pauvreté, l’atteinte des Objectifs de développement durable et l’inclusion sociale. Serge Dossou-Yovo, directeur général du Financement du développement au ministère de l'Economie et des Finances, s’est laissé séduire par l’engagement des acteurs. Mais il leur reste, dans le contexte actuel du Bénin, de suggérer des « solutions rapides et applicables ». Que faire, avec qui et comment ? Quels sont les besoins ? Quelle est la logique ? Comment faire réussir les premières expériences ? Ce sont là, ensuite, autant d’interrogations dont les réponses permettront de loger les Ess à leur juste place pour combler les attentes et faire de bons acteurs de développement. En attendant, le ministère de l’Economie et des Finances se tient prêt pour sa part de responsabilité et constate avec satisfaction que de nombreuses organisations s’investissent déjà à ce propos. Le Conseil économique et social, pour sa part, est partant pour tout modèle d’entreprise qui assure le développement. Conrad Gbaguidi venu porter la voix de l’institution à l’occasion est fasciné par l’œuvre et l’engagement des Ess au Bénin. Si jeunes ils sont, mais tellement de résultats engrangés, reconnait-il. Il les analyse comme un symbole marquant la matérialisation des modèles de développement porteurs de croissance tout en mettant l’accent sur la coopération et l’inclusion. Pour lui, les Ess ne sont rien de plus qu’une réponse à de nombreux défis sociaux. Ensemble, lance-t-il, il faut développer les Ess qui placent le bien-être social au cœur de leurs défis. « L’entreprenariat doit impacter nos sociétés », plaide-t-il.

La preuve de l’engagement de ces entreprises au sein des communautés sera partagée avec l’assistance à travers de nombreux témoignages d’entrepreneurs qui rendent compte de l’importance de leurs activités et de l’impact. Riches débats, partage d’expériences… Cette dynamique d'entrepreneurs permettra au Bénin d'apporter des réponses durables et efficaces aux grands enjeux de développement et cela pouvait se déduire des nombreuses interventions à l’occasion. Le collectif a également identifié trois axes prioritaires sur lesquels il souhaite poursuivre son action, à la condition d'avoir l'appui institutionnel nécessaire. Il s’agit du développement de la communauté pour avoir du soutien et parvenir à l’ambition de bâtir un collectif pérenne. Il y a ensuite la reconnaissance, car l’entrepreneuriat social et solidaire n'est pas officiellement porté par une institution, « or, ces entreprises par leur objet éminemment social et leurs actions intrinsèques ne peuvent pas être traitées comme des start-up classiques ». Enfin, les Ess ont besoin de mécanismes de financement spécifiques. Ainsi, au début de cette année, diverses initiatives ont été menées sur la thématique plus large de l’économie sociale et solidaire au Bénin. Cela a permis de sensibiliser environ 700 jeunes hommes et femmes de 13 communes du Bénin à l'entrepreneuriat social et solidaire et aux innovations sociales. Cette tournée s'est achevée par l'organisation d'une première conférence nationale sur l'économie sociale et solidaire et les innovations sociales avec des acteurs nationaux et internationaux. L’engagement des Ess repose prioritairement sur dix grands points.