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Protection de la vie et de la santé des femmes: Doxami, pour des avortements sûrs et sécurisés

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Favoriser une discussion ouverte et constructive autour des problématiques liées à l’avortement Favoriser une discussion ouverte et constructive autour des problématiques liées à l’avortement

Au Bénin, en dépit des dispositions contenues dans la loi N° 2021-12 du 20 décembre 2021 et des garanties qu’elle offre, des centaines de femmes perdent la vie ou souffrent de complications graves dues à des avortements non sécurisés.  La campagne #Doxami, lancée en septembre dernier et qui se poursuit actuellement se propose d’informer, de sensibiliser et de briser les tabous autour de cette question de santé publique.

 

Par   Josué F. MEHOUENOU, le 12 févr. 2025 à 07h36 Durée 3 min.
#Avortements

Le cadre légal béninois soutient l’accès à l’avortement sécurisé pour protéger la vie et la santé des femmes. Un avortement sécurisé, lorsqu’il est pratiqué dans un cadre légal, est l’une des procédures médicales les plus sûres. Il faut donc informer, sensibiliser et soutenir sur les bons choix reproductifs des femmes béninoises et barrer la voie à la stigmatisation et au jugement. La campagne #Doxami, lancée en septembre dernier, s’y emploie bien. Elle se propose pour l’essentiel de sensibiliser à l’importance de l’accès aux soins d’avortement sécurisé, d’informer des dispositions légales en vigueur, notamment la loi N° 2021-12 du 20 décembre 2021 et de lutter contre la désinformation. Ceci, dans le but de réduire la stigmatisation et favoriser une discussion ouverte et constructive puis encourager les professionnels de santé à offrir ces services conformément à la loi. Question majeure de santé publique, l’avortement sécurisé revient sans cesse au cœur du débat public. Environ 200 décès maternels par an sont liés aux avortements non sécurisés et

41 % des grossesses dans le monde sont involontaires, dont près de la moitié se terminent par un avortement. Dans le même temps, l’accès à un avortement sécurisé réduit le risque de complications graves. Comment donc ne pas emboucher la trompette de la sensibilisation pour aider toute la population et plus singulièrement la couche juvénile à se prémunir contre tout risque. Tout le défi que s’impose la campagne #Doxami qui appuie ses interventions à la fois sur des sensibilisations médiatiques, un engagement communautaire sur fond de discussions avec les leaders religieux et communautaires ainsi que les jeunes et les familles et enfin la formation des professionnels de santé. 

Une affaire de tous

Pour Folashade Saïzonou, juriste et membre de l’association « Filles en action », les dispositions légales au Bénin ont prévu les quatre piliers de l’avortement sécurisé ou médicalisé ou interruption volontaire de grossesse. Aussi, précise-t-elle, les médecins, sages-femmes et infirmiers habilités constituent le personnel soignant commis pour. Autre exigence fondamentale, les centres privés doivent d’abord remplir certaines conditions avant de le réaliser. Cet encadrement juridique ne suffit pas encore à résoudre les difficultés qui se posent. Cette prestation souffre de sous-information, reconnaît Dr Raphaël Totongnon, gynécologue. Même si la loi fait opposition à la publicité sur les prestataires de soins d’avortement, le ministère de la Santé met tout en œuvre « pour que nous ne retournions pas dans les mauvaises pratiques ». Maintenant que le contexte légal est beaucoup plus favorable, il faudrait que nous respections les dispositions légales en la matière pour bénéficier de ces services, plaide le gynécologue. « L’avortement sécurisé, ce sont des soins de santé publique essentiels et non un sujet de honte », précise-t-il. Amour Aguiar, sage-femme, troisième intervenante à la conférence de presse organisée dans le cadre de la campagne #Doxami apportera pour sa part des éclairages sur les réalités sociales et les enjeux de santé publique liés aux soins d’avortement sécurisé. L’agent de santé se penchera du côté de ses pairs, pour les exhorter à éviter les conflits entre leurs convictions personnelles et ou religieuses, et les obligations de leur service. Aussi, appelle-t-elle à communiquer sur la loi pour en tenir largement informée la communauté. « Nous devons intensifier les stratégies pour pouvoir porter la vulgarisation de cette loi jusqu’au dernier kilomètre où vivent les femmes et les filles en âge approprié pour qu’elles savent désormais que nous ne devons plus continuer dans le sens des mauvaises pratiques », exhorte-t-elle.

La campagne en cours s’y emploiera à travers son engagement pour un accès sécurisé aux soins d’avortement au Bénin et poursuivra sa sensibilisation à l’accès aux services d’avortement dans le respect du cadre légal béninois. #Doxami qui signifie « Parlons-en» en fongbé, a été conçue à cette fin et la campagne met l’accent sur la diffusion d’informations fiables afin que chaque femme puisse prendre une décision libre et éclairée, sans peur ni jugement. Ladite campagne est portée par un collectif d’organisations engagées dans la promotion des droits en santé sexuelle et reproductive. Elle vise à lutter contre la stigmatisation, améliorer l’accès à l’information et garantir que chaque femme puisse bénéficier des soins de santé reproductive dans un cadre sécurisé et conforme à la loi.