Spiritualité et création artistique: La revalorisation de la culture vodoun au cœur des réflexions

« Le vodoun est-il une source d’inspiration dans les arts au Bénin ? ». C’est la question fondamentale qui fait depuis ce jeudi, objet de débat au sein de la Commission permanente Communication, Arts et Culture de l’Académie nationale des sciences, arts et lettres du Bénin. Le colloque organisé à cet effet, a pour finalité, la réhabilitation de l’identité africaine notamment béninoise, et la revalorisation de la culture vodoun. Quatre panels sont au menu de cette rencontre de deux jours. Le premier panel est intitulé ‘’Spiritualité et création littéraire’’, le deuxième panel porte sur la ‘’ spiritualité et les arts vivants’’. Le troisième a trait à la ‘’spiritualité et les arts visuels’’ et le dernier  a pour thème ‘’le christianisme : frein au développement’’.

« Nous avons tendance à oublier qui nous sommes. Il faut qu’on se rappelle que nous venons du vodoun Sakpata, Dan, Tohossou, Hêviosso qui, en réalité, ne sont rien d’autre que les quatre éléments cosmiques qui sont universels. On nous a toujours dit que le vodoun est mauvais et notre rôle à nous est de montrer que la partie mauvaise qui est dans le vodoun vient de l’homme », a souligné Daté Barnabé-Akayi, l’un des panélistes.  Il précise que ce colloque va leur permettre de retourner à la nature et de vibrer à la même fréquence que les ancêtres.

Adrien Huannou, académicien et président de ladite Commission indique que le vodoun imprègne la vie sociale dans son ensemble. « Il n'est donc pas surprenant qu'il soit une réelle source de création artistique au Bénin depuis toujours, comme en témoigne la très grande beauté des vêtements et autres parures auxquels a donné naissance le culte Egungun », a-t-il fait savoir. Il note que l’art vodoun du Bénin est une réalité incontestable et il a été et demeure une source d’inspiration féconde dans la littérature moderne qui en porte des marques bien visibles depuis l’esclavage et autres romans.

Adrien Huannou note que le Bénin est dans une civilisation d’essence vodoun et plusieurs réalités l’attestent. « Le 10 janvier est déclaré fête des religions endogènes. Dans le serment qu’il prête avant d’entrer en fonction, le nouveau chef d’Etat prend les mânes des ancêtres à témoin », a-t-il rappelé. Les autres réalités, selon lui, sont les patronymes et les noms individuels que portent les Béninois, sans oublier les noms des marchés tels que le marché Dantokpa et le marché Lègba.