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Entretien avec le conseiller à la digitalisation de la ministre de l’Enseignement supérieur: « Nous allons vers une stratégie de téléenseignement », atteste Maxime Hinson

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Maxime Hinson Maxime Hinson

Dans cet entretien, Maxime Hinson, conseiller technique à la digitalisation de la ministre de l’Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique revient sur les réalisations du projet Africa Digital Campus (Adc). Entre infrastructures, e-learning et interconnexion des universités, il explique les actions en cours pour capitaliser sur les acquis de ce projet ambitieux.

Par   Christian HOUNONGBE, le 17 déc. 2024 à 08h53 Durée 2 min.
#projet Africa Digital Campus

Vous avez pris part à la conférence de clôture du projet Africa Digital Campus. En quoi les résultats sont importants pour l’enseignement supérieur au Bénin ?

Le projet Africa Digital Campus (Adc), comme son nom l’indique, est une initiative qui tourne autour de deux axes essentiels : les infrastructures numériques et le e-learning. Ces deux volets s’alignent parfaitement sur les priorités définies dans le Programme d’action du gouvernement (Pag). Plusieurs actions sont en cours sur ces deux volets. Sur le volet infrastructures, le projet a permis de mettre en place un réseau performant sur le campus de l’Insti (Institut national supérieur de Technologie industrielle de Lokossa), sélectionné pour la phase pilote. Cela a renforcé les capacités d’interconnexion du campus. Ensuite, le projet a consolidé la plateforme e-learning des universités publiques en ligne (Peupl), utilisée avec succès pendant la période de Covid-19 pour assurer la continuité des enseignements. Quant au volet e-learning, plusieurs enseignants ont bénéficié de formations leur permettant de dispenser des cours en ligne. Ces contenus sont aujourd’hui accessibles aux étudiants et participent de l’amélioration de la qualité des enseignements. L’Adc est donc porteur de résultats concrets.

Comment le ministère de l’Enseignement supérieur compte-t-il capitaliser sur les résultats obtenus grâce à ce projet ? 

Nous n’avons pas le choix, la capitalisation de ces résultats est une priorité pour le ministère. Plusieurs actions sont déjà engagées pour aller plus loin. D’abord, le réseau mis en place sur le campus de l’Insti va connaître une extension. Cette infrastructure constitue une base solide pour le réseau béninois d’éducation et de recherche (Rber), qui vise à interconnecter toutes les universités publiques du Bénin. La première phase a permis de connecter dix sites universitaires. À terme, tous les sites seront interconnectés, renforçant ainsi le partage des ressources et l’accès au savoir.

Quel rôle jouent les communautés de pratique et la stratégie e-learning dans cette dynamique ?

Sur le volet e-learning, nous nous acheminons vers l’élaboration d’une stratégie de téléenseignement, actuellement en cours, et qui sera bientôt adoptée en Conseil des ministres. Une fois validée, cette stratégie permettra la mise en œuvre d’actions concrètes pour accélérer la digitalisation de l’enseignement supérieur. On envisage à partir de 2025, de digitaliser plus de 5 % des unités d’enseignement. Cela signifie que les étudiants pourront accéder à des cours en ligne de qualité, où qu’ils se trouvent. Parallèlement, nous prévoyons de mettre à leur disposition des terminaux numériques, afin qu’ils puissent exploiter pleinement ces ressources pédagogiques. Je tiens d’ailleurs à remercier tous les acteurs qui ont contribué au succès du projet Africa Digital Campus. Les résultats obtenus sont le fruit d’un engagement collectif. Je peux vous assurer que nous continuerons à travailler pour la pérennisation des acquis et l’extension des actions déjà entreprises. Le digital est une clé pour l’avenir de notre enseignement supérieur, et nous sommes déterminés à poursuivre cette dynamique.