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Accélération de la riposte au Vih d’ici 2020: Dix maires du Bénin s’engagent

Santé
Par   Eric TCHOGBO, le 15 déc. 2015 à 06h23

Dans le cadre de la quinzaine de la Journée mondiale de lutte contre le Sida, une dizaine de maires du Bénin ont signé, lundi 14 décembre à Cotonou, la Déclaration de Paris. Cette signature d’engagement permettra d’accélérer la riposte au Vih d’ici 2020 dans les villes concernées.

En décembre 2014, une trentaine de maires du monde entier se sont réunis à Paris pour signer la Déclaration de Paris s'engageant ainsi à contribuer et à lutter afin de mettre un terme à l'épidémie du SIDA. Cette déclaration vise les communautés les plus affectées par le VIH. Elle invite à mobiliser des ressources pour une meilleure intégration de la santé publique et du développement, à établir et intensifier les stratégies urbaines de lutte contre le VIH, et à engager la riposte au Sida comme catalyseur pour une transformation sociale positive.

Avec cette déclaration, tous les maires du monde sont appelés à oeuvrer pour une accélération de la riposte contre le Vih d’ici 2020. C’est pourquoi, en dehors des maires de Cotonou et de Djougou qui l’avaient déjà signé à Paris, huit autres ont procédé à la signature de ladite déclaration hier.
L’initiative intitulée «Les villes s’engagent » vise à atteindre les objectifs «90-90-90» d’ici 2020 dans un dynamisme qui associe les pouvoirs locaux et les populations à la base. Ces objectifs se déclinent comme suit: d’abord, 90% des personnes séropositives connaissent leur statut sérologique; ensuite, 90% des personnes ayant connaissance de leur séropositivité reçoivent des traitements antirétroviraux ; et enfin, 90% des personnes séropositives sous-traitements antirétroviraux ont une charge virale indétectable.

Le contenu de la déclaration

Les villes sont caractérisées, aujourd'hui, par une poussée démographique rapide dans un contexte de mondialisation et de globalisation, et, par la même occasion, elles portent les plus forts taux de prévalence au Vih/Sida.
Les moyens d’action contenus dans cette initiative prennent en compte toute une série de manifestations parmi lesquelles on peut citer les campagnes de sensibilisation de masse, les séances de dépistage, la sensibilisation des élus locaux, des leaders religieux et traditionnels, l’acquisition d’unité mobile ainsi que de kits de dépistage et la pose de panneaux publicitaires et affiches dans les arrondissements. De même, il est inscrit dans le programme, l’établissement d’un partenariat formel avec les Organisations de la Société civile, les artisans, les conducteurs des taxis-motos en vue d’un engagement fort en faveur de la santé sexuelle et de la reproduction.
Selon la directrice pays de l'OnuSida, Margarette Molnar, cette déclaration implique les villes pour une riposte accélérée contre le Sida au Bénin. Après Paris, il a été décidé également de mettre en place des plans d’accélération de la riposte au niveau des villes afin qu’elles disposent de données stratégiques pour avoir une idée de leur situation.

Difficile d’atteindre les 100%

Pour elle, il est difficile d’atteindre les 100%. Si déjà l’on atteint les 90% c’est déjà très bien.
Au Bénin, on est à peu près à 30%. Ce qui est bien loin des 90%. « Si nous atteignons 90% alors nous avons une chance de mettre fin à l’épidémie du Vih», rassure-t-elle.
A cette occasion, les maires se sont engagés à mettre fin à l’épidémie du Sida dans les villes pour atteindre les objectifs « 90-90-90 » de traitement du Vih d’ici à 2020, et ainsi à réduire rapidement les nouvelles infections et le nombre de décès y liés, y compris par la tuberculose, un chemin accéléré qui rapproche le monde de la fin du Sida en 2030. Il s’agira pour eux d’assurer un accès pérenne aux tests, aux traitements et aux services de prévention sans oublier d’éliminer la stigmatisation et la discrimination.
Il s’agira de traiter les causes de risque, de vulnérabilité et de transmission ; d’utiliser la riposte au Sida pour une transformation sociale ; de construire et d’accélérer une riposte adaptée aux besoins locaux ; et de mobiliser des ressources pour la santé publique et un développement intégré.
Cet engagement est très important pour le ministre de la Santé, Pascal Dossou Togbé qui le qualifie d’un symbole fort dans la lutte contre le Sida.
Quant à la secrétaire permanente du Conseil national de lutte contre le Sida, Sonia Boni, elle a aussi souligné l’importance de l’engagement des maires des communes qui sont plus proches des populations. Les dix villes du Bénin concernées sont : Cotonou, Porto-Novo, Abomey-Calavi, Comé, Bohicon, Dogbo, Parakou, Djougou, Natitingou, et Malanville.