La Nation Bénin...
Les
spécialistes évoquent la sécurité sanitaire de la femme à travers des soins de
meilleure qualité. « Une fois que c’est médicalisé, il y a une
intervention médicale, les règles et normes médicales sont respectées ; ce
qui offre de meilleures conditions de sécurité à la femme. On ne saurait
comparer un avortement médical réalisé dans des structures sanitaires agréées,
par un personnel qualifié, à une intervention volontaire clandestine réalisée
dans un cadre illégal, génératrice de complications qui pourraient causer
l’infertilité secondaire chez la femme ou son décès », prévient Thierry
Lawalé, médecin de santé publique, spécialiste en santé sexuelle et
reproductive.
Toutefois,
l’encadrement de l’avortement à travers la loi ne suffit pas à garantir l’accès
à la bonne information à tous. Pour éviter les avortements clandestins, Simon
Séto Bidossèssi préconise le service d’une ‘’femme intermédiaire discrète’’ au
sein des hôpitaux pour aider les femmes dans le besoin à se confier à elle afin
qu’en retour, elle puisse adresser leurs préoccupations aux spécialistes ».
Cette option permettra aux femmes qui désirent se faire avorter d’être plus à
l’aise.
En
tout état de cause, chaque couple doit déterminer le nombre d’enfants qu’il
désire et planifier les naissances afin que l’avortement ne soit que le dernier
recours. Et même si l’on peut faire recours à l’avortement en cas de besoin, il
faut poursuivre la sensibilisation des jeunes filles et des femmes à la santé
sexuelle et reproductive afin qu’elles puissent maîtriser leurs corps, qu’elles
soient en couple ou non■
L’avortement, c’est l’expulsion du contenu utérin avant le terme de six mois. On peut parler d’avortement précoce, comme on peut parler d’un avortement tardif vers le sixième mois.
Les
spécialistes de la santé évoquent les avortements spontanés (fausses couches)
et les avortements provoqués. L’avortement est spontané lorsque l’expulsion est
intervenue sans la volonté de la femme ou d’une tierce personne.
« Souvent, la femme veut bien garder sa grossesse, mais pour une raison ou
une autre, elle se retrouve dans l’obligation d’avorter », explique
Thierry Lawalé.
Relativement
aux avortements provoqués, il faut faire la nuance entre les avortements
thérapeutiques et les avortements clandestins. « L’avortement thérapeutique
est indiqué par un collège de médecins dans des conditions bien définies. Il
est pratiqué pour sauver la vie de la femme enceinte. Dans le cadre de
l’avortement clandestin, la femme enceinte, pour une raison ou une autre, ne
veut pas garder sa grossesse et passe par des voies illégales pour s’en
débarrasser. On parle d’avortement clandestin parce que chez nous, l’avortement
n’était pas autorisé jusqu’à une certaine époque. Ces avortements sont souvent
sources de complications très graves », détaille le directeur de la santé
de la mère et de l’enfant, des soins infirmiers et obstétricaux au ministère de
la Santé■
Tout avortement nécessitant l’intervention du corps médical, réalisé dans un cadre réglementaire, est médicalisé. Il y a l’interruption volontaire de grossesse avant douze semaines. Elle peut être réalisée lorsque la femme évoque une détresse morale, matérielle, sociale et professionnelle. L’interruption d’une grossesse peut intervenir pour cause thérapeutique et pour cause eugénique (affections graves chez l’enfant). La femme qui veut interrompre sa grossesse pour l’une ou l’autre de ces raisons ne peut tomber sous le coup de la loi■