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13e journées annuelles de l’Association africaine du coton:Faire de l’or blanc un facteur de lutte contre l’insécurité alimentaire

Société
Par   Josué F. MEHOUENOU, le 13 mars 2015 à 05h42

Cotonou enchaîne les cadres d’échanges sur l’avenir de l’or blanc et ses enjeux sur le continent. A la suite d’une précédente rencontre, se sont ouvertes hier, mardi 12 mars au palais des Congrès, les 13e assises annuelles de l’Association africaine du coton (ACA). Cadre de concertation par excellence pour traiter des questions d’intérêt commun autour de cette culture, les membres et acteurs de l’ACA, pour les présentes assises se pencheront surtout sur la problématique de leur filière face à la sécurité alimentaire.

Depuis hier, jeudi 12 mars et ce jusqu’à demain samedi 14 mars, Cotonou s’offre comme le cadre d’échanges des acteurs de la filière coton. Les membres et dirigeants de l’Association africaine du coton (ACA) s'y sont en effet donné rendez-vous pour échanger sur les enjeux actuels qui touchent à leur secteur.
Le thème retenu, à cet effet «La filière cotonnière, un levier pour la sécurité alimentaire», est assez évocateur, a fait savoir à l’ouverture des travaux, le ministre de l’Agriculture, de l’Elevage et la Pêche (MAEP), Issa Azizou aux participants, venus du continent africain et d’autres contrées.

Ce thème, souligne-t-il, apparaît comme un gage de paix et de concorde sociale, et vient contredire la thèse de ceux qui pensent que «la culture du coton est concurrente de la culture vivrière et que le coton empêcherait les paysans de produire en quantité et en qualité ce qu’ils doivent consommer». Le ministre en charge de l’Agriculture dit attendre les conclusions de ces 13e journées de l’ACA « pour convaincre les producteurs de la capacité du coton à résoudre la double problématique d’insuffisance de devises et d’insécurité alimentaire pour nos pays ».
Au-delà du seul thème, c’est l’ensemble des travaux qui apparaît aux yeux du directeur général de la Société nationale pour la promotion agricole (SONAPRA), Idrissou Bako, comme une aubaine pour redéfinir les enjeux autour du coton africain. Il inscrit alors ces enjeux dans le sens d’une meilleure participation des acteurs à la défense de leur secteur, à sa promotion et à sa valorisation dans le respect des règles du commerce international.
«Il sera question d’échanger sur les enjeux actuels de la filière coton à savoir, l’amélioration de la productivité et de la qualité, l’impact de la filière sur la sécurité alimentaire, et l’amélioration de la compétitivité de l’environnement», note par ailleurs Idrissou Bako qui fonde son argumentaire sur le fait que «le développement socioéconomique du Bénin et de la plupart des pays africains repose sur la culture de l’or blanc». Dès lors, il faut repenser et réorienter au mieux le secteur, et c’est bien l’une des missions essentielles que les dizaines de participants venus à Cotonou se sont assignées.

Asseoir un cadre de gestion approprié

Au regard des enjeux économiques actuels et de l’importance croissante de la filière coton dans le développement des pays producteurs, il urge de lui définir une vision futuriste qui prenne en compte les approches du moment et les attentes des dirigeants tout comme celles des producteurs, s’est évertué à expliquer pour sa part, le président de l’Association africaine du coton (ACA), Mahieldin Ali Mohamed Abdalla. Même si l’association dont il assure la présidence fait déjà beaucoup à cet effet, le défi «d’asseoir un cadre de gestion approprié pour favoriser l’accroissement significatif des productions et des revenus des acteurs dans une optique d’amélioration durable de la filière coton et de la lutte contre l’insécurité alimentaire» n’est pas non plus perdu de vue.
L’ACA qui a vu le jour en septembre 2002 y a beaucoup contribué, positivement, ont soutenu les intervenants. Mais, la question de la sécurité alimentaire se montre depuis en plus pesante et il faut y travailler. L’importance de la redéfinition du nouveau cadre d’échanges sur les enjeux du coton s’illustre également, selon le ministre Issa Azizou, par le fait que dans les pays africians, le destin de millions de personnes est lié à l’agriculture en général et surtout à la culture du coton. C’est pourquoi l’importance de la culture du coton dans la garantie de la sécurité alimentaire doit être débattue afin de tirer des leçons pour une amélioration du système de production, martèle-t-il, après avoir présenté la situation du coton béninois et son évolution au cours des dix dernières années.
Les assises de Cotonou sont donc porteuses de beaucoup d’espoirs pour l'or blanc sur le continent et même dans le monde. Et déjà, le rêve de voir le coton africain transformé sur le sol africain par des Africains est annoncé pour être bientôt une réalité.