La Nation Bénin...
Le palais des Congrès de Cotonou s’est transformé, depuis le vendredi 22 août et pour dix jours en vitrine continentale du génie créateur artisanal. La 19e édition du Salon national de l’artisanat du Bénin (Snab) y a pris ses quartiers.
Sur l’esplanade du palais des Congrès, deux chapiteaux de
150 stands accueillent les visiteurs, curieux et autres passionnés de produits
artisanaux. 120 stands sont destinés aux artisans locaux rigoureusement
présélectionnés lors des foires régionales de 2024 et de la Journée de
l’artisan béninois. Les trente restants sont réservés aux artisans étrangers et
aux institutions. À l’issue du Salon, un jury composé de professionnels
distinguera les artisans ayant fait preuve de créativité et d’innovation.
Mais pour l’heure, ce sont les dix jours de foire qui
retiennent l’attention. Depuis quatre jours déjà, s’anime autour des artisans
venus des quatre coins du pays, du Maroc, pays à l’honneur, du Burkina, du
Togo, du Mali, du Guinée-Bissau, du Sénégal, un marché de l’artisanat à nul
autre pareil. Organisé par le Fonds de développement de l’artisanat (Fda) en
collaboration avec la Chambre des métiers de l’artisanat, l’événement constitue
une aubaine pour la valorisation du génie créateur des artisans qui rivalisent
d’ardeur pour relever le défi de la satisfaction de la clientèle. Maroquinerie,
poterie, tissage, bijouterie, agroalimentaire, textile, travail du cuir… Le
savoir-faire artisanal béninois et ouest-africain saisit, le temps de ce salon,
une aubaine pour se révéler.
Clétus Nestor Guézo, directeur général du Fda, n’a pas
caché son émotion en lançant un vibrant appel en faveur de la consommation
locale et de la valorisation du savoir-faire artisanal. Il a rappelé que «
cette édition a permis de détecter les talents cachés et de sélectionner les
meilleurs artisans qui auront l’occasion de présenter leurs œuvres au grand public».
Pour lui, le Snab doit être un levier pour « susciter de façon continue la
consommation des produits fabriqués et transformés chez nous ». Aussi,
apprécie-t-il l’engagement des partenaires et des institutions impliquées. Il
ajoute à l’endroit des exposants : « Vous êtes l’espoir d’une Afrique debout,
capable de subvenir à ses besoins vitaux ».
Pour le ministre des Petites et moyennes entreprises et de la promotion de l’emploi, Modeste Tihounté Kérékou, c’est « un moment de fierté pour nos artisans ». Il a rappelé l’importance stratégique du secteur artisanal dans la politique économique du gouvernement, tout en soulignant ses faiblesses. « Ce secteur est confronté à certains défis liés à la faiblesse des infrastructures de base, à la labellisation et à la certification des produits, et surtout à l’accès au marché », a-t-il reconnu. Face à ces défis, il a mis en avant les réformes engagées par l’Exécutif. « Le gouvernement a pris en compte ce secteur en inscrivant dans les programmes d’action l’ambition d’accompagner les artisans. Toutes choses qui permettront d’améliorer véritablement leur quotidien et de rendre le secteur plus attractif, plus créateur de richesses et d’emplois », admet-il.
Bien plus qu’un salon
Au-delà d’un simple marché, le Snab 2025 se veut une véritable plateforme de rencontres et d’opportunités. « Cette édition du Snab sera un cadre par excellence de valorisation du savoir-faire béninois et africain », a insisté Modeste Kérékou. Placée sous le thème « Artisanat béninois : défis et enjeux de labellisation et de la certification des produits artisanaux pour la facilitation de leur écoulement sur les marchés locaux et internationaux », cette édition ambitionne d’apporter des réponses concrètes aux difficultés d’écoulement des produits. Trois panels seront animés par des experts venus du Bénin, de l’espace Uemoa et du Maroc. Ils porteront notamment sur l’accès au marché et la certification, les réglementations douanières et fiscales applicables aux exportations et la digitalisation comme levier de commercialisation.
Représenté par une forte délégation, le Maroc met en avant un savoir-faire artisanal reconnu mondialement, notamment dans la maroquinerie, la poterie, le tissage, la bijouterie et le travail du cuir. Le choix du Maroc comme pays invité s’inscrit aussi dans une vision plus large de coopération régionale. Il est surtout question d’apprendre du modèle marocain, notamment en matière de certification et de labellisation, domaines dans lesquels ce pays a une longueur d’avance. Ce pays apporte donc à ce salon un rayonnement international supplémentaire et confirme l’ambition du Snab de devenir « le plus grand marché artisanal de l’Afrique de l’Ouest ». Le Snab se positionne comme la plus grande vitrine artisanale du pays et entend offrir aux artisans béninois une meilleure visibilité sur les marchés locaux et internationaux.
Le Snab 2025 se veut une véritable plateforme de rencontres et d'opportunités