La Nation Bénin...
Hier, mardi 16 juin, la question de la situation de l’Enfant était encore au cœur des préoccupations. C’était à la faveur d’un panel de haut niveau organisé à Cotonou, dans le cadre de la célébration de la 25è édition de la Journée de l’Enfant africain (JEA). La rencontre a regroupé les partenaires à divers niveaux, des organismes s’occupant de la protection de l’enfant.
Le défi en faveur de la situation des enfants reste entier. A défaut d’une célébration aux couleurs festives, la Journée de l’Enfant africain (JEA) a été célébrée hier, autour des réflexions sur la problématique du mariage des enfants. Thème principal retenu au cours de cette édition: «25 ans après l’adoption de la Charte africaine des droits et du bien-être des enfants: accélérons nos efforts pour éliminer les mariages des enfants en Afrique». Cette problématique est d’autant plus importante que le phénomène décrié a toujours la peau dure et bat son plein surtout dans de nombreux pays africains.
En effet, chaque jour, vingt mille adolescentes accouchent, plus de trois millions d’adolescentes subissent des avortements dangereux. Autant de jeunes filles qui quittent définitivement les bancs de l’école mettant en péril leur potentiel, 19% des jeunes femmes des pays en développement tombent enceintes avant l’âge de 18 ans.
Ces données évoquées par le représentant résident de l’UNFPA, Ouédraogo Koudaogo, reflètent une réalité irréfutable au Bénin en ce sens que le pays ne dispose pas de meilleurs indicateurs en la matière. Les départements du Borgou-Alibori et Mono-Couffo sont cités comme les pires exemples en matière de violences et de mariage précoce. D’où la mobilisation des acteurs à divers niveaux autour d’une table de dialogue en vue de trouver les stratégies pouvant influencer tous les déterminants qui font perdurer le phénomène. Une manière pour eux de toucher notamment la fibre sensible des acteurs à divers niveaux intervenant dans la chaîne de protection des enfants pour de grandes décisions en faveur de la couche.
Pour y arriver, il s’agira notamment pour eux d’agir sur les causes profondes liées aux grossesses précoces et forcées. Lesquelles sont relatives entre autres, à la pauvreté, au manque d’accès à l’éducation et aux services de reproduction, à la séquestration des filles, au viol, aux enlèvements et au harcèlement.
La piste des actions que proposent les acteurs ne s’arrêtent pas à ce niveau. Bien qu’étant une infraction punissable, les grossesses des enfants font rarement l’objet de procédure judiciaire. Conséquences, le mariage des enfants prive certains parmi eux de la quasi-totalité de leurs droits, entrave toutes les possibilités à la vie et au développement.
De ce fait, il s’agira de converger les efforts en direction des actions qui fragilisent le cordon de sécurité sociale qui alimente la chaîne de ce fléau. Ils proposent prioritairement une approche multisectorielle à la problématique de la pauvreté en vue de faire reculer le phénomène, mais aussi de lutter contre l’impunité par l’application effective des lois et textes existants.
Dans la même dynamique, le directeur de cabinet du ministre en charge de la Famille, Oumarou Banni Guéné a suggéré qu’un investissement soit fait sur l’enfant afin que la question de la protection soit inclusive et durable. Il a pris l’engagement au nom du gouvernement, de tenir compte des recommandations ayant sanctionné ces assises, en vue de l’épanouissement des enfants.