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Hôtel de Ville de Lokossa[/caption]La deuxième session ordinaire du conseil communal de Lokossa s’est ouverte, vendredi 28 juin dernier à l’hôtel de ville. Des points inscrits à l’ordre du jour, aucun n’a obtenu le vote favorable du camp majoritaire des conseillers qui mènent une fronde contre le maire Pierre Awadji.
Le conseil communal de Lokossa était convoqué, vendredi dernier, pour sa deuxième session ordinaire au titre de l’année en cours. Les travaux lancés par le maire de la ville, Pierre Awadji, ont connu la participation effective de dix-huit conseillers communaux sur dix-neuf. Le seul absent a délivré une procuration.
Trois points essentiels étaient inscrits à l’ordre du jour. D’abord, il a été question du rapport d’activités du maire, au titre du deuxième trimestre de l’année 2018 ; ensuite, des rapports d’activités des commissions permanentes et enfin, du compte administratif, gestion 2017. Soumis au vote l’un après l’autre, chacun de ces rapports a recueilli le vote identique de dix voix contre, huit voix pour, et une abstention. En définitive donc, tous les points inscrits au menu de la session ont été rejetés.
« Depuis un certain temps, le conseil communal de Lokossa est en clin aux clivages politiques (…) au point où l’administré se pose mille et une questions sur l’avenir du conseil et les actions de développement de la commune », a rappelé le maire à l’ouverture des travaux de la session. Pierre Awadji s’est désolé que les frondeurs ne saisissent pas encore sa main tendue depuis un an que perdure la crise. «Il est temps que chacun de nous s’avise et avise afin d’asseoir la démocratie de développement pour un essor exponentiel de notre commune», a-t-il réitéré au collège des conseillers.
Mais pour les conseillers frondeurs, la balle demeure dans le camp du maire. Motivant leur vote défavorable du vendredi dernier, ils lui ont opposé à nouveau quelques-uns des anciens griefs tels que la gestion solitaire, le manque de considération pour l’instance de délibération et le refus de payer les primes pour la dizaine de sessions extraordinaires de l’année 2017. Fait nouveau, les conseillers n’ont pas reçu les copies du budget approuvé par la préfecture et en cours d’exécution dans la commune. Il s’agit, selon eux, d’un manquement à leur égard.
Un an de crise déjà !
Eclatée en juin 2017, la crise au conseil communal de Lokossa est désormais vieille d’un an. Et cela n’a pas échappé aux conseillers opposés à la gestion du maire Pierre Awadji. Ils ont marqué cet anniversaire par une conférence de presse organisée vendredi 29 juin dernier à Lokossa. C’était à la suite de la clôture des travaux de la deuxième session ordinaires du conseil communal. L’un après l’autre, le groupe dirigé par le premier adjoint au maire, Valère Dogué, a critiqué et désapprouvé la gouvernance de Pierre Awadji. Ils ont remis les mêmes griefs et ont répliqué aux attaques des soutiens du maire avant de saluer l’audit de gestion en cours au sein de la mairie. Aussi ont-ils appelé à la publication des résultats de cet audit pour fixer les populations sur le sens du combat de chacun des blocs politiques rivaux.
Pour eux, les questions de bonne gouvernance n’ont rien à voir avec le positionnement politique. Le respect de l’orthodoxie de gestion, clament-ils, doit s’imposer à tous. Du reste, ils ont laissé entendre que le dénouement de la crise n’est possible qu’avec le départ du maire de la tête de la commune de Lokossa.