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Agenda "Paix et sécurité": Nécessité d’allier jeunesse, femmes et médias

Société
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Dans le but de favoriser la cohésion sociale et de bannir l'insécurité au sein des communautés, plusieurs pays d'Afrique ont procédé à la mise en œuvre de l'agenda des Nations unies en faveur de la paix et de la sécurité à travers l'inclusion de la jeunesse et de la femme. 

Par   Michel GUEDENON (Stag), le 07 nov. 2024 à 09h24 Durée 3 min.
#paix et sécurité

L'adoption des résolutions des Nations unies pour la paix et la sécurité par des pays africains marque la volonté de ces derniers, de faire régner la stabilité dans les sociétés et entre les nations. L'agenda "Paix et sécurité", regroupant l'ensemble des programmes "Jeunesse, Paix et Sécurité" et "Femme, Paix et Sécurité", vient à point nommé pour promouvoir respectivement la participation des jeunes et des femmes aux différents processus de sensibilisation et de maintien de l'harmonie entre les personnes et les États. A cet effet, les résolutions 1325 (datant de 2000) et 2250 (2015) adoptées par le Conseil de sécurité des Nations unies, soulignent entre autres l'importance d'associer les femmes et la jeunesse à tout projet de recherche, de préservation ou de promotion de la quiétude.

L'atteinte des objectifs de paix et de sécurité dans un pays requiert l'élaboration d'un plan d'action national (Pan) de mise en œuvre de l'agenda "Paix et Sécurité". En Afrique, le Bénin et le Libéria ont entamé les étapes de l'élaboration de leur plan d'action national, notamment les consultations départementales. Le Nigeria et la Rdc sont les premiers pays de l'Afrique à avoir élaboré un plan d'action national de mise en œuvre de l'agenda respectivement en 2021 et 2022. Un travail a aussi commencé dans des pays comme le Ghana et le Sénégal. Cependant, l'adoption d'un plan ne suffit pas. C'est un processus qui exige l'implication des jeunes et des femmes dans toutes les grandes prises de décision de la mise en œuvre de l'agenda. Représentant une grande partie de la population de leurs pays respectifs, les jeunes ont un rôle crucial à y jouer. Impliquer la jeunesse, hommes et femmes, revient à inciter une forte mobilisation et des changements positifs dans les sociétés. Les jeunes ont la capacité d'influencer leurs communautés en luttant efficacement contre les violences, les inégalités, les conflits interreligieux ou interethniques et tout ce qui entrave la culture de la paix. Etant les premières victimes en périodes de troubles, donc vulnérables, les jeunes et les femmes ont le pouvoir d'impacter leur entourage en touchant plus de personnes lors des différentes sensibilisations.

Stratégie

Au Bénin, plusieurs organisations humanitaires, dont la Jeune chambre internationale Bénin (Jci), le Réseau africain pour le maintien de la paix (Ramp-Bénin), Jeunes médiateurs du Bénin et Actions for Youth Rights, œuvrent pour la participation active des jeunes et femmes à travers des programmes de renforcement de capacités sur des questions relatives à la gestion des conflits, à la prévention de la paix, à la médiation et aux risques liés aux engins explosifs improvisés ( Eei). Après leur formation, ces jeunes sont appelés à organiser des séances de restitution d'acquis pour instruire plusieurs autres jeunes et renforcer les actions en faveur de la paix. Ces séances de restitution sont gérées de sorte à ce que toutes les communes en bénéficient. A travers cet exercice, les jeunes formés transmettent leurs connaissances sur des thématiques liées à la paix et la sécurité. « C'est à la fois une expérience enrichissante et une belle opportunité. Elle me permet de faire le point de tout ce que j'ai appris, de mieux les comprendre à travers l'explication fournie aux nouveaux volontaires, afin de contribuer efficacement à la culture de la paix. », a confié Axelle Ouinsou, activiste volontaire pour la paix en instance de restitution des acquis.

Cependant, malgré l'implication des jeunes et des femmes dans les divers processus, force est de constater que de nouveaux défis surgissent. A cet effet, Rock Ahoton, président Ramp-Bénin, explique que la prise en compte de toutes les couches de jeunes appelle aussi à l'implication des jeunes non scolarisés, des ouvriers et autres. Ce qui montre la nécessité d'inclure tout jeune, instruit, peu instruit ou non instruit, sans distinction. A l'en croire, cela reste l'un des plus grands défis de l'inclusion des jeunes. En outre, il souligne le problème de l'engagement des volontaires qui intègrent les organisations de sensibilisation pour la paix, sans pour autant prendre part aux différentes activités, sans y être actifs et sans contribuer à la cause commune. A tout ceci s'ajoute, selon Rock Ahoton, le caractère bénévole des différents programmes de formation dans le cadre de la mise en œuvre de l'agenda Paix et sécurité, qui fait que plusieurs jeunes pensent qu'ils n'ont rien à y gagner en dehors des communications jugées frivoles.

Médias et construction de la paix

Les médias, toutes catégories confondues, ont un rôle important à jouer dans la gestion des conflits et le retour effectif à la paix ou à la préservation de celle-ci. A travers la collecte, le traitement et la diffusion des données, les médias parviennent à sensibiliser ou à transmettre des informations au public. De cette manière, les canaux d'information ont la capacité de contribuer efficacement au maintien et à la promotion de la paix et de la sécurité. «Quand il y a conflit, ce n'est pas évident de réunir toutes les parties concernées ou de discuter avec chacune d'elles, mais ces parties peuvent lire et écouter votre message à travers les réseaux sociaux, la radio ou la télévision. », a expliqué le journaliste Armel Dossou Kago pour indiquer que l'activiste de paix doit communiquer de façon continue sur ses canaux, même quand il n'y a pas de conflit, afin d'instaurer la paix. Il ne faut pas forcément, précise-t-il, attendre les moments de troubles pour communiquer. Au vu de leur capacité à atteindre un grand nombre de personnes, ces canaux de diffusion de l'information doivent surtout tenir compte de la sensibilité humanitaire. « (...)Les informations sensibles relatives au terrorisme dans une partie du septentrion de notre pays requièrent, ici comme ailleurs, pour leur traitement, doigté et circonspection. », estime, dans un communiqué publié le 18 septembre 2024, Edouard Loko, président de la Haute autorité de l'audiovisuel et de la communication (Haac ). Ceci étant, il est crucial que les médias œuvrent pour la tranquillité d'esprit des populations en passant l'information sans susciter la terreur dans le rang du public.

L'élaboration d'un plan d'action national par plusieurs pays africains, dont le Bénin, et l'implication des jeunes et femmes dans les divers processus représentent donc une belle avancée au niveau des actions en faveur de la paix. Néanmoins, la mise en place des moyens nécessaires pour améliorer les conditions des bénéficiaires de ces programmes à caractère surtout bénévole et l'organisation de plus d'ateliers de renforcement de capacités des activistes volontaires favoriseraient davantage l'atteinte des objectifs de l'agenda Paix et sécurité. Aussi, l'organisation de conférences dans le but de sensibiliser les acteurs des médias au traitement des informations sensibles relatives aux conflits, serait d'une grande utilité pour la santé mentale des populations■