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Avec l’appui de Grow africa: La filière ananas en quête de nouveaux débouchés et opportunités

Société
Par   Josué F. MEHOUENOU, le 22 juin 2018 à 02h59

L’étude commanditée par l’organisation Grow africa sur la transformation de la filière ananas au Bénin était au cœur d’un atelier, ce jeudi 21 juin à Cotonou. Acteurs à divers nivaux de cette filière ont été invités à prendre connaissance de cette étude et à l'amender afin d’en faire de l'ananas une filière porteuse et surtout pourvoyeuse de devises.

Une étude pour engager la transformation de la filière ananas au Bénin, trouver de nouveaux débouchés et surtout parvenir à booster le niveau actuel de la production pour le bonheur des acteurs. L’initiative est à l’actif de l’organisation Grow africa avec l’appui de son partenaire Idh. Ce jeudi 21 juin, producteurs, transformateurs, importateurs, et autres experts et décideurs ont été conviés à prendre connaissance dudit rapport et y apporter leurs contributions.
« Un grand jour donc pour la filière ananas », exultera la présidente de l’Interprofession ananas, Bertille Marcos Guèdègbé. « Il y a un bonheur à offrir et des opportunités pour les producteurs de la filière ananas », pense-t-elle, invitant les acteurs conviés à cet atelier à apporter des contributions aux conclusions de l’étude afin d’en améliorer le contenu pour son appropriation par tous les acteurs concernés.
Parlant de l’étude, elle s’est faite suivant une approche en trois étapes et a pris en compte celles antérieures réalisées sur la filière. Elle révèle en effet la singularité et la richesse nutritionnelle de l’ananas « Pain de sucre » du Bénin qui se révèle être une variété unique au monde, très prisée sur plusieurs marchés.
Malgré le grand nombre d’acteurs qu’implique la filière, elle demeure sous le poids de nombreuses contraintes, a révélé l’étude. La non-disponibilité d’engrais spécifiques, le déficit d’équipement de transformation, les contraintes liées aux emballages, constituent autant de maux à conjurer pour permettre à la filière de prendre son envol et de mieux se porter, estime cette étude. D’autres défis transversaux relatifs au transit informel vers le marché nigérian et aux difficultés d’accès au financement ont été également identifiés. L’ampleur de ces maux porte un coup dur à la filière à un moment où l’ananas béninois est en quête des meilleures opportunités d’affaires, estime la présidente de l’Interprofession ananas.

Mieux positionner la filière sur le marché

La présidente de l’Interprofession ananas espère ainsi que cette étude, qui fait l’état des lieux de la filière, permette de recueillir des suggestions et apporte de solutions pour aller de l’avant.
Dans cette marche vers le progrès, l’organisation Grow africa compte sur Idh, l’un de ses plus importants partenaires. Faire de la filière ananas une filière forte, c’est l’engagement pris avec ce partenaire, rappelle le coordonateur national de Grow africa, Eyram Assogba. Lequel partenaire investira 20 millions de dollars dans la filière, dans la mesure où il faut y investir de plus en plus gros. 
« Nous venons de franchir un pas important. Cette étude est l’étape primaire vers la mise en place d’un fonds » au profit de la filière, soupire de son côté, le coordonateur régional de Grow africa. Pour lui, il faut que la filière ananas prenne toute sa place dans le développement économique du Bénin et même dans le produit intérieur brut (Pib). Et c’est là, rappelle-t-il, la raison d’être de l’engagement dont fait montre son organisation auprès des acteurs de cette filière. Elle n’est d’ailleurs pas à son coup d’essai, souligne-t-il au passage, rappelant que les filières riz de la Côte d’ivoire, mangue du Burkina Faso, pomme de terre de Kenya, ont déjà bénéficié de la même attention dans le but de transformer l’agriculture africaine.
Cette transformation, en ce qui concerne le Bénin, est une préoccupation majeure, fait savoir Françoise Komlan Assogba, secrétaire générale du ministère en charge de l’Agriculture. Elle perçoit alors cette étude comme un élément important pour améliorer la compétitivité de l’ananas béninois. Et là-dessus, le ministère, note-t-elle, est très engagé et y apportera tout l’apport et l’expertise requis. Le contenu de l’étude fera ensuite l’objet d’un large débat au cours duquel de nombreuses interrogations, amendements et apports ont été enregistrés. Pour les participants à l’atelier, cette étude ne doit pas être une de plus, au regard des ambitions que porte Grow africa pour l’ananas béninois. Ils se sont donc diversement engagés à jouer leur partition pour mieux positionner cette filière sur les marchés sous-régional et international?