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Conservation de la faune dans la réserve de Pendjari:Des réflexions pour limiter les conflits hommes-éléphants

Société
Par   Eklou, le 20 févr. 2015 à 06h08

Suite à une série de travaux de recherches participatives portant sur la réserve de biosphère de la Pendjari dont ceux dirigés par Dr Sylvestre Djagoun de l’Université d’Abomey-Calavi sur l’occurrence et la distribution des éléphants puis les conflits entre les hommes et ces pachydermes dans cet espace, une restitution a été faite, mercredi 18 février dernier à la préfecture de Natitingou. Divers décideurs locaux ont pris part à cette rencontre de réflexion sur la conservation de l’éléphant dans la réserve de biosphère de la Pendjari.

Financés par African Wildlife Fundation (AWF) avec l’appui de MAVA Grant, les travaux de recherche dirigés par Dr Sylvestre Djagoun de l’Université d’Abomey-Calavi sur l’occurrence et la distribution des éléphants dans la Pendjari, puis les conflits hommes-éléphants autour de la réserve, ont permis aux participants à la réunion de restitution d’en savoir davantage sur la problématique de la conservation de la faune et des éléphants en particulier dans la réserve de biosphère de la Pendjari. Des résultats présentés, il ressort que la Pendjari dispose actuellement de la plus grande population d’éléphants en Afrique de l’Ouest. Une espèce rare qu’il convient de protéger pour la diversité de la faune. Cette population est toutefois soumise aux pressions de braconnage et de réduction de l’habitat par l’avancée du front agricole.

La colonisation par l’homme, des habitats des éléphants se justifie par la forte demande de terres cultivables. Toute chose empiétant sur les zones de peuplement et de séjour des pachydermes.
Les conflits hommes-éléphants ont une occurrence plus grande en saison des pluies sans être nulle en saison sèche, apprend-on. Les zones de Batia et Porga sont les plus touchées par les dégâts des éléphants sur les cultures avec l’inexistence au niveau des structures de gestion, d’un mécanisme fonctionnel de compensation. Des recommandations ont été faites quant à l’avènement d’un programme efficient de sensibilisation des riverains de la Pendjari ainsi que leur responsabilisation dans la conservation des éléphants.
La réunion a permis de déterminer les priorités voire les urgences dans la conservation des éléphants dans la Pendjari pour permettre aux partenaires en l’occurrence African Wildlife Fundation, d’accompagner les efforts en place.

L’autre acquis de cette collaboration entre le Parc national de la Pendjari dirigé par Méryas Kouton et cette fondation est un lot de matériels offert, pour appuyer les équipes de surveillance de la réserve de biosphère. Il s’agit de tentes, bottes, appareils photographiques numériques, lampes torches et autres. Une formation a été aussi donnée aux éco-gardes de la Pendjari pour renforcer leur capacité en lutte anti-braconnage.
Le représentant de African Wildlife Fundation a réitéré l’engagement de son organisation à appuyer toute initiative visant la sauvegarde des éléphants dont les défenses prisées, justifient leur braconnage.
Mashoudou Ashanti, secrétaire général de la préfecture des départements de l’Atacora et de la Donga, a exhorté tout le système de conservation à plus d’effort afin que la Pendjari soit internationalement reconnue pour son potentiel faunique exceptionnel en Afrique de l’Ouest soit sauvegardée.