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Culture de rente:Promouvoir le soja pour combattre l’insécurité alimentaire

Société
Par   Eric TCHOGBO, le 09 avr. 2015 à 08h42

L’insécurité alimentaire est devenue aujourd’hui une préoccupation pour les gouvernants, que ce soit au niveau national, régional ou international. Et la promotion de la filière soja peut contribuer à résoudre tant soit peu ce problème.

Par Cell. Com. Alliance Soja / DEDRAS ONG

Selon le rapport de «L’Analyse globale de la vulnérabilité et de la Sécurité alimentaire (AGVSA)» du Programme alimentaire mondial (PAM) en 2013, 11% des ménages fait face à une insécurité alimentaire sévère ou modérée au Bénin. Au total, 1,1 million de personnes sont en situation d’insécurité alimentaire. Ces ménages ont une consommation alimentaire déficiente ou ne peuvent assurer leurs besoins alimentaires minimum sans avoir recours à des stratégies d’adaptation irréversibles.
Environ 34% des ménages sont en sécurité alimentaire limite, c'est-à-dire qu’ils peuvent assurer une consommation alimentaire tout juste adéquate aux membres du ménage sans recourir à des stratégies d’adaptation irréversibles mais ils ne peuvent pas se permettre certaines dépenses non alimentaires essentielles. Environ 55% des ménages sont en sécurité alimentaire. Le taux d’insécurité alimentaire est plus élevé dans les zones rurales (15%) que dans les zones urbaines autres que Cotonou (8%). L’insécurité alimentaire des enfants (0-12 mois) a des effets irréversibles sur le développement physique et intellectuel de la personne humaine, et pourrait compromettre le développement d’une nation. Et pourtant, le Bénin peut améliorer cette statistique, en faisant la promotion de la filière soja.
Une culture au service des ménages
La culture du soja dans les exploitations de production agricole, permet de générer des revenus pour le chef de l’exploitation et facilite l’acquisition des céréales non produits et autres aliments durant toute l’année. Les revenus issus de la commercialisation du soja permettent d’assurer la disponibilité des aliments pendant toute l’année surtout les périodes de soudure.
La transformation artisanale du soja permet aux communautés rurales d’accéder à moindre coût aux protéines d’origine végétale. Aussi, les différents acteurs de la filière contribuent-ils à la disponibilité des aliments dans leurs ménages à travers les revenus issus des activités liées à la filière. Une transformatrice du fromage de soja au Centre Bénin témoigne : «C’est grâce au fromage de soja, que je parviens à assurer le manger régulier de ma petite famille».
«Ce sont les revenus du soja qui me permettent de financer les cultures de maïs et de coton. Cela me permet d’éviter les ventes en herbes de mes cultures», confie un producteur de soja à Djidja.
Par ailleurs, le soja est une légumineuse dont la production facilite la restauration de la fertilité des sols. Sa production permet aux ménages de lutter efficacement contre la dégradation accélérée des terrains due à l’utilisation abusive des intrants.
Valeur nutritionnelle du soja
Le soja est fortement riche et dispose d’un grand potentiel nutritionnel. C’est une légumineuse à graines remarquable par sa grande richesse en protéines (40%), en glucides (38 %), en lipides (18 %) et en matières minérales (4 %).
En effet, 1 kg de soja équivaut en protéines à 40 kg de manioc, 13 litres de lait de vache, 3 kg de viande de bœuf et 60 œufs de poule. Notons que pour produire 1 kg de protéine de soja, il faut 20 fois moins de surface de terre cultivée, 5 fois moins d’eau et 15 fois moins de gaz carbonique (CO2) que pour produire 1kg de protéines de bœuf. Outre le facteur de stabilisation des revenus au niveau des ménages que constitue sa culture, consommer le soja et ses sous-produits constitue donc un moyen pour faire face au déficit en nutriments basiques et à l’insécurité alimentaire. Sa riche composition permet de renforcer le système immunitaire des organismes, permettant ainsi d’éviter plusieurs maladies.