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Développement de la filière cunicole au Bénin: La FAO lance un projet d’appui à la professionnalisation des acteurs

Société
Par   Bruno SEWADE, le 12 juil. 2015 à 17h49

La Représentation nationale au Bénin de l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO) lance le projet « d’Appui à la professionnalisation de la filière cunicole dans le Sud Bénin ». C’était à la faveur d’un atelier qui a regroupé les acteurs de la filière le jeudi 9 juillet dernier au palais des Congrès de Cotonou suite à la requête du gouvernement du Bénin.

Le relâchement que connait depuis 2010 les activités autour de la filière lapin devrait relever du passé avec le lancement jeudi dernier, du projet "Appui à la professionnalisation de la filière cunicole dans le Sud-Bénin". Financé par l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO), ce projet qui a été lancé jeudi 9 juillet dernier, a fait l’objet d’un atelier du gouvernement, le même jour.

En organisant l’atelier du jeudi dernier, la FAO vise à atteindre des résultats précis. Il s’agit de vulgariser les objectifs et l’approche d’intervention du projet. C’est ainsi qu’au terme des travaux qui se sont déroulés en plénière et en travaux de groupe, les acteurs de la filière ont pris connaissance du cadre logique et du mode d’intervention du projet qu’ils ont validé.
Le projet en effet a pour objectif d’aider à assainir l’environnement administratif et institutionnel de l’élevage de lapins. Pour ce faire, il va œuvrer à améliorer la productivité et la compétitivité de la filière et créer de meilleures conditions pour rendre le sous-secteur rentable et attractif, capable de constituer une source d’auto-emplois.
Le directeur général du développement agricole et de la nutrition, Adanou Boukaneïny, s’est réjoui de l’initiative qui, à terme, doit déboucher sur la professionnalisation de la filière. Ce projet, souligne-t-il, vise à contribuer à l’amélioration du niveau d’alimentation en protéines animales de la population et favoriser la création ou la stabilisation des emplois de jeunes et de femmes basés sur la production et la valorisation des produits à base de viande de lapin.
Bien que la filière cunicole ait pris son envol dans les années 1990 au Bénin, elle connait une baisse de forme liée notamment à la concurrence déloyale des viandes surgelées fortement subventionnées importées depuis 2010. La mise sur le marché de la viande de lapin est devenue l’une des contraintes de la filière.

Les constats du représentant résident

Le représentant résident de l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO) au Bénin, Tièmoko Yo, rappelle que 60% de la population sont concentrés sur une petite portion du territoire au Sud avec des exploitations agricoles de très petites tailles, souvent de moins d’un hectare. De ce constat, il déduit que seul l’élevage d’animaux de cycle court pourrait permettre d’apporter de la protéine animale à l’alimentation. Or, constate-t-il, cette activité est confrontée à la concurrence des produits congelés qui empêche le développement de la filière viande.
Afin de mieux exploiter le potentiel de production et de génération de revenus que constitue la filière lapin, le gouvernement a sollicité la FAO pour appuyer la filière cunicole au Bénin. Grâce à la mise en œuvre du projet "Appui à la professionnalisation de la filière cunicole dans le Sud-Bénin", la capacité technique et managériale des acteurs le long des chaînes de valeurs sera renforcée.
En effet, une étude diagnostique de la filière conduite en octobre 2014 a montré le faible niveau d’organisation des acteurs. La baisse des performances des reproducteurs et le faible niveau de maîtrise technique et de gestion des exploitations constituent, selon le rapport de l’étude, des entraves au développement des chaînes de valeurs dans le sous-secteur.
Les acteurs de cette filière auront, grâce au projet, la capacité de mieux organiser les circuits de commercialisation, grâce à l’appui, à l’administration pour l’édiction et le contrôle des normes de qualité des intrants d’élevage.
Le représentant du ministre de l’Agriculture, de l’Elevage et de la Pêche, Salami Ténaka a exprimé sa reconnaissance à cet appui de la FAO qui, selon lui, rentre dans le cadre des objectifs du Plan stratégique de relance du secteur agricole, qui encourage le développement des filières agricoles. Au nom de son ministre empêché, il a pris l’engagement d’accompagner l’initiative du projet.
À noter que le projet couvre 7 communes dans 5 départements au Sud du Bénin.