La Nation Bénin...
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Dans le cadre d’une mission de visite et d’échange d’expériences d’une délégation du Burkina Faso au Bénin, il a été organisé, mercredi 9 mai dernier à Cotonou, un atelier sur l’organisation et le fonctionnement du Conseil national de l’alimentation et de la nutrition (Can) du Bénin. Cet atelier qui fait suite à une descente sur le terrain de la délégation, permet aux hôtes de s’inspirer de l’exemple béninois en matière de gestion de la sécurité alimentaire et nutritionnelle.
Le député burkinabé Bouréima Dissan Gnounou est satisfait de la gestion de la sécurité alimentaire et nutritionnelle au Bénin à travers le Conseil national de l’alimentation et de la nutrition (Can). En marge de l’atelier de visite d’étude et d’échange d’expériences de la délégation burkinabé sur l’organisation et le fonctionnement du Can, il a déclaré que si le voyage de Cotonou n’avait pas eu lieu, il aurait fallu l’organiser de façon imminente. « Il était plus nécessaire que nous venions au Bénin pour apprendre le système de gouvernance en matière de multisectorialité », souligne-t-il. Du niveau central au niveau décentralisé, le député burkinabé estime que la multisectorialité est bien organisée au Bénin. « Nous devrions venir voir et importer cette expérience du Bénin pour aller améliorer celle du Burkina Faso », ajoute-t-il.
En effet, l’atelier de visite d’étude et d’échange d’expériences auquel a participé Bouréima Dissan Gnounou, mercredi dernier, a regroupé la délégation burkinabé composée de dix-huit personnes venues de plusieurs structures intervenant dans la sécurité alimentaire et nutritionnelle et des acteurs impliqués dans le Can au Bénin. Il a permis aux parties prenantes du Can de partager avec la délégation du Burkina Faso leurs rôles et responsabilités, les acquis et les défis et perspectives par leur secteur respectif au sein du Can, ainsi que les institutions internationales intervenant dans les communes. Pour la visibilité des actions du Can dans les ministères sectoriels, chaque structure a élaboré le contenu relatif aux acquis réalisés, les défis et les perspectives.
Avant la présentation des différentes communications qui ont permis aux membres de la délégation du Burkina Faso de comprendre l’organisation et le fonctionnement du Can, le secrétaire permanent, Roch L. Mongbo, a dit que les regards de leurs hôtes permettront d’améliorer leurs prestations quotidiennes. Il espère que cet exercice d’apprentissage ouvrira d’autres portes au Can pour améliorer sa gouvernance dans la gestion de la sécurité alimentaire et nutritionnelle au Bénin.
Les raisons du voyage au Bénin
Le représentant de l’Organisation néerlandaise de développement (Snv) du Burkina Faso, Didier Coulydiaty, pour sa part, est revenu sur les raisons de ce voyage de la délégation burkinabé au Bénin. Il explique qu’au Burkina Faso, il existe comme une concurrence entre le ministère de l’Agriculture traitant de la sécurité alimentaire et celui de la Santé traitant de la sécurité nutritionnelle.
« Les deux ministères collaborent à travers des représentants dans l’un et l’autre des organes et aussi le cadre harmonisé », souligne-t-il. Cependant, il manque, à son avis, une réelle coordination des actions, qui ne permet pas de lutter efficacement et durablement contre l’insécurité alimentaire et nutritionnelle. C’est pourquoi, le groupe des Organisations de la Société civile agricoles par la voix d’un programme appelé « Voix pour le Changement », a souhaité la fusion du Conseil national pour la sécurité alimentaire (Cnsa) et du Conseil national pour la coordination en nutrition (Cncn). Car, les mécanismes de coordination entre ces deux structures qui proviennent de deux ministères différents en matière de sécurité alimentaire et nutritionnelle intégrée ont montré leurs limites.
La nouvelle structure que les Osc appellent de tous leurs vœux, selon Didier Coulydiaty, devra être supra-ministérielle à l’image du Conseil national de lutte contre le Sida (Cnls) placé sous la coupole du Premier ministre ou de la Présidence du Faso. Ce qui va sans doute, pense-t-il, donner une meilleure coordination et intégration de la nutrition et de la sécurité alimentaire à l’image de ce qui se fait déjà dans d’autres pays comme le Bénin.
Le représentant du ministère en charge des Affaires sociales, Bruno Gbêhinto, qui a procédé à l’ouverture de l’atelier, a rappelé le processus ayant conduit le Bénin à la mise en place du Can avant d’espérer que le Burkina Faso pourra tirer profit de ce voyage d’étude afin d’engager des réformes rigoureuses dans le secteur de la sécurité alimentaire et nutritionnelle.