Education inclusive des filles, Les pays d’Afrique se concertent pour des lendemains reluisants
Société
Par
Maryse ASSOGBADJO, le 02 mars 2023
à
09h27
Cotonou abrite, depuis mercredi 1er mars, un atelier sous-régional pour l’accélération de l’éducation des filles. La rencontre s’articule autour du thème : « Apprendre, co-créer et diriger ensemble : accélérer l'éducation inclusive pour obtenir des résultats en matière d'éducation des filles ». Elle offre une occasion d’apprentissage et de partage d’expériences aux pays venus de l’Afrique de l‘Ouest et du Centre afin de s’enrichir mutuellement.
Le Bénin veut impacter l’Afrique avec ses prouesses en matière d'éducation des filles. Et c’est le bureau régional de l’Unicef à Dakar qui officie en tant que chef d’orchestre à la faveur de « l’atelier régional pour l’accélération de l’éducation des filles », afin de jouer en symphonie avec les différents pays représentés, ses belles notes.
Pour l’Unicef, la question de l’éducation des filles ne se négocie pas. « L'éducation des filles est une opportunité à saisir par les gouvernements et la communauté tout entière pour assurer le bien-être des filles et de leurs familles et garantir le développement durable et la paix dans le monde », indique Djanabou Mahondé, représentante de l’Unicef au Bénin.
Elle est convaincue que l’engagement de tous pourra impulser un nouveau souffle à l’éducation des filles en Afrique de l’Ouest et du Centre. « En droite ligne avec les engagements pris par les gouvernements représentés ici (Ndlr : au Bénin) au Sommet pour la transformation de l'Education pour la réalisation de l'Odd 4, et afin d'atteindre ensemble le Groupe d'Objectifs 2 du Plan stratégique de I'Unicef 2022-2025 concernant l'accès à un apprentissage de qualité et ceux du Plan d'action pour l'égalité des genres, nous devons accélérer les efforts », recommande-t-elle.
A ce rendez-vous, l’Unicef n’a qu’un vœu: « Je saisis l'opportunité pour souhaiter la poursuite des efforts des gouvernements des pays de la région de l'Afrique de l'Ouest et du Centre, notamment à travers l'accroissement des financements ciblant l'éducation des filles, ainsi que le renforcement du cadre légal favorable à l'éducation des filles tel que l'introduction de l'éducation obligatoire des filles jusqu'à l'âge de 18 ans », plaide-t-elle.
Sur ce point, le Bénin ne manque pas d’initiatives. En témoigne le renforcement de l’arsenal juridique favorable à la promotion de l’éducation des filles, et tout récemment, la mesure de gratuité de l’éducation pour les filles dans tous les cycles du secondaire. Et c’est à juste titre qu’il accueille le présent atelier afin d’en apprendre des autres pays et de donner un coup d'accélérateur à l'implémentation conjointe des différentes actions qui sortiront des présentes assises.
Ligne à suivre
Kouaro Yves Chabi, ministre des Enseignements secondaire, Technique et de la Formation professionnelle, pense que si l’Afrique veut tenir le pari, il lui faudra suivre une ligne directrice. « Le contexte international actuel profondément marqué par l'impératif pour chaque Etat de sous-tendre intimement la dynamique de la transformation de l'éducation, suppose que nos Etats en Afrique subsaharienne soient dorénavant plus regardants sur la qualité de l’éducation en général et sur celle des filles en particulier. De ce point de vue, il s'avère nécessaire de rappeler que la transformation de l'éducation prônée par l’Unesco exige de chaque Etat de procurer les connaissances, les valeurs et les compétences aux apprenants et particulièrement aux filles pour les rendre plus que jamais résilientes et donc susceptibles d'adaptabilité, d'activité et de réactivé, parant opportunément les préjugés et abus divers qui constituent de véritables menaces à leur scolarité et leur épanouissement individuel et collectif», indique-t-il.
Si les exhortations de l’Unicef et du Bénin sont prises au sérieux, l’Afrique sera la grande gagnante, au regard des épines qu’elle traîne dans ses bottes en matière de violations des droits des filles et des différences dans la progression scolaire des filles et des garçons. Ces défis sont relatifs à la pauvreté, au mariage des enfants, aux grossesses précoces, aux violences basées sur le genre, à la malnutrition, à l'inadéquation des conditions d'hygiène et d'assainissement dans les établissements scolaires…
Faisant référence à un rapport sur « le coût de ne pas éduquer les filles », publié en décembre 2021 par le gouvernement du Bénin avec l'appui de I'Unicef, de la Banque mondiale et de l'Ambassade des Pays-Bas, Djanabou Mahondé explique que « des niveaux de scolarité élevés sont associés à une participation plus élevée au marché du travail, des gains plus élevés de revenus à l'âge adulte, et des effets positifs sur le bien-être et la réduction de la pauvreté ». Les présentes assises tiendront compte sans doute de toutes ces réalités ■