Même si l’égalité des genres au Bénin peine à convaincre certaines femmes, quelques-unes se contentent déjà des avancées enregistrées ces dernières années. La plus récente qui fait la joie des féministes, des organisations de défense des droits de la femme, des acteurs de la société civile, des femmes et même des hommes politiques, c’est la réforme du système partisan qui consacre une meilleure représentativité des femmes à l’Assemblée nationale. Cette réforme a permis une amélioration du taux de candidature des femmes sur les listes électorales, passant de 10 % en 2019 à 27,98 % en 2022.
Sur ce chantier, le Bénin a bénéficié de l’appui des partenaires au développement dont le Programme des Nations Unies pour le Développement (Pnud).
Le rapport annuel 2022 de l’institution dénote justement les divers niveaux d’appuis institutionnels. « Le Pnud a contribué à la mise en place de stratégies de plaidoyer en faveur de la relecture et de la révision de la Constitution béninoise pour améliorer la représentativité des femmes en politique ; la modernisation du Parlement et de ses procédures ; à travers la mise en œuvre de son plan stratégique. Tout ceci a facilité la réforme du système partisan qui a conduit à la révision de la Constitution en son article 26 et du Code électoral en son article 144 », peut-on lire dans le rapport annuel 2022.
Sur le terrain de l’égalité des genres, le Programme des Nations Unies pour le Développement a pesé de son poids dans le processus de mise en place d’un institut de la femme qui soit véritablement au service de la gent féminine. Le document relève que la contribution du Pnud se note dans le cadre du renforcement institutionnel pour la promotion et la protection des droits des femmes, à travers son appui à l’Institut national de la femme (Inf). L’institut se positionne aujourd’hui comme un acteur clé des mécanismes mis en place pour la promotion et la protection des droits de la femme et la lutte contre les violences basées sur le genre au Bénin.
Des données qui rassurent
S’agissant de la problématique des violences basées sur le genre (Vbg), ce sont deux mille cinq cent vingt (2520) personnes qui ont été impactées dans le cadre de la Campagne seize jours d’activisme contre les Vbg. Il s’agit notamment des femmes des marchés de Cotonou, des membres du comité des hommes engagés contre les Vbg, des élus municipaux de Cotonou, des réseaux des personnes vivant avec le Vih, des universitaires et étudiants, …
Les femmes engagées dans l’agriculture de subsistance peuvent également témoigner du partenariat bénéfique entre le Bénin et le Pnud. Au total, ce sont trois cent quatre-vingt (380) femmes qui ont été formées sur les technologies de carbonisation améliorées et trois mille cinquante-six (3056) femmes ont bénéficié du renforcement de capacités sur les moyens de subsistance alternatifs à l’agriculture.
Mieux, l’appui du gouver-nement du Bénin à travers le ministère des petites et moyennes Entreprises et de la Promotion de l’Emploi, ainsi que les appuis des partenaires du Fonds IBSA (Inde, Brésil, Afrique du Sud), ont permis d’améliorer les conditions de travail des salicultrices de Ouidah à travers des renforcements de capacités et la mise à disposition d’équipements modernes de production du sel.
Selon le Pnud, les expé-rimentations réalisées avec les concepteurs béninois en vue de moderniser les processus de fabrication du sel et de réduire la pénibilité du travail des femmes salicultrices, donnent des résultats encourageants.
Il est vrai que du chemin reste à faire pour arriver à des résultats plus élogieux en faveur de l’égalité des genres au Bénin. Le taux de représentativité statique et mitigé des femmes aux postes de direction dans l’administration publique en est une illustration. Toutefois, avec les avancées palpables en faveur de la gent féminine au Bénin ces dernières années, l’espoir est permis.