La Nation Bénin...

Le directeur de cabinet du ministre d’Etat chargé du Plan et du Développement, Rufino d’Almeida a procédé, lundi 17 septembre dernier à Cotonou, à l’ouverture de l’atelier de «validation du rapport d’étude sur l’espace budgétaire pour le financement durable de la protection sociale au Bénin ». L’étude vise à définir un système de financement durable pour la protection sociale en vue de la réalisation des droits humains, notamment des personnes vulnérables.
Comment faire face durablement aux problèmes que visent à résoudre les projets sociaux du gouvernement quand le financement des bailleurs arrivera à terme ? Le Bénin prend de l’avance sur la question. C’est dans ce cadre que s’est tenu lundi 17 septembre dernier à Cotonou, l’atelier de « validation du rapport d’étude sur l’espace budgétaire pour le financement durable de la protection sociale au Bénin ». Il s’agit d’examiner les dépenses de protection sociale ces dernières années, et d’identifier les besoins futurs en la matière.
L’étude situe le Bénin quant aux possibilités d’optimiser ses performances financières dans la réalisation de ses objectifs sociaux, explique le directeur général des Politiques de développement, Magloire Aguessy.
Selon lui, les gaps à combler par le pays en matière de financement durable de la protection sociale ne sont pas à négliger. «Le rapport sur la budgétisation sociale de 2016 indiquait que le Bénin est loin de la norme pour les investissements sociaux », relève-t-il. L’investissement dans le social revêt une nécessité, en ce sens qu’il « permet d’augmenter les facteurs de production en récupérant les pauvres pour les réintégrer dans le tissu productif», explique-t-il.
Le diagnostic que fait le représentant résident adjoint de l’Unicef, François Kampundu, renseigne également sur les défis à relever. « Malgré les progrès enregistrés par le Bénin, des goulots d’étranglement subsistent pour la mise en œuvre effective et coordonnée de la Politique holistique de protection sociale ; le financement durable de la protection sociale demeure une question clef non résolue », évoque-t-il. Il est donc important de réfléchir sur le mécanisme de financement propre qui assure la durabilité du système de protection sociale au Bénin.
D’où le présent rapport qui présente les « sources et le niveau actuel de financement et analyse les composantes de l’espace budgétaire en vue de déterminer celles qui sont susceptibles d’être accrues à court, moyen et long termes », développe-t-il.
Exigence des Odd
L’étude permet de répondre à une des exigences des Objectifs de développement durable qui recommande la priorisation des ressources domestiques pour le financement du développement.
En matière de protection sociale, l’engagement de l’Unicef aux côtés du gouvernement est total. Pour l’Unicef, la protection sociale est un axe clé du Plan stratégique à moyen terme 2018-2021 pour favoriser l’équité et la justice sociale et la réalisation des droits de l’enfant. L’équité signifie pour l’Unicef que chaque enfant a le droit de grandir en bonne santé, d’avoir une éducation de qualité et de vivre dans un environnement protecteur sans discrimination.
Son représentant résident adjoint, François Kampundu, insiste sur l’importance de la protection sociale. « La protection sociale est considérée aujourd’hui comme un puissant moyen de lutte contre la pauvreté et les inégalités et de promotion de l’équité ; elle se révèle un instrument efficace pour renforcer la résilience des enfants, des familles et des communautés », souligne-t-il. Il poursuit : « Elle permet le développement du capital humain en offrant aux pauvres et aux personnes vulnérables la possibilité d’améliorer leurs capacités et de rompre ainsi le cercle vicieux de la transmission de la pauvreté d’une génération à l’autre ».
Le gouvernement prend la mesure des défis. Son Programme d’actions et le plan national de développement offrent de nombreuses perspectives d’investissement dans le social. Le projet Assurance pour le renforcement du capital humain (Arch) en est une preuve. « Le temps que met le gouvernement pour asseoir l’Arch atteste de sa volonté de mettre en place un véritable instrument social qui dure à travers les années », se convainc le directeur de cabinet du ministre d’Etat chargé du Plan et du Développement, Rufino d’Almeida.
Ce projet permettra de protéger et de sortir les extrêmes pauvres de leur situation. « Nous ambitionnons de mettre en place un dispositif viable qui puisse être pérennisé au-delà des âges », dit-il pour souligner l’engagement du gouvernement en faveur de la protection sociale au Bénin.