La Nation Bénin...

Dans le cadre de la quinzaine d’actions contre l’hépatite prévue du 22 juillet au 5 août prochain, l’Ong Autre vie et Alliance béninoise des organisations de la société civile contre les hépatites virales (Aboschvi) ont organisé, ce mercredi 25 juillet à Porto-Novo, une formation des professionnels des médias et des Organisations de la société civile sur les hépatites. Cette formation vise à intensifier la lutte contre les hépatites virales au Bénin.
« Chaque année, des milliers de personnes meurent des hépatites virales au Bénin alors que 95% des personnes malades ignorent les mesures de prévention, les possibilités de suivi médical et de traitement de cette maladie », a déclaré, mercredi dernier à Porto-Novo, le professeur Nicolas Kodjoh, point focal et coordonnateur de la lutte contre les hépatites virales au Bénin. Cette situation très alarmante nécessite une sensibilisation des populations et une prise de conscience des décideurs quand on sait que le Bénin paie un lourd tribut aux hépatites. « Les hépatites virales tuent aujourd’hui plus de personnes que le Vih/Sida, la tuberculose ou le paludisme malgré l’existence des moyens efficaces de prévention et de contrôle », a déploré Romuald Djivoessoun, coordonnateur de l’Ong Alliance béninoise des organisations de la société civile contre les hépatites virales (Aboschvi). Selon des études de 2013, rappelle-t-il, un Béninois sur 7 est atteint d’hépatite virale B ou C et les taux de prévalence nationale estimés sont de 9,9% pour l’hépatite B et de 4,12% pour l’hépatite C. Ainsi, le Bénin figure dans les zones d’endémies élevées pour les deux maladies avec environ 1 400 000 de personnes vivant avec les virus des hépatites.
Ces chiffres inquiétants s’expliquent par l’absence d’un système de surveillance épidémiologique, d’une part, de veille sanitaire et des insuffisances notoires et caractérisées dans tous les domaines concernés par la prise en charge globale des malades, d’autre part. Ce qui traduit l’insuffisance dans le dépistage, le diagnostic, les moyens de prévention les possibilités des traitements et l’insuffisance de connaissances des malades sur leur maladie. Des médecins généralistes aussi maîtrisent à peine la pratique du dépistage et la prise en charge globale des malades d’hépatites. A cela s’ajoute l’insuffisance de centres de référence spécifiques, c’est-à-dire des laboratoires, des centres de dépistage et de prise en charge avec une insuffisance du personnel de santé qualifié. « Seulement 1% de l’ensemble des patients ont accès au traitement ou bénéficient d’un suivi médical», a-t-il indiqué.
C’est donc pour permettre aux communautés de mieux connaître les manifestations et traitements des hépatites pour que le taux de mortalité soit freiné au Bénin que cette formation a été organisée à l’intention des professionnels de médias et des Organisations de la société civile du Bénin. Cette formation permettra d’améliorer leurs connaissances sur les hépatites. Ainsi aguerris, ils pourront mieux jouer leurs rôles d’informateur et d’éducateur des communautés en prenant des initiatives. Car, ils ont toujours été à l’avant-garde des situations compliquées de la santé publique comme le cas du virus Ebola. Aussi, cette formation sera-t-elle une invite aux médias à contribuer à la mobilisation des décideurs du monde pour trouver les solutions les plus durables aux hépatites. Il s’agit d’engager la croisade contre les hépatites virales au Bénin par des actions de prévention, de soins, de plaidoyer, de lobbying, de contrôle citoyen, de suivi de la mobilisation sociale et communautaire et de renforcement des capacités des personnels de la santé pour la prise en charge des malades d’hépatites. C’est à ce prix que le Bénin sera présent au rendez-vous de l’élimination de la menace de l’hépatite à l’horizon 2030.