Le commandement et les hommes de la garde républicaine ont organisé du 29 novembre au 2 décembre dernier, l’opération Sèmè 2022. Laquelle a permis de jauger le niveau de réaction des éléments de cette composante de l’armée face à certaines situations.
Le scénario mis en œuvre par les hommes du colonel Dieudonné
Tévoèdjrè, commandant de la garde républicaine, à l’occasion de la manœuvre Sèmè 2022 a trait à un cas d’occupation d’une partie du territoire national, notamment Sèmè-Podji par les éléments du Mouvement islamique de libération de Sèmè Podji sous les ordres de Sheikh Hamidou Baba Igué. Ladite opération s’inscrit dans le Plan de travail annuel de l’institution et découle des directives du chef d’état-major de l’armée de terre en vue de maintenir haut le niveau d’opérationnalité à travers des exercices adaptés aux menaces, explique colonel Dieudonné Tévoèdjrè. Deux objectifs majeurs sont poursuivis, indique-t-il. Le premier, c’est de familiariser les officiers de la garde républicaine avec les opérations de terrain et le second, conditionner les troupes à des techniques de combat dans un contexte asymétrique. Le choix de la commune de Sèmè-Podji résulte de sa situation géographique bien favorable, selon le commandant de la garde républicaine, au terme de l’exercice.
Dès le mardi 29 novembre, le chef d’escadron Patrick Adjovi chef du centre des opérations pour la manœuvre Sèmè 2022 et les autres officiers impliqués dans la manœuvre se sont déployés avec leurs hommes sur le terrain. Ils avaient pour mission de restaurer l’autorité de l’Etat ainsi que la libre circulation des personnes et des biens, de reprendre le contrôle de la zone et surtout de neutraliser le leader du Mouvement islamique de libération de Sèmè-Podji et ses lieutenants. « Nous avons franchi la ligne de débouchés depuis dix heures et nous menons une reconnaissance offensive sur des éléments ennemis avec une menace terroriste diffuse dans la zone », explique le chef d’escadron Patrick Adjovi en pleine opération. Autour de lui, des hommes en armes dissimulés un peu partout dans la brousse, évoluant en groupe ou en singleton, recevant de temps à autre des instructions via leurs postes radio. Malgré les rayons ardents du soleil, le sous groupement tactique interarmes en action était en progression vers la forêt de Okoun Sèmè où se situe le dépôt logistique des forces ennemies. Sur le terrain, une zone nue qui impose des dispositions particulières, notamment en raison de certains passages particuliers et dangereux.
Restaurer l’autorité de l’Etat
Dans leur progression, les hommes se heurtent à un ouvrage de franchissement. Sa traversée pourrait se révéler risquée car les éléments du Mouvement islamique de libération de Sèmè Podji y auraient posé des engins explosifs. Les soldats en charge du déminage sont appelés à la rescousse. Pendant que leurs pairs tentent des issues sur les allées, la zone est déminée et la marche suit son cours avec des échanges de tirs. Dans sa progression, la garde républicaine a également planifié plus tard dans la soirée, vers 19 heures, de procéder à la destruction d’un important dépôt logistique situé dans la forêt de Okoun Sèmè.
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Le commandant Boris
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La phase de reconnaissance offensive et de neutralisation progressive doit passer par différentes missions, selon le chef d’escadron Patrick Adjovi. Il est planifié entre autres la reconnaissance offensive, l’identification de la menace, la conquête des zones occupées par la menace, le contrôle total des zones conquises, le nettoyage des éléments résiduels de la menace… Pour cet exercice, environ 450 hommes ont été déployés. L’assurance, la sérénité et la confiance qui se lisaient sur leurs regards constituent autant d’éléments d’engagement de leur part. Ainsi parviendront-ils, dans la soirée de ce mardi, comme convenu, à détruire l’importante base logistique de leurs ennemis. Une fragilisation mal digérée par l’ennemi qui, en riposte, fera foncer un engin piégé sur les éléments de la garde républicaine. Au terme de cette action, le bilan est lourd et fait état de quinze pertes dans le rang des hommes de l’opération Sèmè 2022.
Dans ce conflit de faible intensité qui vise la restauration de l’autorité de l’Etat, l’objectif du Mouvement islamique de libération de Sèmè Podji, selon les officiers engagés dans l’opération, était de contrôler la zone au sud de la forêt de Sèmè, de faire main basse sur les gisements pétrolifères de la zone et, in fine empêcher la tenue des élections à venir?