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Prévention et gestion des conflits en lien avec la transhumance:L’ONG Potal Men outille les agents de sécurité du Borgou

Société
Par   Claude Urbain PLAGBETO, le 08 avr. 2015 à 07h20

Hier, mardi 7 avril, s’est ouvert à Parakou un atelier de formation à l’intention des forces de défense et de sécurité et autres acteurs impliqués dans la prévention et la gestion des conflits en lien avec la transhumance dans le Borgou. Cette rencontre d’échanges qui dure deux jours, est organisée par l’ONG Potal Men et le Groupement Nord de la Gendarmerie, avec l’appui de la Coopération suisse.

Outiller les agents des forces de sécurité publique et de défense afin de faire de la transhumance transfrontalière un outil de développement et non une source d’insécurité pour les populations. C’est l’objectif visé à travers l’atelier de formation qui se tient les 7 et 8 avril à Parakou dans l’optique de la prévention et d’une meilleure gestion des conflits liés à la mobilité pastorale. Cette rencontre d’échanges est organisée par l’ONG Potal Men en collaboration avec le Groupement régional Nord de la Gendarmerie nationale et avec le soutien technique et financier de la Coopération suisse représentée à l’ouverture des travaux par Jacques M. Essou. Elle réunit une cinquantaine de participants : essentiellement des gendarmes, des policiers et des militaires mais aussi quelques membres d’organisations socioprofessionnelles impliquées dans la prévention et la gestion des crises liées à la transhumance nationale et transfrontalière.
Il s’agit en fait d’une duplication au profit des agents des unités à la base de la formation organisée en janvier dernier à l’intention des officiers de l’Atacora-Donga et du Borgou-Alibori, précise Yarou Justin Sinagnarogui, commandant adjoint du Groupement régional Nord de la Gendarmerie.
«Si la transhumance est considérée comme source de conflits, ce n’est pas moins vrai que c’est aussi un outil de développement si elle est mieux encadrée et mieux gérée», indique Bio Orou Djéga, directeur exécutif de l’ONG Potal Men. Au terme de la rencontre, espère-t-il, les participants seront aguerris pour constituer de véritables agents de la paix en matière de gestion de la transhumance.
Sous la coordination du point focal du partenariat Gendarmerie/Potal Men pour les questions de prévention et ou de gestion des conflits en lien avec la transhumance, Anasthase Wilfrid Dagnonhouéton, les échanges portent sur la notion de pastoralisme, des avantages et des inconvénients de la transhumance ainsi que les approches et outils de prévention et de résolution des crises en lien avec ce phénomène.

Transhumance, paix et sécurité alimentaire

Pour le conseiller technique du chef de l’Etat chargé de la transhumance et de la gestion des conflits, Dr Adamou Mama Sambo, anticiper les crises et instaurer une transhumance apaisée contribuera à assurer une sécurité alimentaire et une économie florissante non seulement pour les transhumants mais aussi et surtout pour les communautés d’accueil. «Quand on parle de transhumance, on pense souvent que ce n’est qu’un élément isolé, un élément perturbateur. Mais en réalité, c’est un système pastoral, un système de production que si, on arrive à le canaliser et mieux le connaître, toutes les localités qui reçoivent les transhumants vont voir leur économie se développer pendant la période de transhumance », explique-t-il.
L’atelier de Parakou se tient après trois autres organisés à Natitingou, Djougou et Kandi. Il permet non seulement de toucher un plus grand nombre d’agents de sécurité mais aussi de les amener à mieux appréhender le système pastoral et le fondement de la transhumance, mais aussi à mieux se préparer à faire face à la prochaine saison des déplacements des éleveurs et de leurs troupeaux dans le Borgou, à en croire Bio Orou Djéga. Après les communications et les cas pratiques de résolution de conflits relatifs à la modification des trajectoires des troupeaux, aux dégâts dans les champs et les forêts classées, à l’occupation des couloirs d’accès, un plan d’actions sera présenté et validé avant la clôture des travaux prévue pour cet après-midi.
En effet, la saison qui est en train de finir, a occasionné beaucoup de dégâts, signale Adamou Mama Sambo, allusion faite aux pertes en vies humaines, aux blessés et aux nombreux dégâts matériels enregistrés lors des incidents sanglants survenus récemment entre bouviers et paysans dans de nombreuses localités : Djougou, Dassa, Ouinhi, Aplahoué, Gangban. Il souhaite que la formation soit aussi dupliquée au niveau des Groupements Centre et Sud de la Gendarmerie.