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Promotion du fromage local: Un nouveau part vers la certification du Wagashi Gassirè

Société
De l’analyse fonctionnelle de la filière, la conservation et la stabilisation sont apparues comme un défi majeur de la chaîne de valeur Wagashi Gassirè De l’analyse fonctionnelle de la filière, la conservation et la stabilisation sont apparues comme un défi majeur de la chaîne de valeur Wagashi Gassirè

Les acteurs impliqués dans la production et la promotion du fromage peul Wagashi Gassirè ont échangé, vendredi 20 octobre dernier à Cotonou, sur les enjeux de la conservation et de la certification du produit. C’était à la faveur d’une journée de réflexion organisée par le consortium Aced-Gret-Cirad pour évoquer les enjeux de sa certification.

Par   Claude Urbain PLAGBETO, le 24 oct. 2023 à 00h52 Durée 3 min.
#Promotion du fromage loca #la certification du Wagashi Gassirè

Le processus de la reconnaissance en Indication géographique (Ig) du fromage peul Wagashi Gassirè amorce une phase cruciale. Une feuille de route est définie à la faveur d’une journée de réflexion organisée, vendredi dernier, à Cotonou sur les enjeux de la conservation et de la certification de ce produit emblématique du Bénin. Elle s’inscrit dans le cadre de l’initiative « Mise en place et développement de l’Ig Wagashi Gassirè du Borgou-Alibori », financée par l’Agence française de développement (Afd) et mise en œuvre depuis janvier 2023 par le Centre africain pour le développement équitable (Aced) en collaboration avec le Groupe de recherche et d’échanges technologiques (Gret) et le Centre de coopération internationale en recherche agronomique pour le développement (Cirad).

Les acteurs impliqués dans la production et la promotion du Wagashi Gassirè sont appelés à élaborer des solutions visant à améliorer la stabilisation et la commercialisation du produit, en prenant en compte à la fois ses aspects culturels et économiques, sans détériorer sa qualité organoleptique et nutritionnelle et sans modifier les pratiques de production qui confèrent son authenticité, indique Fréjus Thoto, directeur exécutif de l’Aced. La certification est un moyen efficace pour garantir la qualité et la clef d’accès à des marchés plus vastes, nationaux et internationaux, créant ainsi des opportunités économiques substantielles pour les communautés, notamment les femmes qui ont préservé ce patrimoine depuis des générations, soutient-il.

Il est temps que le processus de labellisation démarré depuis un certain temps avec l’Association nationale des organisations professionnelles des éleveurs de ruminants du Bénin (Anoper-Bénin) et d’autres acteurs connaisse un aboutissement, plaide Adamou Mama Sambo, haut-commissaire à la sédentarisation des éleveurs.

Notoriété à préserver

La préservation de cette tradition culinaire n'est pas une simple préoccupation, mais un impératif. « Si nous traînons le pas, nous allons nous faire devancer», prévient Ebo Sacramento, directeur adjoint de cabinet du ministre de l’Industrie et du Commerce. L’idéal, souhaite-t-il, c’est d’arriver à trouver les moyens de mettre le Wagashi Gassirè au même niveau de visibilité que d’autres produits comme le label ananas « Pain de sucre », la première Indication géographique protégée (Igp) du Bénin, enregistrée en 2020.

Pour ce faire, il faudra surmonter un certain nombre de contraintes liées à la complexité des procédures, à l’amoncellement de documents liés à l’obtention de la certification et au coût élevé de la certification du label, fait savoir Youssouf Mama Sika. Le directeur en charge de la normalisation et de la certification à l’Agence nationale de normalisation, de métrologie et du contrôle qualité (Anm) insiste sur la nécessité de disposer d’un document de base pour la certification et l’engagement des acteurs à respecter les normes d’hygiène et autres règles édictées afin de préserver les valeurs qui font du produit une référence. Cela implique, entre autres, la traçabilité du produit depuis la vache jusqu’à la transformation du lait, un approvisionnement responsable et régulier en matières premières pour les unités de production et un suivi rigoureux des prescriptions consenties par les différents maillons de la chaîne de valeur, souligne-t-il.

Les caractéristiques physico-chimiques et nutritionnelles du produit et les résultats des recherches universitaires sur les méthodes de conservation, présentés lors de la journée de réflexion, sont peu connus des acteurs à la base. Les participants plaident pour leur vulgarisation dans les unités de production, notamment en ce qui concerne la technologie traditionnelle de coagulant végétal utilisé, les bactéries pathogènes qui sont parfois à la base du goût sucré, acide ou amer du produit. Le problème d’emballage se pose également.