La Nation Bénin...
Le
Groupe de la Banque mondiale fait observer qu’il existe au Bénin, des obstacles
à l’autonomisation économique des femmes dans trois domaines à savoir : les
droits légaux, les instruments politiques et la façon dont ces droits sont
réalisés dans la pratique. Son rapport intitulé « Les femmes, l’entreprise et
le droit 2024 » a fait l’objet de débat, jeudi 21 mars dernier à Cotonou, entre
la présidente de l’Institut national de la femme, des représentants de
plusieurs ministères, des cadres de la Banque mondiale au Bénin et bien
d’autres personnalités.
Pour
relever les obstacles à l’autonomisation économique des femmes, trois nouveaux
indices « Women, business and the law 2.0 » pour dix indicateurs ont été
identifiés du côté du Bénin par le Groupe de la Banque mondiale. Les données se
réfèrent aux cadres juridiques, aux cadres d’appui et aux avis d’experts au
niveau de la ville de Cotonou. Le score des cadres juridiques du groupe de la
Banque mondiale pour le Bénin est supérieur à la moyenne mondiale et la moyenne
régionale de l’Afrique sub saharienne. Le score des cadres d’appui est quant à
lui, inférieur à la moyenne mondiale et supérieur à la moyenne régionale pour
l’Afrique subsaharienne et le score des opinions d’experts est inférieur à la
moyenne mondiale et supérieur à la moyenne régionale de l’Afrique
subsaharienne. C’est dans ce contexte que plusieurs acteurs se sont réunis,
jeudi dernier, afin d’échanger sur les leçons apprises du rapport et
d’envisager les perspectives dans un contexte régional de fragilité croissante.
Nestor
Coffi, représentant résident de la Banque mondiale au Bénin, à l’ouverture de
la séance, a souligné que le thème retenu cette année par les Nations Unies
pour célébrer la Journée internationale de la femme, invite les uns et les
autres à s’investir davantage pour relever les défis en vue de réaliser
l’égalité des sexes, l’autonomisation économique des femmes et leur
participation à la prise de décision, et mettre fin aux Violences basées sur le
genre dans les communautés, les entreprises, les lieux de travail et les
ménages. « Les femmes entrepreneures, qu’elles soient entrepreneures de
nécessité ou de croissance font face à plusieurs défis notamment des
règlementations inadéquates, des préjugés sociaux, des responsabilités
familiales disproportionnées, des taux d’éducation inférieurs, et surtout, un
accès limité au financement. Et, outre les questions du genre, elles sont
également confrontées à des défis généraux communs à toutes les petites et
moyennes entreprises du pays », a-t-il énuméré en indiquant que le Bénin a
manifesté son engagement à éliminer la discrimination fondée sur le sexe dans
l’environnement des affaires. Nestor Coffi a fait savoir que la Banque mondiale
continue d’appuyer le Bénin dans ses efforts d’accélération des réformes en faveur
de l’égalité entre les sexes à travers une approche multisectorielle, un
élément crucial dans la lutte contre la pauvreté et le développement des
sociétés plus productives et plus inclusives.
Un
panel animé par divers acteurs impliqués dans la promotion de la gent féminine
a permis par la suite d’appréhender les enjeux de la marche de la femme vers la
jouissance de ses droits.
Des perspectives
Huguette
Bokpè Gnacadja, présidente de l’Institut national de la Femme, a présenté les
conclusions du Forum national sur les investissements sur la femme et le genre.
Elle rappelle la poursuite par le gouvernement de son engagement à atteindre au
moins 40 voire 50 % de femmes dans toutes les instances de prise de décision y
compris dans leur positionnement dans l’administration publique, le
renforcement des actions de lutte contre les Violences basées sur le genre par
un financement plus accru des initiatives de prévention, la consolidation des
dispositifs de dénonciation sécurisée, la prise en charge holistique et
intégrée et la capacité d’accueil ainsi qu’un accompagnement des victimes et
des survivantes. La réalisation de nouvelles études pour mieux apprécier les
actions entreprises les cinq dernières années et la mobilisation de financement
interne et externe pour certains domaines critiques sont aussi des
recommandations issues de ce forum et rappelé par Huguette Bokpè Gnacadja.
Alice
Massim-Ouali Affo, secrétaire générale adjointe du ministère de l’Economie et
des Finances, est revenue sur l’importance de la mise en place d’un cadre
juridique pour promouvoir les droits des femmes. Il importe, à son avis,
d’arriver à lier les lois prises et la réalité de la mise en œuvre en rapport
avec les textes. Nadia Nata, consultante en gouvernance politique, paix et
sécurité, quant à elle, reconnaît qu’il y a des efforts qui sont menés au
quotidien pour une égalité entre l’homme et la femme. Malgré ces efforts, elle
souligne qu’il faut beaucoup plus d’actions surtout sur le plan sécuritaire
afin de mettre en confiance les femmes victimes de toutes sortes d’abus sur
leurs lieux de travail¦