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Rapport ‘’Les femmes, l’entreprise et le droit 2024’’ de la Banque mondiale sur le Bénin: Des obstacles à l’égalité économique débattus

Société
Le Bénin engagé à éliminer la discrimination fondée sur  le sexe dans l’environnement des affaires Le Bénin engagé à éliminer la discrimination fondée sur le sexe dans l’environnement des affaires

Le Groupe de la Banque mondiale fait observer qu’il existe au Bénin, des obstacles à l’autonomisation économique des femmes dans trois domaines à savoir : les droits légaux, les instruments politiques et la façon dont ces droits sont réalisés dans la pratique. Son rapport intitulé « Les femmes, l’entreprise et le droit 2024 » a fait l’objet de débat, jeudi 21 mars dernier à Cotonou, entre la présidente de l’Institut national de la femme, des représentants de plusieurs ministères, des cadres de la Banque mondiale au Bénin et bien d’autres personnalités.

 

Par   Isidore GOZO, le 25 mars 2024 à 05h19 Durée 3 min.
#Les femmes, l’entreprise et le droit 2024

Pour relever les obstacles à l’autonomisation économique des femmes, trois nouveaux indices « Women, business and the law 2.0 » pour dix indicateurs ont été identifiés du côté du Bénin par le Groupe de la Banque mondiale. Les données se réfèrent aux cadres juridiques, aux cadres d’appui et aux avis d’experts au niveau de la ville de Cotonou. Le score des cadres juridiques du groupe de la Banque mondiale pour le Bénin est supérieur à la moyenne mondiale et la moyenne régionale de l’Afrique sub saharienne. Le score des cadres d’appui est quant à lui, inférieur à la moyenne mondiale et supérieur à la moyenne régionale pour l’Afrique subsaharienne et le score des opinions d’experts est inférieur à la moyenne mondiale et supérieur à la moyenne régionale de l’Afrique subsaharienne. C’est dans ce contexte que plusieurs acteurs se sont réunis, jeudi dernier, afin d’échanger sur les leçons apprises du rapport et d’envisager les perspectives dans un contexte régional de fragilité croissante.

Nestor Coffi, représentant résident de la Banque mondiale au Bénin, à l’ouverture de la séance, a souligné que le thème retenu cette année par les Nations Unies pour célébrer la Journée internationale de la femme, invite les uns et les autres à s’investir davantage pour relever les défis en vue de réaliser l’égalité des sexes, l’autonomisation économique des femmes et leur participation à la prise de décision, et mettre fin aux Violences basées sur le genre dans les communautés, les entreprises, les lieux de travail et les ménages. « Les femmes entrepreneures, qu’elles soient entrepreneures de nécessité ou de croissance font face à plusieurs défis notamment des règlementations inadéquates, des préjugés sociaux, des responsabilités familiales disproportionnées, des taux d’éducation inférieurs, et surtout, un accès limité au financement. Et, outre les questions du genre, elles sont également confrontées à des défis généraux communs à toutes les petites et moyennes entreprises du pays », a-t-il énuméré en indiquant que le Bénin a manifesté son engagement à éliminer la discrimination fondée sur le sexe dans l’environnement des affaires. Nestor Coffi a fait savoir que la Banque mondiale continue d’appuyer le Bénin dans ses efforts d’accélération des réformes en faveur de l’égalité entre les sexes à travers une approche multisectorielle, un élément crucial dans la lutte contre la pauvreté et le développement des sociétés plus productives et plus inclusives.

Un panel animé par divers acteurs impliqués dans la promotion de la gent féminine a permis par la suite d’appréhender les enjeux de la marche de la femme vers la jouissance de ses droits. 

Des perspectives

Huguette Bokpè Gnacadja, présidente de l’Institut national de la Femme, a présenté les conclusions du Forum national sur les investissements sur la femme et le genre. Elle rappelle la poursuite par le gouvernement de son engagement à atteindre au moins 40 voire 50 % de femmes dans toutes les instances de prise de décision y compris dans leur positionnement dans l’administration publique, le renforcement des actions de lutte contre les Violences basées sur le genre par un financement plus accru des initiatives de prévention, la consolidation des dispositifs de dénonciation sécurisée, la prise en charge holistique et intégrée et la capacité d’accueil ainsi qu’un accompagnement des victimes et des survivantes. La réalisation de nouvelles études pour mieux apprécier les actions entreprises les cinq dernières années et la mobilisation de financement interne et externe pour certains domaines critiques sont aussi des recommandations issues de ce forum et rappelé par Huguette Bokpè Gnacadja.

Alice Massim-Ouali Affo, secrétaire générale adjointe du ministère de l’Economie et des Finances, est revenue sur l’importance de la mise en place d’un cadre juridique pour promouvoir les droits des femmes. Il importe, à son avis, d’arriver à lier les lois prises et la réalité de la mise en œuvre en rapport avec les textes. Nadia Nata, consultante en gouvernance politique, paix et sécurité, quant à elle, reconnaît qu’il y a des efforts qui sont menés au quotidien pour une égalité entre l’homme et la femme. Malgré ces efforts, elle souligne qu’il faut beaucoup plus d’actions surtout sur le plan sécuritaire afin de mettre en confiance les femmes victimes de toutes sortes d’abus sur leurs lieux de travail¦